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everything is actually a mess.

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Mafalda Weasley
Mafalda Weasley
ADMIN ∞ we rule the world
ϟ HIBOUX ENVOYÉS : 902
ϟ PSEUDO : red stars. aka eve.
ϟ AVATAR : holland roden.
ϟ CRÉDITS : tumblr (signa) twisted lips (avatar)
ϟ MES COMPTES : astorius greengarce.
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ϟ ÂGE : vingt-deux océans.
ϟ SANG SORCIER : sang-pur, qu'elle laisse couler, parce qu'il la dégoûte.
ϟ PROFESSION : aucune, elle est recherchée par voldemort et ses sbires.
ϟ ANCIENNE MAISON : elle n'a pas étudié à poudlard mais beauxbâtons, elle était chez les antares.
ϟ PATRONUS : un caméléon.
ϟ ÉPOUVANTARD : la perte. de contrôle, de ses amis proches.
ϟ STATUT MATRIMONIAL : il la hante, silhouette blanche au milieu des ténèbres. mais elle lui tourne le dos, encore, et lui assène un 'c'est compliqué' sans même le croire.
ϟ POINTS RP : 33999

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MessageSujet: everything is actually a mess. everything is actually a mess.  EmptyJeu 16 Juil - 23:23


    When the sky turns grey
    And everything is screaming
    I would reach inside
    Just to find my heart is beating
Il l’évite.
Dès qu’elle entre dans une pièce, ses yeux se bloquent sur la silhouette de Neville. Il semble plus grand, plus fort, comme s’il s’était blindé. Il semble être devenu un de ces hommes dont il n’est pas bon de s’approcher, il y a  cette aura autour de lui : comme s’il n’avait plus peur de perdre car tout s’est déjà envolé, et que le peu qu’il lui reste ne peut lui être retiré. Il n’a pas l’air désespéré de certains, non, il a l’air dur des gens qui subissent sans broncher, il prend chaque coup de poing sans ciller et attend sagement que son heure soit passée pour attaquer à son tour, plus férocement que jamais.
Elle peut le voir, son départ qui lui assène un coup terrible à la mâchoire. Ses yeux qui deviennent sombres, son regard vrillé sur le sol, puis sa tête qui bascule face à son assaillant – elle – et demande si c’est tout, si c’est assez. Il n’hurle pas, le Neville imaginaire, non, il crache ça comme la pire des insultes. Il lui demande si c’est cela, un coup, si c’est cela, la douleur, il lui demande si elle peut faire mieux et quand elle répond que non, il penche la tête puis il frappe. Il frappe une fois, deux fois, le manque le prend par surprise d’un revers du droit mais il évite encore. Et il assène le dernier coup fatal qui fait voler Mafalda en éclats. Comme une poupée de porcelaine qui se fracasse sur le sol.  Elle peut le sentir, le coup dans le ventre, l’estomac qui tangue, le cœur au bord des lèvres. Et puis, il y a l’impression de ne plus pouvoir respirer, d’étouffer, de sombrer.
L’impression de le perdre.

Il l’évite.
Cela fait trois fois qu’elle le remarque : elle entre dans une pièce où il est et il se détourne, il fait trois pas sans la regarder, s’abstient de ne serait-ce que l’approcher et s’évapore. Elle ne lui a pas parlé, encore, n’en a pas eu l’occasion. Elle n’ose pas mettre de mot sur cette situation, sur ce manque constant dans sa poitrine, elle n’ose même plus penser à ce rêve qu’elle a fait. C’est comme si tout ce qu’elle pendait acquis était tombé en lambeaux et qu’elle devait aujourd’hui en ramasser les morceaux. Tout ce puzzle est bien trop compliqué. Et puis, il y a le sombre de ses yeux qui vire au cauchemar : Elle craint Neville plus qu’elle ne craint le reste du monde. Quand il approche, il n’y a ni sourire sur ses lèvres  ni étoiles dans ses yeux, il n’y a que cette peur constante, cette appréhension acide. Elle ne sait pas quand elle a commencé à le craindre, elle ne saurait dire quand le garçon a commencé à la terrifier. Peut-être est-ce la première fois qu’elle l’a vu, pantelante, alors qu’Hugo glissait une main sur elle pour lui chuchoter quelques mots à l’oreille à propos d’une charmante asiatique, et Neville qui s’enfuit. Peut-être est-ce la deuxième, alors qu’elle s’approche pour le saluer et le voilà qui se détourne sans demander son reste. Peut-être est-ce, au final, un mélange de tout. Mais elle sait qu’il l’effraie, qu’elle n’ose pas se retrouver seule dans la même pièce que lui. Elle sent bien qu’il a envie de frapper quelque chose, d’hurler sur quelqu’un, il n’y a pas de larmes dans son regard, il n’y a plus qu’une lassitude extrême et une colère immense. Alors elle sait, Mafalda, elle sait qu’il ne la frappera jamais et qu’il sera toujours gentil et aussi courtois que possible, Neville. Elle sait. Mais elle sent aussi les effluves sombres qui émanent de cette cicatrice invisible, elle sent qu’il lui en veut, elle sent qu’il la hait pour avoir ramené Hugo, mais surtout, elle sent qu’il ne peut plus la regarder. C’est peut-être du dégoût, peut-être de la colère, mais elle sait qu’il ne peut pas supporter de l’apercevoir, de glisser sur sa silhouette gracile, ses grands yeux, son air de poupée. Et cela creuse un trou béant entre eux. Elle aimerait bien lui dire, regarde-moi, je vais bien, tu vois, je vais bien et je veux être avec toi. Mais quand il est comme ça, elle n’est plus sûre de vouloir être avec lui.
Elle n’est plus sûre de rien.

Mais elle pense, Mafalda. Elle pense à son départ, elle pense à eux deux allongés sur ce grand lit, s’embrassant et se promettant des choses qu’elle se sait plus que capable de lui donner aujourd’hui mais dont elle n’était pas capable hier. Elle pense à son sourire, brillant, confiant, elle pense à sa voix douce et son souffle contre ses lèvres alors qu’elle tente de s’imprégner de la légèreté de l’instant. Elle pense à ses mains dessinant des ronds sur son torse alors qu’elle écoute sagement les battements de son cœur. Et elle écoute. L’illusion apaise sa respiration saccadée, le Neville de ses souvenirs passe au-dessus d’elle et vient emprisonner son visage entre ses mains pour l’embrasser, encore et encore…

Alors elle sait, elle sait que cela ne peut plus durer.

Elle avance dans le dédale de couloirs du bâtiment désaffecté ou certains dorment encore, elle longe des murs blancs puis des murs noirs, fait des détours de plusieurs minutes de peur d’arriver trop tôt et quand enfin, la porte de sa chambre de fortune se dessine devant ses yeux, elle sent, elle sait qu’elle va finir par se mettre à pleurer. Elle ne saurait dire pourquoi.
Peut-être parce que Neville l’effraie.
Peut-être parce qu’elle a peur qu’il n’arrive pas à lui pardonner.
Mais à cet instant, elle préfère prétexter qu’elle a une poussière dans l’œil et c’est violemment qu’elle s’essuie les paupières à l’aide de sa manche. Cela fait quatre mois qu’elle s’empêche de pleurer, qu’elle serre les dents et sourit, insaisissable et confiante. Cela fait quatre mois qu’elle mime un bonheur éphémère pour se blinder du manque qu’il provoque et voilà que tout s’effondre. Cassé, le bel espoir, brisé, le beau bouclier.
Puis elle respire, elle entend les battements de son cœur, elle sent encore le goût sucré de ses lèvres, la douceur de sa voix. Alors il monte, le courage, il passe dans ses jambes comme si elle était électrocutée, il traverse douloureusement son ventre, remonte jusqu’à sa poitrine, glisse sur sa nuque et finit dans ses yeux : ils brillent, les yeux de Mafalda, quand elle pousse la porte.
Elle sait qu’elle l’aime – c’est à ça qu’elle pense quand elle tente douloureusement de poser les yeux sur lui. Elle a peur de ce qu’elle va y voir, mais elle sait qu’elle l’aime et que rien ne changera ça, qu’il peut bien la haïr pendant mille ans que cela ne changerait rien à ce qu’elle ressent, au picotement terrible dans sa poitrine, aux dizaines d’abeilles qui se disputent dans son estomac. Il y a des faits qui se transforment en évidence.
Elle sent encore son corps sous le sien, ses lèvres sur les siennes, son rire, sa voix, sa main dans la sienne. Voilà. Elle se concentre sur leurs mains liées et c’est après une légèrement respiration qu’elle lève la tête vers lui, s’avance dans la pièce et se poste devant Neville en silence.
Et alors, seulement,  elle le regarde. Pour de vrai.
Et les mots dégringolent lâchement de ses lèvres sans reproches, simplement la vérité. Elle expose ce qu’ils savent tous les deux, elle met des mots sur cette évidence au goût douloureusement sanglant. Elle veut qu’il réagisse, qu’il réapprenne à respirer, qu’il quitte cet air violent et coléreux, comme si rien ne comptait plus vraiment. Elle veut qu’il retrouve un peu de vie et qu’il lâche ce sale espoir. Elle a envie de lui dire, tu vaux tellement mieux. Me laisse pas te faire ça, me laisse pas te rendre comme ça. T’es tellement mieux quand tu souris, Neville, me laisse pas te briser…
Y’aurait personne pour nous relever.

« J’ai vu que tu m’évitais. Alorsi tu veux crier, je peux faire ça pour toi. Si tu veux me frapper, je peux endurer ça aussi. Si tu veux me haïr, je le supporterais. Mais pas que tu m’évites. Ça, je suis désolée, mais j’y arrive pas. Alors soit tu parles, soit je me charge de te faire parler mais je doute que tu apprécies la méthode. »
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Neville Longbottom
Neville Longbottom
WIZARDS ∞ It's where my demons hide
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ϟ PSEUDO : AlDente - Cloé
ϟ AVATAR : Theo James
ϟ CRÉDITS : Gentle heart (avatar) Beylin (signature)
ϟ MES COMPTES : Nope
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ϟ ÂGE : 21 ans
ϟ SANG SORCIER : Pur.
ϟ PROFESSION : En fuite - Leader de la résistance.
ϟ ANCIENNE MAISON : Gryffondor FTW
ϟ PATRONUS : Un lynx
ϟ ÉPOUVANTARD : La victoire de Lord Voldemort.
ϟ STATUT MATRIMONIAL : Trop de travail, il s'y plonge pour oublier.
ϟ POINTS RP : 34886

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MessageSujet: Re: everything is actually a mess. everything is actually a mess.  EmptyVen 17 Juil - 19:41

Everything is actually a mess
Holes in the sky
Pierced by the fire
Somebody tell me this is real

Hands to the sky, I am a dreamer
We build the hope,
We are believers,
Somebody free me from my chains

Compte avec moi, Mafalda.
Un.
Comme le premier jour où elle est partie. Où il s’est rendu compte que personne ne la trouvait plus nulle part. Evaporée. Tout simplement. Sans une parole. Sans rien sinon une absence béante qui lui a saccagé la cage thoracique. Il n’a pas voulu y croire au début. Et elle n’est pas revenue, c’était tout. Le soir, il l’a attendu, a voulu s’endormir en sentant sa tête s’appuyer tout contre son cou, au creux de son épaule. Mais non. Le seul poids qu’il a senti, c’est celui de sa disparition. Il n’a pas dormi cette nuit-là.
Deux.
Deux avec toi. Un moins que rien sans toi. Il a baissé sa garde Neville, il s’est effondré. Lentement mais sûrement, il a laissé s’échapper tout son désespoir, a laissé tous les morceaux se disperser aux quatre vents. Il s’en fout, maintenant. Pourquoi ? Dans quel but ? Chagrin d’amour impossible à consoler. Parce qu’ils partent, tous. Ils sont toujours partis mais il ne s’attendait pas à ça de sa part à elle. Elle a toujours été là, après tout. Pilier de sa vie qui s’effondre maintenant. Il a l’impression de marcher sur des ruines en s’écorchant plus profondément tous les jours.
Trois.
Trois mots murmurés dans le silence d’une chambre désespérément vide et glacée. Tu me manques. Où es-tu ?. Reviens-moi Mafalda. Il s’est abîmé dans cette spirale douloureuse qui lui arrache des râles insupportables. Une souffrance qu’il ne réussira jamais à apprivoiser. D’ailleurs, pourquoi l’apprivoiser ? Sentir sa douleur, c’est sentir sa présence. Sentir qu’elle a été là, dans sa vie, qu’elle n’a pas été autre chose qu’un fantasme. Un fantôme dans sa vie, passé et aussi vite parti. Non, elle a été bien plus que ça. C’est pour ça qu’il a mal, l’ancien gryffondor. C’est pour ça qu’il l’accepte.
Quatre.
Quatre mois sans une nouvelle. Deux mois qui se sont égrenés au rythme d’un manque frénétique, d’un besoin maladif de s’assurer qu’elle est encore vivante. Mais il n’y a pas de trace d’elle. Il a presque abandonné son poste de leader pour courir après des pistes sans intérêts, décevantes, qui ne menaient jamais nulle part.
Cinq.
Cinq larmes pour se consolider, pour enfin accepter. Des larmes recueillies par une Cho au moins aussi anéantie que lui. Elle les a laissé derrière, et c’est tout. Mais la Terre, elle a continué de tourner. Et eux avec. Alors parfois il faut sortir la tête de l’eau, se rendre compte que ce n’est pas la fin, que ce n’est qu’un commencement de quelque chose de nouveau. Alors d’un revers de la main rageur, il a essuyé, tout. Les souvenirs, le bonheur, l’espoir. Et son regard, il s’est fait dur. Son corps aussi. Son armure de poussière est devenue de roche. Désormais, il n’aura plus mal.
Six.
Six mois depuis qu’elle est partie. Et maintenant, Neville, il n’a plus peur du lendemain. Maintenant, il prend tout ce qui lui arrive et il fait avec. Sans émotion. Sans regarder en arrière. Ça ne sert à rien, après tout. Il s’organise, il fait avec. Et il avance. Un pas après l’autre. La douleur, maintenant, elle fait partie de lui. Il ne la sent même plus. Il a accepté, il a tout encaissé, et il s’y est fait. On dit que les chagrins d’amour forgent le caractère. Il s’est forgé sa carapace. Indestructible. Sauf par une seule personne, qu’il pensait ne jamais revoir. Mais non, elle est là, elle est revenue.
Mafalda.
Dans son esprit, ça a fait une tempête quand il l’a revue pour la première fois. Ça s’est fissuré, partout. Des millions de crevasses qu’il allait falloir colmater après coup. C’est la seule qui pouvait faire ça et en un claquement de doigt elle l’a fait. Sans état d’âme. Elle est revenue, elle a tout bouleversé, encore. Alors il l’a fuit, pendant longtemps. Il s’est effacé au bruit de ses pas, il est devenu son fantôme à elle, comme elle est devenue le sien. Deux âmes-sœurs qui s’évitent pour le plus grand bien en se faisant un mal de chien. Mais pas aujourd’hui. Il fallait bien qu’ils se parlent, à un moment ou à un autre. Les mots brûlaient entre eux, consumaient toute l’oxygène et ils se croisaient sans se voir. Il est temps de les prendre à pleine mains, à s’en faire des cloques. Arracher les croûtes, hurler à la douleur et arrêter de se tourner autour. Arrêter de penser que tout rentrera dans l’ordre ou que le status quo durera éternellement. Ils ne sont pas dupes, aucun d’eux. Elle entre comme une brise d’été, légère, suave, douce. Et ça chavire un peu plus derrière la muraille en béton armé. Il sent qu’il se trouble, lui qui voulait qu’il était plus fort que ça, la jolie française défait ses défenses avec une aisance déconcertante. Il se tient droit dans la pièce sans âme du chantier moldu. Chantier qui personnifie étrangement ce qu’il ressent en cet instant : des ruines, ils sont sur des ruines tous les deux. Il faut reconstruire, ou tout laisser en plan. Que choisis-tu, Mafalda ? Je choisirais comme toi.
Leurs yeux se percutent douloureusement alors qu’elle relève la tête d’un seul coup. Il ne parle pas, Neville. Il n’y arrive pas à vrai dire. Alors il la laisse lui dire tout ce qu’elle a à dire. La parole est à la défense.  « J’ai vu que tu m’évitais. Alors si tu veux crier, je peux faire ça pour toi. Si tu veux me frapper, je peux endurer ça aussi. Si tu veux me haïr, je le supporterais. Mais pas que tu m’évites. Ça, je suis désolée, mais j’y arrive pas. Alors soit tu parles, soit je me charge de te faire parler mais je doute que tu apprécies la méthode. ». L’accusé ne sourcille pas mais chacune de ses syllabes est un saignement, un supplice atroce qu’elle lui fait subir. Il aurait voulu procrastiner, pour cette partie en tout cas. Retarder l’échéance, invisible humain qui ne demande rien à personne. Mais Neville, il est fait de chair et d’os. Il est fait de nerfs, d’organes. Vivants. Et les vivants, ils souffrent quelquefois. Au milieu de l’euphorie, ils ont mal. On dit que ce qui ne tue pas rend plus fort, contemple, Mafalda, à quel point tu as failli me tuer. « Je veux faire aucune de tes propositions. C’est pas mon truc de crier, frapper, haïr. Je sais pas vraiment faire tout ça, alors ma seule arme c’est l’ignorance. Excuse-moi si ça ne te plaît pas. » Son ton est brutal et cassant. Ses mots sont de glace. Ses yeux d’une densité minérale ne lâchent pas ceux de la jeune fille qui lui fait face et ils racontent une histoire toute autre que ce qu’il veut bien dire. Il voudrait la serrer dans ses bras, Neville. Il voudrait la sentir tout contre lui, lui hurler qu’elle lui a manqué. Mais il y a toujours ce non dit, entre eux deux. Une question acide qui gerce les lèvres d’avoir été trop murmurée sans recevoir aucune réponse, jamais. Il ne se rapproche pas d’elle, ne bouge pas d’un iota si ce n’est pour croiser les bras sur son torse, comme pour se protéger de ce qu’il est en train de subir, pour mieux renforcer cette armure de carton qui tombe à ses pieds. « J’attends de voir ta méthode, cependant. Ça risque d’être… intéressant. Tu as utilisé la même pour amener ton toutou français ici ou c’était autre chose ? » Corrosif. Cynique. Même pas l’ombre d’un sourire sur ses lippes qui ne demandent pourtant que ça. Qui ne demandent que sa douceur. Il s’exhorte à ne pas y penser parce qu’elles le prennent à la gorge avec une violence inattendue, toutes ces images de ce qu’ils ont été un jour. Heureux et ensemble. Ephémère tableau brisé sur les phalanges d’un destin qui s’est joué d’eux, d’une fuite éperdue. Un soupir vient résonner dans toute sa carcasse. Ils sont mal partis, il n’aime pas ça. Il sent l’orage qui gronde, il n’en veut pas. Même s’il vient de lancer les hostilités, il préférait quand ils s’observaient en chien de faïence sans rien se dire. Parce que crever l’abcès signifie des paroles qui marquent et il n’est pas sûr de vouloir les entendre. Il se passe la main sur le visage dans un geste lent qui montre sa lassitude. Il est fatigué, le leader brisé. La bataille, la guerre, c’est déjà dur, mais un cœur à reconstituer, c’est encore un autre combat. Il ne sait pas s’il peut mener de front autant de choses à la fois. « Ecoute, Mafalda, je ne veux pas me disputer, pas avec toi, pas maintenant. Je veux pas te hurler dessus, t’as pas de comptes à me rendre. Moi non plus d’ailleurs. Alors si tu veux qu’on se balance tout ce qu’on aurait déjà dû se dire, vas-y. Je sais pas si je tiendrais le coup mais vas-y. J’ai plus grand-chose à perdre de toute façon ». Et pour cause, de ce côté-là il a déjà tout perdu quand elle est partie.
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Mafalda Weasley
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ϟ SANG SORCIER : sang-pur, qu'elle laisse couler, parce qu'il la dégoûte.
ϟ PROFESSION : aucune, elle est recherchée par voldemort et ses sbires.
ϟ ANCIENNE MAISON : elle n'a pas étudié à poudlard mais beauxbâtons, elle était chez les antares.
ϟ PATRONUS : un caméléon.
ϟ ÉPOUVANTARD : la perte. de contrôle, de ses amis proches.
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MessageSujet: Re: everything is actually a mess. everything is actually a mess.  EmptyVen 17 Juil - 22:47


    When the sky turns grey
    And everything is screaming
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    Just to find my heart is beating
Elle a laissé des mots, Mafalda, tout plein de mots sur un papier. Elle ne savait pas si cela serait assez pour se faire pardonner, pour se faire comprendre, elle ne savait pas si cela lui permettrait d’accepter. Mais elle a laissé des mots, parce qu’elle n’avait que cela à faire : la plume a longtemps frotté le parchemin de syllabes décousues, de mots sans fond, d’une douleur muette. Et les nuances de chaque phrase tendaient vers le sombre quand la sentence est tombée : « Je m’en vais. » C’est peut-être comme cela que s’est achevée la lettre, elle ne saurait réellement le dire car ses souvenirs sont confus, brouillés, elle a voulu oublier.
Elle a passé ces six derniers mois à courir après une rédemption illusoire. Elle faisait des pompes dès lors que le prénom de Neville filtrait de ses lèvres et elle se mordait jusqu’au sang dès qu’elle pensait l’apercevoir au bout d’une rue, prête à courir dans ses bras pour vérifier une hypothèse nébuleuse. Elle pleurait, parfois, quand un nouveau mois sonnait à sa porte et que tout le manque lui tombait dessus comme un vieil ami. Elle a passé son temps à apprendre à se battre, Mafalda, à réfléchir plus vite, à laisser son corps gérer ce que sa tête ne pouvait pas faire : la douleur. Elle a passé des heures à chercher à contrôler son don. Mais il suffisait pour qu’Hugo ne parle de Cho ou Neville pour que ses cheveux virent au blanc. Un blanc fade, un blanc léger, un blanc mort.
Elle a passé six mois à faire d’elle quelqu’un de mieux. Au fond, elle voulait juste cesser de s’enfermer, cesser d’avoir mal. Alors elle s’est blindée, Mafalda, à sa manière. Elle a tout quitté et elle a soigné le manque par la douleur physique. Elle a appris à encaisser les coups et à en donner, oubliant sa baguette pour un temps. Elle a appris à devenir une autre, à être plus agile et fluide dans ses mouvements. Elle a compris comment se fermer totalement au monde extérieur et simplement oublier à quel point tout peut faire mal, à quel point un élément minime peut venir vous frapper en plein dans la poitrine et vous faire cesser de respirer.
Elle a appris à aller mieux, Mafalda, dans tous les sens du terme. Puis elle est revenue. Elle aurait pu, vous savez, rester à ou elle était avec Hugo. Elle aurait même pu en tomber amoureuse, et faire sa vie loin d’un passé en ruines. Elle aurait pu l’oublier et repartir en France. Elle aurait pu parce qu’elle a appris à le faire, parce qu’elle se protège avant de frapper, elle évite pour ne pas subir, elle court pour mieux attaquer. Elle aurait pu, elle le sait. Mais elle n’aurait jamais été pleinement heureuse, Mafalda.
Parce qu’il y a quelque chose, chez Neville, qui la rend incapable de réfléchir. C’est comme un dérèglement, une pièce dans son organisme qui lui fait défaut, comme si elle ne marchait tout simplement plus la poupée. Et elle aime ça, Mafalda, elle aime qu’il lui fasse tourner la tête, elle aime être incapable de contrôler ses émotions et son don quand il est là. Elle aime quand il l’embrasse et quand il se contente de lui parler. Elle aime même quand il s’énerve contre elle.
Parce que quelque part, quel que soit le no man’s land ou elle se trouve, quel que soit l’enfer dans lequel elle nage, elle existe. Il la regarde, il la voit, et ça fait des mois, des mois qu’elle n’est qu’une ombre Mafalda.
Elle existe, c’est tout ce qui compte. Elle vit. Respire. Ça fait des mois, Weasley, elle avait fini par oublier ce que cela fait.

Elle le regarde.
Elle lève la tête d’un coup, après avoir respiré suffisamment pour ne pas perdre pied et elle le regarde. Leurs regards se percutent comme deux fioles de potion lancées dans les airs, l’une a un goût de mort quand l’autre ressemble à un peu d’amortentia. Elle peut presque sentir les morceaux de verre qui s’infiltrent dans sa peau, mais elle ne dit rien. Elle veut bien saigner, Mafalda, si c’est pour Neville.
Puis elle parle. Elle dit des choses sans vraiment y réfléchir, comme toujours quand il y a Neville. Elle dit la première syllabe qui lui vient à l’esprit et en découle un discours sans queue ni tête mais elle s’en fiche, parce que c’est Neville, et Neville a toujours su voir au-delà de sa maladresse.
Mais l’homme face à elle n’est pas lui. Il en a l’air, elle peut presque les confondre. Mais elle le connaît, et elle sait que ce n’est pas lui. Alors un moment, elle se demande où il est. Puis elle se rappelle. Ils sont comme deux miroirs mis l’un face à l’autre, Neville et Mafalda, ils renvoient à l’infini une image qui n’existe pas. Et quand on les déplace, on ne voit plus rien que le décor. Elle s’est blindée, Mafalda, alors il a fait pareil. A sa manière.
Et c’est peut-être ce qui va les perdre.

« Je veux faire aucune de tes propositions. C’est pas mon truc de crier, frapper, haïr. Je sais pas vraiment faire tout ça, alors ma seule arme c’est l’ignorance. Excuse-moi si ça ne te plaît pas. » Et il parle à son tour, le garçon, il dit des mots qui sonnent mal dans l’air. Ça résonne, se répercute contre les murs, et Mafalda se sent vaciller sous les reproches qu’ils cachent. Elle a envie de baisser les yeux, de se détourner à son tour et de fuir parce qu’elle n’est pas prête, parce qu’elle a peur, parce qu’elle ne reconnaît pas Neville et qu’au fond, elle aimerait bien qu’il se taise pour se contenter de se serrer contre lui en silence et oublier ce vilain cauchemar. Mais elle a aussi appris qu’elle était courageuse, Mafalda, et que si Neville frappait, elle n’avait qu’à le faire à son tour, avec l'agilité et la finesse d'une femme. Alors elle le regarde plus fortement, elle met tout ce qu’elle ne dira pas dans ses yeux : Il y a l’ombre d’un tu me manques dans son regard, une ombre qui bouge, qui tremble, mais qui ne tombe pas malgré la tempête. Puis il y a une vague de tendresse munie d’un je t’aime, d’un je suis là, d’un tout ira bien qui se dessine dans ses grands yeux et celle-ci ne tangue pas. Parce qu’elle sait ce qu’elle ressent, Mafalda, et même si elle en a peur, elle sait que c’est ce qu’elle a cherché pendant des mois : une vraie raison de se battre. Pour lui, pour Ginny, pour Cho, pour tout cet amour qu’elle a du mal à contrôler, pour tous ces sentiments qui font barrière. Ce n’est plus une question de justice, c’est une question de protection : elle ne le laissera plus trembler. Et c’est ça, ce qui se grave dans son regard, c’est ça, qui s’imprime sur ses pupilles. C’est une promesse de ne plus jamais disparaître, quel qu’en soit le prix.

Il croise les bras, Neville, puis il dit : « J’attends de voir ta méthode, cependant. Ça risque d’être… intéressant. Tu as utilisé la même pour amener ton toutou français ici ou c’était autre chose ? » Et là, Mafalda, elle pince les lèvres. Fort.  Parce qu’elle n’a pas le droit de pleurer quand elle est coupable. Alors elle se mord jusqu’au sang et elle savoure le goût métallique de celui-ci, elle savoure la douleur que ça engendre et elle oublie à quel point son cœur saigne, à cet instant. Elle se concentre sur cette coupure, dans sa bouche, pas sur les mots. Puis elle essuie ses yeux discrètement et la mascarade reprend : elle accroche son regard et elle attend la sentence.
Elle l’observe, il lève une main et se la passe sur le visage d’un air las, fatigué, comme ennuyé d’elle et de sa présence alors elle sent quelque chose se tordre dans sa poitrine mais elle ne dit rien, parce qu’elle se doute qu’il n’a pas fini, qu’il va l’achever. Il est maladroit, Neville, d’habitude. Mais avec elle, il a toujours su trouver ses mots, pour lui faire du bien comme pour lui faire du mal. Il faut croire qu’elle comprend plus qu’il n’en dit. Qu’elle en sait plus qu’il n’en assimile.
Elle sait, par exemple, qu’ils sont faits pour être ensemble. Maintenant, elle veut juste qu’il le comprenne aussi.

« Ecoute, Mafalda, je ne veux pas me disputer, pas avec toi, pas maintenant. Je veux pas te hurler dessus, t’as pas de comptes à me rendre. Moi non plus d’ailleurs. Alors si tu veux qu’on se balance tout ce qu’on aurait déjà dû se dire, vas-y. Je sais pas si je tiendrais le coup mais vas-y. J’ai plus grand-chose à perdre de toute façon »

Elle fait un pas en arrière.
Elle recule, d’un coup, comme s’il venait de la menacer, comme s’il avait levé le bras pour la frapper, comme s’il avait avancé d’un pas l’air mécontent. Elle recule, choquée, les yeux grands ouverts et les lèvres entrouvertes, murmurant des mots qu’aucun d’eux ne peuvent comprendre.
Pas de compte à rendre.
Ça sonne comme un au revoir. Comme une rupture, voilà, elle a l’impression qu’il lui dit que c’est fini, qu’il est fatiguée d’avoir à se battre avec elle et d’un certain côté, elle comprend. Elle aussi, elle a du mal à se supporter. Elle a l'impression qu'il vient de balancer leurs souvenirs par la fenêtre. Mais il l’aime, non ? Il lui a dit, pourtant… mais c’était y’a six mois, tu te souviens Mafalda ? Entre temps, il a pu rencontrer n’importe qui, réfléchir, et comprendre quel bordel monstrueux tu pouvais être.
Alors cette fois, ses yeux se vrillent sur le sol alors qu’elle cherche une explication rationnelle. Il a dû le voir, le doute, le sale doute qui s’est infiltré dans son regard à l’instant même où il a parlé de compte à rendre. Il a dû l’apercevoir se peindre dans ses yeux puis sur ses cheveux, le doute, le doute il a une couleur violette sombre, et cette fois, c’est toute sa chevelure qui se teinte. Cela commence par ses pointes, comme une minuscule appréhension, avant d’atteindre son cuir chevelu. Elle ne comprend pas.
Alors elle fait ce qu'elle fait toujours quand elle ne comprend pas : elle se tourne vers Neville. Cette fois, elle relève les yeux et lui demande en silence, elle lui demande s’il ne veut pas lui rendre des comptes parce qu’il ne l’aime plus, ou parce qu’il a déjà trouvé quelqu’un et qu’il ne peut décemment pas garder Mafalda dans le coin. Elle lui demande s’il est jaloux ou s’il ne veut simplement plus la voir. Puis elle lui demande si  c’est une rupture. Parce qu’elle peut réparer un cœur brisé, elle, elle a le fil pour le recoudre, elle a l’aiguille, elle a la technique. Mais elle aurait jamais assez de bobines pour réparer une relation… et surtout, jamais assez de force pour se battre contre une autre.

« Tu… Je… On a pas de … Bordel. » commence-t-elle avec maladresse en cherchant quoi dire. Ses yeux quittent les siens pour regarder la pièce de long en large et en travers, comme si elle cherchait un point pour s’accrocher. Elle tangue, Mafalda. Pas son amour, non, lui, il reste bien droit, mais tout son corps, sa jolie statue, son armure de béton armé. Ça tangue.
Et finalement, elle retombe sur lui. Son point d’accroche, il est là.
Elle finit par lui adresser un sourire. Un sourire profondément désolé, un sourire compréhensif aussi, le genre de sourire qui sonne comme un pardon mûrement réfléchi. Elle avait dit qu’elle ne s’excuserait pas, Mafalda, mais elle a causé trop de malheur pour ne pas en être désolée. Puis c’est Neville, elle ne tient jamais ses résolutions devant Neville. Elle lui adresse un sourire parce qu'elle a compris, parce qu'elle a compris que c'était sa faute. Si Neville est amer, acide, méchant, elle doit prendre le blâme et assumer les conséquences. Elle sait aussi qu'elle peut retrouver celui qui est sien. Elle ne peut pas douter d'eux s'il le fait déjà. Elle sait, maintenant, comment elle doit se battre. Comment elle doit frapper.
Ça aussi, elle l'a appris quand elle est partie: assimiler la situation, et trouver une façon de faire plus de mal à l'autre qu'il n'en a déjà fait ou dans ce cas-ci, réparer les pots cassés sans provoquer de lésions définitives.
Elle fait un pas, avant de commencer à parler d’une voix douce. Comme un homme tenterait de s’approcher d’un animal blessé. Parce qu’elle a peur qu’il recule ou qu’il la repousse. Parce qu’il va sans doute le faire, vous voyez, mais elle avance tout de même. « Tout me plaît chez toi. » lance-t-elle finalement sans trop savoir où elle veut en venir elle-même. Ça s’extirpe de ses lèvres sans même qu’elle puisse assimiler ce qu’elle vient de lâcher. Alors elle s’explique, toujours calmement, cherchant un sens à ses propos. «  Ton sourire, ta voix, tes yeux, ta mine contrariée, ta façon de me regarder, ton air las… Même quand tu boudes, ça me plaît. J’ai juste… Je n’aime pas que tu ressentes le besoin d’utiliser une arme contre moi. » finit-elle simplement en s’avançant d’un pas, encore.
Elle aimerait bien lui dire, regarde, je t’aime, tu vois, et ça m’agace moi que tu essaies de t’enfuir. Parce qu’on passe notre temps à courir, parce que j’ai été bête à courir loin de toi, et maintenant j’aimerais bien qu’on oublie. Et qu’on s’aime, très fort, très longtemps. Juste toi, et toi. Promis que tout ira bien tant qu’on s’aime en même temps.
Mais elle ne peut pas lui dire maintenant alors qu’il lui en veut – les déclarations au mauvais moment, ils ont déjà fait. Non, Mafalda, elle attendra le bon moment, quand elle sera contre lui dans le noir le plus complet, mimant un sommeil réparateur alors qu’il l’observera avec un sourire. Et elle lui dira. Parce qu’elle sait que cet instant pourrait durer toujours.

« Je… j’ai rien fait à Hugo. Ou avec Hugo. Et… J’ai des comptes à te rendre. Toi peut-être pas, j’estime que j’en ai plus le droit depuis que je suis partie mais… Tu les mérites. » chuchote-t-elle quand elle est bien trop proche pour que ce ne soit pas suspect. Lèvres pincées et yeux implorants, elle vient glisser ses mains sur ses joues avec une délicatesse affolante, comme la brise au petit matin. Puis avec un petit sourire cette fois, confiante en eux, surtout en lui, elle murmure :  « Je jure que je n’ai rien fait avec un individu mâle ou femelle depuis que je suis partie. Je n’ai touché personne comme cela… » sa main droite  glisse sur de sa joue à sa gorge, caresse doucement sa nuque, tombe sur son épaule et continue son chemin jusqu’à son torse qu’elle traverse sagement avant de s’arrêter à la limite requise pour remonter innocemment une fois et retrouver le chemin jusqu’à sa nuque. Et durant tout le supplice, elle le regarde, elle a les yeux plongés dans les siens, et elle ne s'inquiète pas si elle n'y voit rien. « Je n’ai embrassé personne comme cela non plus… » Et ses lèvres s’approchent doucement de sa gorge, dangereusement tout de même, mimant un jeu qu'ils n'avaient jamais essayé auparavant. Parce qu'ils sont encore mômes, ils se font du mal et se poussent hors du bac à sable, ils s'aiment comme deux gamins. Alors non, ils n'ont jamais approché de près ou de loin le jeu de la chaire, aussi exquis et doucereux soit-il. Et alors qu'elle n'est qu'à quelques millimètres de sa peau, elle ferme brusquement les yeux. Sa respiration se fracasse contre sa peau alors qu’elle inspire profondément son parfum, comme frappée par la réalité de l’instant. « Tu m’as manqué. » chuchote-t-elle en entourant sa taille de ses bras sans se soucier un instant qu’il reste profondément stoïque à son contact. Elle ne réfléchit plus, Mafalda, enivrée par son parfum, par son contact, par la peur de le perdre. Elle vient nicher sa tête au creux de son cou, collant son corps tout entier au sien avec délicatesse, lui laissant parfaitement la possibilité de la repousser si c'est ce qu'il souhaite. « Les autres m’ont manqué mais toi… J’avais l’impression que je ne pouvais plus respirer. » continue-t-elle doucement en respirant profondément, puis soufflant contre son cou. « Mais maintenant t’es là, et je suis là. Tout ira bien. Je ne te laisserai pas t’en aller. » achève-t-elle d’une voix ferme et convaincue.

Parce que c’est Neville et Mafalda. Tout le monde sait qu’on fait difficilement meilleure combinaison. Parce qu’elle l’aime. Et tout le monde sait que l’amour cause tous les maux, mais a aussi la fâcheuse tendance de les soigner. Parce que c’est Neville, après tout, et il mérite le mieux.
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Neville Longbottom
Neville Longbottom
WIZARDS ∞ It's where my demons hide
ϟ HIBOUX ENVOYÉS : 494
ϟ PSEUDO : AlDente - Cloé
ϟ AVATAR : Theo James
ϟ CRÉDITS : Gentle heart (avatar) Beylin (signature)
ϟ MES COMPTES : Nope
everything is actually a mess.  552156nevinah2
ϟ ÂGE : 21 ans
ϟ SANG SORCIER : Pur.
ϟ PROFESSION : En fuite - Leader de la résistance.
ϟ ANCIENNE MAISON : Gryffondor FTW
ϟ PATRONUS : Un lynx
ϟ ÉPOUVANTARD : La victoire de Lord Voldemort.
ϟ STATUT MATRIMONIAL : Trop de travail, il s'y plonge pour oublier.
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MessageSujet: Re: everything is actually a mess. everything is actually a mess.  EmptySam 18 Juil - 14:59

Everything is actually a mess
Holes in the sky
Pierced by the fire
Somebody tell me this is real

Hands to the sky, I am a dreamer
We build the hope,
We are believers,
Somebody free me from my chains

Odieux mensonge qui se fraie un passage au-delà de ses lèvres. Il n’arrive pas à rattraper ses mots, ils sortent tout seul, frappent insidieusement, reviennent se nicher dans le creux de la gorge de son propriétaire, au risque de l’étouffer. Mais il ne baisse pas les yeux. Il balance son venin, attends la réaction. Parce que finalement, c’est ce qu’il veut, une réaction. Voir de ses propres yeux la peine dans ses yeux. Se rassurer, quelque part. Savoir qu’elle ne l’a pas quitté de gaieté de cœur et sans se retourner. Qu’elle lui prouve qu’il n’était pas qu’une passade, qu’il était un peu plus que tout ça. Rien qu’un peu plus. Il n’en demande pas tellement, il veut juste sentir que les ruines à l’intérieur de lui se sont reflétées en elle. Parce que l’être humain, il n’aime pas souffrir seul, il aime entraîner les autres dans sa chute. Neville il a essayé de repousser le plus de personnes possibles hors de son cercle de destruction, mais pas elle. Pas Mafalda. C’est avec elle qu’il veut sombrer. Depuis le début, et jusqu’à la fin. Liés malgré tout, qu’il le veuille ou non. Fatalité qu’il accepte avec le sourire. Catastrophe magnifique vers laquelle il court, tête baissée. Il va droit dans le mur, il s’en fout. Il accélère encore. Parce que si elle est là après tout, le reste on s’en fout.
Il voudrait lui dire tout ça à Mafalda. Il voudrait tellement qu’elle le sache, qu’elle comprenne d’un effleurement. Mais cette fois, les mots, ils ne franchissent pas la barrière de ses lèvres. Il faut du temps au temps. Il faut pouvoir guérir, un peu, avant de recommencer. Il est en pleine rééducation, elle vient de tout bousculer en reprenant d’office sa place dans sa vie. Comme si elle n’en était jamais sortie, elle a de nouveau posé ses valises, elle s’est installé. Là, tout contre son cœur. Dans un coin de sa poitrine. Avec la peur qu’elle reparte à nouveau, qu’elle lui arrache de nouveau les poumons, qu’elle lui torture les nerfs et piétine ses émotions. Partiras-tu encore, Mafalda ? Question muette que ses yeux suppliants ne cessent de répéter. Aucune réponse. Aucune tant que les mots ne sortent pas. Et c’est le silence qui s’éternise entre eux tandis que les derniers mots du leader résonnent dans le silence du chantier moldu. Ce même chantier où il l’a attendu. Où il a espéré. Où il a abandonné. Avant de repartir.
« Tu… Je… On a pas de … Bordel. » Il n’y a rien de plus à dire après tout. Mais tout de suite, la culpabilité le prend à la gorge, Neville. Il s’en veut, finalement. Il s’en veut de la faire souffrir. Il s’en veut d’être entré un jour dans sa vie. Ils n’étaient pas destinés à se rencontrer, les amants du chaos. C’est la Faucheuse qui les as poussés l’un vers l’autre alors qu’elle poursuivait le garçon avec une assiduité de hyène. Et puis, elle a décidé qu’elle le ferait souffrir d’une autre façon, en le poussant dans les bras de la seule qui pouvait un tant soit peu toucher son âme. Des yeux verts, un sourire si beau, des cheveux qui changent de couleur. Ce serait sa torture. La Mort a abandonné la partie face à l’ange de la destruction. Et étrangement, il préfère ça, Neville. Tout plutôt qu’elle parte de nouveau. Et là, il est en train de la pousser à partir encore, avec ses phrases assassines, son visage de glace. Alors il veut s’avancer, lui murmurer de lui pardonner et viens, on recommence tout. Cette fois, je pars avec toi. On courra ensemble. On se protègera. Mais ensemble, toujours. Et la Mort, c’est comme ça qu’elle nous trouvera. Ensemble.
Mais non.
Il ne dit rien, et son visage de fige toujours plus avec chaque mot qu’elle lui assène. Il a changé, le gryffondor apeuré. La proie facile n’est désormais plus là. Maintenant, c’est un prédateur qui n’a plus peur de perdre. Maintenant, la partie d’échec qui est en train de se jouer se fait avec des enjeux on ne peut plus meurtrier. Inconscient de lui-même, il l’était déjà. Et là, c’est encore pire. Il passe après tous les autres. Il sera le dernier à sortir, s’il le faut. Qu’importe. L’armure se fendille, mais elle est toujours là. Elle a beau le connaître, Mafalda, elle doit bien la voir, cette armure. Elle doit vouloir la détruire mais lui, il ne sait pas trop. Pas encore. Il attend la suite, il attend de voir. Pour ne pas avoir à la reconstruire une nouvelle fois.
Le sourire sur ses lèvres, il vacille un peu le garçon. C’est étrange dans ce décor. Ça sonne comme un avertissement. La fin de quelque chose. Le début d’une nouvelle page où ils vont devoir écrire avec du sang sur les ruines du monde sorcier. En ont-ils vraiment le droit, de voler ainsi des minutes à l’horreur ? De penser à autre chose ? Oui, décide Neville. Parce que n’est-ce pas ça qui décide à partir à la bataille ? L’amour, l’attachement, l’amitié. Tous ces A, ils lient les êtres humains entre eux. S’ils n’étaient pas là, qui sait où ils en seraient. Alors oui. Ils ont le droit. Et il s’abandonne à ce qu’elle dit, totalement. Il laisse chaque phrase le bercer, il laisse les mots guérir un peu ses cicatrices frottées au papier de verre. « Tout me plaît chez toi. Ton sourire, ta voix, tes yeux, ta mine contrariée, ta façon de me regarder, ton air las… Même quand tu boudes, ça me plaît. J’ai juste… Je n’aime pas que tu ressentes le besoin d’utiliser une arme contre moi. » Il ferme les yeux, sachant très bien qu’elle a les siens rivés sur son visage. Elle lui parle, ça fait comme une musique à l’intérieur. Quelque chose qu’il n’a pas entendu depuis trop longtemps. Il laisse entrer la tendresse, le pardon. Tout ce qu’il refusait jusqu’ici. Il laisse tout entrer. Ça se fendille encore. Ça résiste quand même, mais ça se fendille. On voit presque la lumière qui filtre. Il va revenir, le Neville sensible ? celui qui se planque de peur de s’en prendre encore plein la gueule ? Il n’en sait rien. Il ferme les yeux et il attend. Sans rien dire, sans rien faire. Il écoute. Il la laisse déballer, il la laisse lui dire pourquoi elle est partie et surtout pourquoi elle est revenue. Elle lui rend doucement toutes les couleurs qu’elle avait prises avec elle. D’abord le violet, sombre, du doute. Celui qui teint ses cheveux. Le jaune, du soleil, du bonheur. Le rouge, de la passion. L’envie, le manque. Tout. Tu sens, Neville, ce que ça fait de ressentir à nouveau ? ça grince, mais ça fonctionne encore finalement. Ça n’a jamais arrêté de fonctionner, il fallait juste un peu de bricolage, les doigts de fée de la française ont réussi à tout remettre en place. « Je… j’ai rien fait à Hugo. Ou avec Hugo. Et… J’ai des comptes à te rendre. Toi peut-être pas, j’estime que j’en ai plus le droit depuis que je suis partie mais… Tu les mérites. » Là, cette fois, il tique un peu. Le nom de ce garçon, il ne le supporte pas. Il l’a demandé à Cho, juste pour savoir. Elle lui a répondu avec réticence, en tâtant le terrain, pour s’assurer qu’il n’allait pas faire une bêtise. Il l’a remercié, et lui a dit que c’est tout ce qu’il voulait savoir. Elle a ajouté qu’il était là pour les aider, rien de plus. Il a ricané, Neville. Il a ricané comme ça ne lui était jamais arrivé, avec un cynisme morbide. Lui, il n’a pas confiance. Mafalda est revenue avec une envie de bien faire et un traître en bandoulière, c’est tout ce qu’il voit. Il n’arrive pas à considérer le Desroses comme un des leurs. Il est juste une tache dans le paysage, un trou dans un tableau de maître qui fait que le résultat est gâché, au final. Une grimace vient lui déformer un peu les traits. « Je mérite rien. Je mérite plus rien du tout. Tant mieux pour moi si t’as rien fait avec lui. Tant mieux… mais tant pis pour toi. Je veux dire, je sais pas si j’aurais vraiment pu t’en vouloir pour ça finalement ». Elle revient, l’armure. Aussi vite qu’elle avait commencé à se fendiller, elle revient. Rien que le nom de cet autre a suffi à réveiller tout ce qu’il ne voulait plus voir. Oublie, Neville. Oublie. Cette fois, il la regarde bien en face. Ses yeux, ils démentent tout ce qu’il dit, mais il le dit quand même. Ce sont les seuls mots qui parviennent à sortir. Il ment comme un arracheur de dent, pour ne plus avoir mal après. Pour se dire que la spirale infernale de la culpabilité est moins douloureuse que celle de l’abandon. Et puis, il ne peut pas lui en vouloir décemment pour ça. Pour l’avoir laissé derrière sans lui demander de l’accompagner, oui. Pour ça, il lui en veut terriblement. Pour n’avoir même pas dit au-revoir. Pour avoir disparu sans un signe de vie alors qu’il tremblait tous les jours de savoir si elle était vivante. Mais pas pour avoir retrouvé quelqu’un d’autre. Ca, il n’a pas le droit. Elle n’est pas à lui, l’a-t-elle seulement été un jour ? Ce serait trop égoïste, de penser qu’elle n’a que lui dans sa vie. Qu’elle ne voit que lui. Qui est-il, finalement, sinon un garçon complètement paumé qui a eu le bonheur de croiser un jour sa route ? Rien d’autre. Alors, il n’a pas le droit de lui en vouloir. Mais ça, il ne le dit pas. Elle doit le deviner, toute seule, en suivant la piste de son corps qui soudain a tressailli et s’est figé. Elle doit le deviner au travers de son ton, plein de culpabilité de lui infliger ça. C’est de la protection, rien de plus.
Et pendant qu’il lui répond, elle a avancé sans qu’il ne remarque rien. Elle est proche. Si proche qu’il sent son souffle qui s’écrase sur sa peau. Son épiderme qui hurle au manque, de ressentir une nouvelle fois l’embrasement le long de ses nerfs.  « Je jure que je n’ai rien fait avec un individu mâle ou femelle depuis que je suis partie. Je n’ai touché personne comme cela… » Elle murmure, maintenant. C’est le vent contre les planches qui colmatent les fenêtres jamais terminés. C’est la brise d’été, régénérante après une journée de chaleur oppressante. Sa gorge se sèche d’un seul coup. La main glisse sur sa peau, il sent à travers son t-shirt la caresse d’une plume. Dur comme de la pierre, il n’esquisse pas un mouvement, que ce soit pour s’enfuir, pour répondre. Rien du tout.  « Je n’ai embrassé personne comme cela non plus… » C’est sa gorge qu’elle vise. Elle est près, si près. Il ne bouge toujours pas. Figé. Par contre, dans sa poitrine, ça bat la chamade. Son myocarde a, semble t-il, décidé de se manifester. Oiseau pris au piège de sa cage thoracique, il se secoue pour briser ses chaînes. Neville ne l’écoute pas. Il sent. Il sent parfaitement que tout son beau blindage s’effondre comme du carton. S’effrite comme du sable face aux vagues violentes, face au tsunami de la passion qui l’envahit. Actuellement, il meurt d’envie de la serrer dans ses bras. Il se contient alors que tout dans son être lui hurle de le faire. « Tu m’as manqué. » Sa mâchoire se serre subitement, faisant saillir les tendons. Ses poings suivent le mouvement et celui qu’elle entoure de ses bras n’est qu’un bloc de glace qui explose, soudainement. Il a tellement voulu entendre ces quelques mots, pendant si longtemps. Il s’est même demandé si elle les avaient seulement pensé, un jour. Et ils sont là, offerts, brillants. Ils sentent le pardon, ils sentent la rédemption. Et ça explose. Le mur entre eux s’en va et il ses mains viennent agripper le vêtement de Mafalda qu’il serre, toujours plus fort. S’il c’était elle qu’il avait agrippé, il lui aurait sûrement brisé les os. Il n’ose pas lui répondre, il met dans son geste tout ce qu’elle lui a manqué, tout ce qu’ils auraient dû être. Tout ce qu’il a pu être sans elle. « Les autres m’ont manqué mais toi… J’avais l’impression que je ne pouvais plus respirer. » « Pourquoi tu me l’a pas dit plus tôt tout ça ? Pourquoi ? » Il lui murmure, tout contre l’oreille. Elle est si bien, dans ses bras, là où est sa place. Elle y a tous ses repères, son nom est tatoué sur son cœur en lettre indélébiles. C’est un mélange explosif entre la rage, le soulagement, l’épuisement et l’incompréhension. Parce qu’il y a tellement de choses qui restent en suspension, qui restent sans réponse claire. Dont la plus importante. « Mais maintenant t’es là, et je suis là. Tout ira bien. Je ne te laisserai pas t’en aller. »  « Pourquoi t’es partie ? » Elle est sortie toute seule, la phrase assassine. Le moment est brisé. Il se redresse un peu, reprend le contrôle de ses émotions, ça a dérapé au-delà de ce qu’il avait pu prévoir. Ce n’était pas prévu. Loin de là. Dans ses rêves, désormais il l’avait bannie et elle revient et agit exactement comme il le voulait. Alors il n’ose pas y croire, il se dépêche de demander pour conjurer le mauvais sort. Pour savoir. Une main sur son épaule, qu’il serre avec une douceur chargée de violence. Une autre sur la joue de la belle Mafalda, son front contre le sien « J’aurais jamais dû te laisser partir non plus. Mais t’as été un peu trop vite et je t’ai perdu de vue, tu étais déjà loin ». Une excuse, un reproche. Un peu des deux. Pour comprendre.  Et soudain, il la repousse, fait un pas en arrière, remet son attirail. Il se l’est promis, il n’a plus le droit de sombrer et là, il est dangereusement près du gouffre. Il surveille ses pas, regarde le vide. Il replonge ? Il attend. Tout n’est qu’une question d’attente, finalement. L’attente du pardon, de l’explication. L’attente de l’explosion. Elle sait parfaitement y faire. Elle joue sur sa corde sensible avec l’aisance d’une musicienne professionnelle. Et s’il la laisse entrer encore une fois, sera-t-elle là ? Repartira t-elle ? Confiance ébranlée qui peine à se reconstruire, à se donner à nouveau. Alors il s’éloigne un peu et lui tourne le dos pour regarder dehors, le chantier moldu est sombre. Comme lui, puisqu’il remet son masque dur. Elle a vu la faille, mais maintenant il va falloir expliquer, extirper les mots pour mieux guérir. Renaître de ses cendres, phoenix d’une relation passionnelle. Neville et Mafalda, ils sont comme ça. Ils se déchirent, ils s’aiment dans la violence, dans l’urgence. Le calme n’est pas pour eux. Alors quand vient le moment des explications, elles sont houleuses, elles font mal mais ensuite tout s’enchaîne et ils effleurent le bonheur. Ça vaut toutes les souffrances du monde. « Je t’ai attendu tu sais. Tous ces mois où tu étais partie. Je t’ai cherché aussi. C’est juste qu’un jour, j’ai arrêté parce que ça me bouffait un peu trop. Je ne regardais même plus la résistance » Il s’est perdu sur le chemin, il l’a retrouvé en abandonnant quelque chose au bord du sentier. Elle. Et l’espoir de la retrouver. Il a oublié pour mieux avancer. Et les mots, terribles, sortent de sa bouche comme autant de serpents venimeux, affamés. Ils mordent. Mais ils doivent sortir pour exorciser tous les démons qui dorment entre eux. Tous ces monstres, planqués dans le placard et qui doivent déguerpir pour pouvoir prétendre à construire quelque chose. « Alors j’ai arrêté d’y penser et voilà. Je me suis dit que c’était qu’un beau rêve, qu’on avait eu ce à quoi on avait droit et puis c’est tout. C’est déjà pas mal. » La lune dessine un halo sur les vestiges. Du chantier moldu, autant qu’eux deux. Il se retourne, ça fait un sillon de lumière douce sur le sol, vaporeuse, qui vient frapper le visage de la belle rousse. Il revient se placer auprès d’elle, s’entour de son aura en lui prenant la main. Son ton est calme, la passion a été assouvie par l’étreinte destructrice autant que salvatrice. Maintenant, il veut savoir. Maintenant, ils doivent tout se dire, arracher le pansement, qu’on en finisse. « Tu es revenue et j’ai peur de tout perdre à nouveau. Si tu t’en vas encore, je fais comment, moi ? » Il joue avec ses doigts, n’osant croire qu’elle est réelle. Il se pense dans un rêve. Le songe va-t-il lui donner les réponses aux questions qui le brûlent depuis si longtemps ?
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Mafalda Weasley
Mafalda Weasley
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ϟ AVATAR : holland roden.
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ϟ PROFESSION : aucune, elle est recherchée par voldemort et ses sbires.
ϟ ANCIENNE MAISON : elle n'a pas étudié à poudlard mais beauxbâtons, elle était chez les antares.
ϟ PATRONUS : un caméléon.
ϟ ÉPOUVANTARD : la perte. de contrôle, de ses amis proches.
ϟ STATUT MATRIMONIAL : il la hante, silhouette blanche au milieu des ténèbres. mais elle lui tourne le dos, encore, et lui assène un 'c'est compliqué' sans même le croire.
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MessageSujet: Re: everything is actually a mess. everything is actually a mess.  EmptyLun 3 Aoû - 18:49


    When the sky turns grey
    And everything is screaming
    I would reach inside
    Just to find my heart is beating
C’est le silence, tout autour. Cela ne se joue qu’à un regard, qu’à un échange d’expressions faciales, ils ont les pupilles ancrées l’une dans l’autre comme si le monde allait sombrer. Elle le voit tomber, le globe, dans ses orbes dorées à la lumière tamisée. Elle le voit crouler sous le poids du temps et des secondes qui s’engrangent difficilement les unes après les autres. Elle le voit dégringoler, son bel espace vital, mais elle ne cesse pas de le regarder, elle ne se lasse pas de la scène magnifique qui découle de cet instant perdu.
Il y a dans ses yeux tout ce qu’elle n’a pas su dire, tous ses maux et tous ces mots qu’elle peine à chuchoter. Il y a dans les siens tout ce qu’il ne peut pas dire sans perdre la face, ce qu’il souhaite dire mais il n’y arrive tout simplement pas. Et elle comprend. Il y a cent je t’aime qui se disputent, mille tu me manques qui s’écorchent. Il y a toute une vie à peine vécue qui défile, de sourires gênés en cris désespérés jusqu’aux baisers sucrés. Il y a lui, et il y a elle. Il y a sa façon à lui de la regarder, et sa façon à elle de le regarder. 
C’est vrai qu’elle a une manière bien à elle de l’observer, Mafalda. Elle ouvre grand les yeux, comme pour absorber sa présence et le voile sombre sur son regard se peint d’étoiles filantes. Et c’est des vœux, que ses yeux crient, ils les hurlent à la nuit verte qui se répand sur ses pupilles, ils les gueulent aux inconnus qui interceptent ce message brûlant. C’est une nuit étoilée dans le regard de Mafalda, puis une nature sauvage. Ce sont des instants volés qui se dessinent, surtout, à l’encre noire sous ses paupières. 
Elle tente de se rappeler pour ne pas laisser ces vilains mensonges la dévorer, les malséants qui siègent dans chacun des mots du jeune homme. Elle fait comme ces six dernières mois – le monde extérieur s’efface doucement sous les mots d’hier, et il ne reste que ces scènes qui se jouent à l’infini, se languissant d’une suite qui n'arrivent pas, qu'elle évite puis qu'elle ne le croit. Elle revoit son sourire la première fois qu’elle l’a rencontré. C’est d’un ‘enchanté’ bien français qu’elle lui a fait la bise laissant un Neville gêné par tant de familiarité. Elle se souvient de ses joues rouges en comprenant l’erreur, elle se souvient de son cœur battant trop vite, et son envie irrésistible de s’excuser sans pouvoir aligner deux mots corrects comme une enfant. C’était un instant volé à la dure réalité – et ni Ginny ni Seamus n’eurent le courage de le rompre, les laissant à leurs regards pleins d’un sentiment nouveau, presque léger. Il était cabossé, elle était pleine de vie, ils avaient tout à vivre, tout à découvrir. Après tout, Neville, il n’a pas eu le temps de grandir. Et elle était là, Mafalda, entre deux. Encore enfant dans sa façon de rêver de tout et de voir grand, déjà tant adulte dans son comportement et ses mots. Parfois, quand elle y repense, elle se dit que rien n'aurait pu se passer autrement. Que les chemins qu'ils ont pris étaient inévitables, aussi douloureux et malsains soient-ils. Puis les autres fois, celles dont elle ne parle pas, elle se dit qu'ils ont tout fait de travers et que c'est pour cela que rien n'a marché. Parce que dès le début, le tout premier regard, le courant n'est pas passé – court-circuité, les enfants terribles.
Mafalda perd souvent ces mots quand il est question de Neville. Syntagmes, termes, vocables, elle en a toujours eu énormément au bout des doigts, parsemant les papiers de quelques souvenirs éparpillés. Elle n’a jamais eu le talent d’Hugo pour les histoires mais elle a toujours eu cette faculté singulière à retracer la réalité, aussi abominable et morbide soit-elle, laissant aux yeux du monde la fugace impression de voir pour la première fois. Mais quand Neville apparaît, les formules s’emmêlent entre elles, les propos se délavent les uns sur les autres et il ne reste de son bon discours que quelques termes perdus, dont elle-même ne connaît plus le sens. C’est immédiat, elle le voit approcher et elle a l’impression que tout s’efface pour ne laisser qu’un battement de cœur trop rapide et deux pupilles vertes le fixant avec intérêt. Elle n’est plus que ça, quand il est là – une triste spectatrice d’un destin joué d’avance.
Elle cherche d’autres souvenirs pour effacer l’acidité des propos. Elle revoit son sourire après leur premier vrai baiser. Elle se souvient de ces mêmes joues rouges, de ces cheveux colorés, de son cœur cognant contre sa cage thoracique. Il croyait en elle, Neville, il n’a jamais cessé d’y croire. Même maintenant, maintenant qu’il lui en veut de l’avoir abandonné, d’être parti, persuadé qu’elle n’a rien laissé, rien regretté, il croit en elle. Il ne lui voudra jamais aucun mal, Neville, sauf peut-être celui qu’ils se font. Parce que c’est comme cela qu’ils s’aiment – durement, pleinement, passionnément. Ils s’aiment comme des vagues au beau milieu d’un océan, ils s’aiment de ce bleu électrique qui se dépeint sur les doigts des innocents, qui se répand sur les pupilles des enfants. Ils sont l’eau calme puis l’ouragan. Ils ont parcouru des kilomètres, pendant des heures et des heures, pour arriver à cet instant précis : celui où ils se rentreront violemment dedans et se plongeront l’un dans l’autre pour ne former qu’un durant un court laps de temps – quelques secondes tout au plus, une minute s’ils sont chanceux. Ils ne sont que deux vagues, Neville et Mafalda, destinées à n’en faire qu’une. 
Elle revoit ses mains accrochées à son tee-shirt, sa bouche collée à la sienne, leur rire s’envolant dans les airs. Elle revoit des images qui n’ont pas existé, elle revoit des mots qui se sont coincés dans sa gorge, elle revoit sa main tremblante alors qu’elle grave le parchemin de quelques propos mesquins, annonçant un départ précipité sans même lui avouer ce que son cœur hurle et saigne. Elle assimile les images, ne les trie pas, elle se laisse porter par le flot incongru de pensées éparpillées, se laissant porter par tous ces sentiments primaires – couleurs éphémères. 

Mais il est toujours là, face à elle, dans cette chambre. Il est toujours là à lui dire qu’elle n’a pas de compte à lui rendre et ça fait mal. Ça n’a rien à voir avec les derniers mois : Elle se revoit courir le matin et le soir en quête d’une échappatoire, elle se revoit attaquer des mangemorts dans le seul but d’essayer une théorie nébuleuse. Et quoi que ces expériences aient apporté en douleur, rien n’équivaut ce qui se passe à présent. C’est un mélange macabre entre un long couteau s’enfonçant dans son abdomen, suivi d’un poids sur sa gorge l’empêchant de respirer, mélangé à un ultime doloris. Elle imagine parfaitement le garçon s’approcher doucement d’elle avec un sourire carnassier, le long coutelas dans sa main gauche. Mais il est droitier, Mafalda, souviens-toi. Elle oublie. Il s’avance avec une aisance particulière qu’elle ne lui connaît pas, comme s’il était devenu les ténèbres les entourant dans cette dimension éphémère. Il approche encore, il a son prénom sur ses lèvres et elle l’imagine le chuchoter avec amour mais elle n’y voit que de la haine, une haine morbide qui le pousse alors à venir presser son bras sur sa bouche pour l’empêcher de crier. Et elle s’égosille, la môme, elle grince des dents contre la paume de Neville mais rien n’y fait, pas même les larmes ne l’arrêtent – le couteau vient achever son dessein funeste. Vient ensuite le sang qui glisse sur les doigts de l’enfant qui presse la blessure avec difficulté. Ce n’est pas eux, tente-t-elle vainement de se rappeler. Mais il n’y a rien qui puisse vaincre les ténèbres de ce cauchemar éveillé et la triste mélodie s’enchaîne, tandis qu’un couplet sinistre se dessine. Il attrape son bras et la fait se retourner violemment. Elle peut sentir son torse coller à son dos, et elle peut même entendre son souffle à son oreille alors qu’il lève le bras pour venir l’empêcher de reprendre son souffle. Et il appuie, il appuie si fort qu’elle peut sentir sa dernière respiration s’échapper alors qu’elle entrouvre les lèvres pour la rattraper. Et finalement, tout cela s’arrête. Le garçon la lâche, la laisse tomber âprement dans la flaque de sang, elle reprend son souffle mais il a déjà sa baguette. 
Et son prénom est remplacé par un ultime mot de quelques lettres qui sonne comme une chanson dans sa bouche, comme une sentence irrévocable – Doloris. 
Ce n’est rien qu’elle n’ait pas connu, c’est l’exquis recommencement de chaque blessure, toutes à la suite les unes des autres, comme une indéniable pénitence qu’elle accepte tête baissée. La punition a un ignoble goût d’au revoir mais elle ne dit rien. Elle le regarde simplement, comme déjà loin d’ici. 
Elle est ailleurs, Mafalda. 
Elle est avec lui dans le futur, elle est au bord d’un lac dans ses bras, elle est dans une maison neuve avec lui, elle est à un mariage, elle est ailleurs et tellement loin à la fois que ça l’effraie de voir le chemin à parcourir. Elle les aura, ces instants volés à ajouter à sa collection. Quand elle sera vieille et seule – nul doute qu’elle sera la dernière à partir – et elle pourra repenser à lui avec une exactitude frôlant le ridicule. Et ce jour-là, elle veut se souvenir de ce qu’ils n’ont pas encore vécu. Elle veut avoir mille histoires à conter à des hypothétiques petits-enfants. Elle veut fermer les yeux et le voir, encore et encore, avec elle. Loin de la guerre, loin du chantier, loin de la douleur et la peine – elle veut le voir heureux. 
Et quand elle reprend conscience de la réalité, elle sait qu’elle n’a plus qu’un seul réel projet. 
Et c’est lui, juste lui, lui tout entier. 

Et le jeu se dessine dans les restes de sa peine – elle s’approche de lui comme elle le ferait avec un animal blessé, elle prend possession de l’espace et vient se coller à lui avec une douceur frôlant le supportable. Et elle parle, elle laisse les mots le bercer comme une douce chanson. Elle le voit qui clôt ses paupières, en quête d’une autre dimension. Et sa voix se fait plus mélodique et douce, elle veut que ses mots s’impriment dans sa chair, elle veut qu’il assimile ce qu’elle dit. Elle veut qu’il comprenne, aussi, elle ne demande pas le pardon, elle ne demande pas la rédemption, elle espère simplement que tout cela sera moins douloureux pour lui. 
Et c’est le prénom d’Hugo qui met fin au doux manège, à ce simulacre de bonnes attentions. Il tique sur le prénom, se braque, et elle a à peine le temps de faire un bond en arrière que les murailles viennent la piéger à l’extérieur de nouveau. Et elle tape, elle tape aussi fort qu’elle peut mais les mots martèlent son crâne plus que ne le font ses poings sur le mur. « Je mérite rien. Je mérite plus rien du tout. Tant mieux pour moi si t’as rien fait avec lui. Tant mieux… mais tant pis pour toi. Je veux dire, je sais pas si j’aurais vraiment pu t’en vouloir pour ça finalement » Et elle esquisse un sourire, encore, Mafalda. Elle n’est pas amusée, ni même désolée cette fois. Elle a simplement ce reste de quelque chose au coin des lèvres, comme une dette. C’est quelque chose qu’elle porte avec elle ou qu’elle aille, et c’est un peu plus tristement qu’elle l’observe cette fois, comme frappée par la réalité : peut-être ne lui en aurait-il pas voulu, mais elle, elle n’aurait jamais eu le courage de revenir. Elle aurait eu tellement honte de cet amour pour lui et d’en avoir fait profiter un autre qu’elle en aurait eu envie de faire demi-tour immédiatement. Les regrets l’auraient dévorés, Mafalda, si elle s’était laissée faire par un autre. « Toi peut-être pas. » chuchote-t-elle doucement, les lèvres pincées mais les yeux toujours braqués vers lui de peur de perdre le seul contact qui leur reste. C’est comme une promesse tacite que de le regarder, c’est comme signer un contrat stipulant qu’elle ne le laissera plus jamais. C’est un désolée inanimé, un pardon oublié. « Je suis tienne jusqu'à ce que tu ne veuilles plus de moi, que ça te plaise ou non. » confie-t-elle finalement avec un sourire amusé, presque théâtralement désolé, dans un souffle comme une continuité de sa phrase, comme une promesse qu’elle récite. C’est un titre qu’elle se donne, c’est une marque qu’elle pose. Comme pour lui rappeler qu’il y a, au-delà des regrets et des colères, de l’amour et qu’elle n’a pas oublié, qu’il n’oubliera plus non plus. Ça sonne comme un accord  silencieux, de faire tomber les murs de sa prison, de le libérer d’elle-même. Elle est plus à lui qu’il n’est à elle et elle l’accepte sans bruit.

Et elle avance, l’enfant, elle peut presque le toucher. Il est si proche – son parfum lui parvient et encore une fois, les mots s’emmêlent. Il n’y a ni les excuses qu’elle lui doit ni les mots salvateurs qui lui écorchent la bouche, non, il n’y a que ces semblants de vérité qui jonchent ses gestes, qui s’échappent de ses lèvres comme un discours prémédité alors qu’elle ne fait que mimer, espérant simplement qu’il comprenne au-delà de ce qu’elle arrive à murmurer. 
Elle est si proche de lui qu’elle pourrait presque penser qu’ils ne font qu’un – et elle l’imagine un instant, elle accroche cette impression à quelques souvenirs et c’est comme une gifle glaciale que les mots s’extirpent de sa bouche. Elle doute presque qu’il l’ait entendue alors qu’elle le chuchote. Tu m’as manqué. Cela n’a pas l’allure des mots réparateurs mais cela en a le goût et elle sent, Mafalda, que les murs tombent. 
Il avait promis, pourtant, que les murs ne tomberont pas. 
Mais voilà, ils jonchent le sol, ces garde-fous en carton, c’est elle qui le préserve de l’abîme maintenant tout comme il le fait, et ses bras viennent l’entourer à son tour avec une force désespérée. Il agrippe son vêtement avec tant de puissance qu’elle peut presque entendre le tissu tressaillir sous sa poigne mais elle s’en fiche, elle a les bras qui serrent sa taille et la tête nichée au creux de son cou. Elle est à sa place et plus rien n’a d’importance que cet instant salvateur. Plus rien ne compte que sa respiration, les battements de son cœur, il n’y a que lui encore dans le désordre. Il y a un capharnaüm d’idées dans sa tête mais aucune n'a d'importance. Elle se fiche des mots qui se chuchotent tout autour, elle se fiche qu'il lui brise les os ou que des gens meurent à l'extérieur – durant cet instant, court laps de temps réparateur, il n'y a que lui dans ses bras, que son cœur contre son oreille.
Et il y a elle, heureuse spectatrice d’un destin se dessinant sous leurs pas. 
« Pourquoi tu me l’a pas dit plus tôt tout ça ? Pourquoi ? » Il chuchote contre son oreille et Mafalda sursaute presque quand elle l’entend parler si doucement. Elle peut presque palper les sentiments qui cachent ces mots et elle n’en a plus l’habitude. Alors les propos s’éparpillent, se perdent, courent vers ce labyrinthe dont elle ne garde jamais un souvenir. Cette immense forêt ou se cachent les vrais mots qu’elle aimerait lui chuchoter. Elle les voit, les traîtres, mais jamais ils ne s’extirpent de leur cage dorée et c’est presque désespérée qu’elle cherche une réponse adéquate dans le fouillis qu’elle trouve. « Je pensais qu’on arriverait à respirer l’un sans l’autre. » avoue-t-elle silencieusement au garçon.  Elle, elle pensait qu’ils arriveraient à vivre séparément au bout d’un moment, elle pensait qu’avec les heures, les jours, cela serait moins douloureux. Elle pensait qu’au bout de six mois, le revoir ne provoquerait pas cette explosion dévastatrice. Mais tout s’est décuplé, tout est plus fort et elle a l’impression d’avoir eu faux sur toute la ligne, fuyant quelque chose qui s’est octroyé une place dans leur destin. Maintenant, elle sait Mafalda, elle sait qu’il est son inhalateur à la moindre crise d’asthme, qu’il est la bouffée d’air frais du noyé au milieu de l’océan. Elle ne sait plus bien ce qu’elle est pour lui, mais elle sait ce qu’il représente pour elle. Et elle ne veut plus le laisser. Et cette fois, jamais a un goût de promesse. 
« Pourquoi t’es partie ? » 

Il se redresse, reprend le contrôle. 
Il vient poser une main sur son épaule. 
L’autre, elle atterrit délicatement sur sa joue. 
Puis il y a son front qui se colle au sien. 
Et elle le regarde, Mafalda, elle le regarde les lèvres pincées et le regard un peu plus vide qu’avant. Parce qu’il y a dans cette question des réponses qu’elle n’a su donner qu’une seule fois, il y a des choses qu’elle n’a su dire qu’avec des mots compliqués relatant la triste et sinistre vérité, sur un papier blanc. Elle lui a dit, Mafalda, pourquoi elle est partie, elle lui a dit qu’elle avait fait des choses horribles – et il lui faut tous les efforts du monde pour ne pas repenser aux cadavres décharnés de ses pauvres victimes. Elle a vu trop de morts, Mafalda, puis elle a eu le mal du pays. Et il y avait Neville, aussi, elle pensait qu’il était la cause, alors qu’il était la solution. 
On fait tous des erreurs, lui a dit Hugo. 
Et elle répète cela. Elle ne regarde plus Neville, elle a les yeux rivés sur un hypothétique garçon au coin de sa tête qu’elle connaît mieux qu’elle ne se connaît elle-même qui lui promet qu’elle n’est pas un monstre, qu’elle n’en saura jamais un. Que c’est ce qu’on a voulu lui faire croire, que c’est ce qu’elle s’impose en faisant tourner les images macabres dans sa tête, tapissant son subconscient de cadavres brûlés, dépecés, sanglants. Mais rien n’absout l’ignoble sentiment d’abandon qui vient naître dans sa poitrine. Elle est partie. Elle les a abandonnés et ils n’ont pas su pourquoi, ils n’ont pas eu l’explication salvatrice les sauvant de l’abîme à sa place. Alors elle cherche du réconfort auprès d’Hugo, elle cherche les mots – il a toujours eu des jolis mots Hugo, il lui en a fait des poèmes et des histoires, c’est lui qui écrivait leurs rêves. « Tu n’as pas eu la lettre, pas vrai ? J’avais tout prévu pourtant… » chuchote-t-elle. « Vous deviez la trouver… tu aurais dû… la lettre… » et elle répète, enchaîne, chaque mot sonne d’un boum rebondissant et c’est une nouvelle image qui s’impose. Alors elle ferme les yeux, si fort, si fort qu’elle en a l’impression que cela va lui retirer la mémoire, la vie, son identité. 
Il y a dans le noir de ses paupières une rédemption qu'elle n'attendait plus.
« J’aurais jamais dû te laisser partir non plus. Mais t’as été un peu trop vite et je t’ai perdu de vue, tu étais déjà loin »
Elle n’a pas le temps de rouvrir les yeux qu’il est déjà loin, le garçon, il a fait un pas en arrière et les yeux clôt, elle a presque l’impression qu’il a simplement disparu dans un coup de vent. Et elle ne peut pas le retenir, ses doigts se referment sur le vide alors que ses pupilles détaillent la scène. Elle se mord la lèvre, Mafalda, alors qu’il regarde dehors, dos à elle. Elle aimerait qu’il se retourne, qu’il cesse de prendre conscience de l’extérieur parce que cet extérieur-là lui rappelle ô combien elle n’était pas là ces derniers mois. « Je cours vite. Surtout quand j'ai peur. J'étais terrifiée à l'idée de vous quitter, j'avais peur de me retourner et de ne pas vous voir. Comme quoi, tu vois, même ces derniers mois, on marchait dans les pas l'un de l'autre... » lance-t-elle finalement, sans vraiment réfléchir. Et lui il enchaîne. C'est un dialogue de sourds, en réalité. Ni l'un ni l'autre ne réagit vraiment aux paroles de l'autre car c'est trop douloureux. « Je t’ai attendu tu sais. Tous ces mois où tu étais partie. Je t’ai cherché aussi. C’est juste qu’un jour, j’ai arrêté parce que ça me bouffait un peu trop. Je ne regardais même plus la résistance » « J’ai failli revenir, une fois. » répond-elle vite alors, comme mue de ce fameux courage. Elle ne sait pas pourquoi elle lui raconte, peut-être parce qu'elle veut qu'il comprenne qu'ils sont toujours ces deux reflets, ces deux mômes égarés se tenant par la main. Elle veut qu'il se souvienne que si l'un tombe, l'autre suivra. Elle veut qu'il sache qu'elle est tombée la première, et qu'elle n'a pas su amortir sa chute à lui. Et par Merlin, que ça la bouffe tout ça. « J’étais à deux doigts de le faire. J’avais tellement envie de te voir… Il faisait nuit et je n’arrivais pas à dormir sans me laisser emporter par un cauchemar. Alors j’ai pris une veste et je suis sortie. J’ai marché longtemps… » et elle revit le souvenir comme si elle y était encore, comme si elle pouvait encore sentir le goudron sous ses chaussures et le froid matinal sur sa peau. Elle peut sentir le regard des quelques clients de la souricière sur son visage changé, et elle peut même encore entendre le bruit caractéristique de l'excitation dans sa poitrine. Elle se souvient du sourire idiot qui parsemait ses lèvres à l'idée de le voir. « Puis j’ai eu peur que tu ne sois pas seul quand j’arriverais dans la chambre. J’ai eu peur que tu me dises de sortir aussi. J’ai même eu peur que tu ne me reconnaisses pas... » et elle rit, goût amer sur sa langue, elle se moque de sa propre bêtise, de sa propre erreur. Elle aurait dû et aujourd'hui elle comprend. Elle hait cela. Elle hait de ce souvenir de tout aussi bien, elle hait de pouvoir rejouer le passé encore et encore. Parce que c'est comme cela qu'elle tombe, Mafalda, c'est noyée dans une pensine. C'est comme avec Hugo et Camille. Il lui a dit, elle est morte, elle est partie. Et Mafalda aurait aimé lui dire que tout irait bien, elle aurait aimé être un peu plus comme Neville et venir lui prendre la main, à Hugo, puis lui dire que ça ira, qu'ils survivront à tout cela. Mais la pensine s'est ouverte sous ses pieds et l'océan de souvenir est venue la dévorer. Elle a revu tout cela encore et encore. Puis elle a décidé qu'elle ne serait jamais assez bien pour le garçon si elle ne se relevait pas. Et les heures de course se sont multipliées, faisant fuir les souvenirs. Et elle frappait, Mafalda, sa mémoire, elle la frappait chaque jour en comprenant enfin qu'aucun de ces retours en arrière ne lui rendrait Camille.
Ou Neville.
« J’étais terrifiée à l’idée de revenir. » avoue-t-elle finalement, penaude au beau milieu de la pièce, sans trop comprendre ce qu'elle y fait. Puis elle le laisse reprendre son histoire, elle le laisse planter la culpabilité dans sa poitrine, elle le laisse la cultiver d’une façon violente, détestable. Elle le laisse tout détruire à l’intérieur, elle le laisse faire d’elle le fameux champs de ruines, elle ne dit rien et elle attend qu’il y mette un terme. Mais ça ne vient pas. La fin est loin, si loin d’eux. « Alors j’ai arrêté d’y penser et voilà. Je me suis dit que c’était qu’un beau rêve, qu’on avait eu ce à quoi on avait droit et puis c’est tout. C’est déjà pas mal. » Elle secoue doucement la tête de gauche à droite, Mafalda, comme si elle n’était pas d’accord avec ses propos. Et elle ne l’est pas. C’est ça, maintenant, qui est un rêve. C’est ces paroles, ces excuses à demi-murmurées, c’est ces non-dits et ces gestes déplacés, c’est l’envie d’être dans ses bras et de le frapper pour dire de telles imbécilités. C’est tout cela, le rêve, le cauchemar, l’entre-deux effrayant. « On était pas qu’un beau rêve. » elle lui dit. Elle ne sait pas si elle y croit elle-même – elle a tellement rêvé d'eux ces derniers mois qu'elle ne les imagine même plus réels. Elle a tellement imaginés de retrouvailles et de départs qu'au fond, elle a l'impression elle aussi que c'était sympathique, presque authentique, mais que ce n'était qu'une nuit qui est désormais finie.
Elle a les yeux rivés sur sa silhouette.
Elle s'est toujours demandée ce qu'il pensait, réellement, Neville. Et surtout la façon dont il pensait. On lui a souvent dit qu'enfant, il était bien loin d'être celui qu'il est aujourd'hui. D'abord, Cho lui avait dit en riant qu'il était bien moins beau que maintenant – sinon, elle aurait elle-même sauté sur l'occasion. Il y avait dans ces propos plus de comique que de réalité, mais Mafalda avait compris ce qu'elle voulait dire. On lui a aussi souvent raconté qu'il était extrêmement maladroit. Qu'il avait une mémoire détestable et qu'il avait un crapeau, aussi. Elle a appris qu'il avait fait gagner des points à sa maison – les lions – parce qu'il avait été très à cheval sur les règles et il avait même fini stupéfier par Harry Potter. Elle a appris des dizaines de choses, sur lui, sur sa vie, sur ce passé dont ils ne parlaient jamais. Elle a appris qu'il était sorti avec des filles, aussi – mais Cho s'était empressée de rajouter qu'il n'y avait plus personne dans les parages à présent. Elle a appris qu'enfant, sa plus grande peur était un de ses professeurs, cela l'avait beaucoup fait rire d'abord, puis elle avait compris quand on lui avait montré un dessin dudit professeur.
Elle a appris des dizaines de choses sur Neville, ces dernières années. Que Neville ne les lui ait raconté ou que quelqu'un d'autre l'ait fait, cela n'a en rien changé ce qu'elle savait déjà.
Quelque soit l'époque ou ils se seraient rencontrés, ils se seraient appréciés.

Mafalda s'est souvent demandée ce qu'il serait arrivé s'ils s'étaient rencontrés au tournois des trois sorciers. Si au lieu de discuter avec Camille des garçons de Durmstrang, elles avaient discuté de ceux de Poudlard.
Mais comme toujours, la conclusion est la même – les choix faits n'auraient rien changé et peut-être que dans cette atre réalité, la douleur aurait été plus terrible encore.
Alors elle cesse d'y penser.
Elle l'observe. Il n'a pas grandi, ni même changé grand-chose mais tout semble différent. Peut-être a-t-il les cheveux légèrement plus longs, ou tout simplement peu coiffés. Peut-être a-t-il changé de style de vêtement, elle se demande même s'il n'aurait pas bronzé depuis qu'elle est partie. Elle ne sait pas, mais quelque chose n'est plus comme avant.
Et ça l'effraie.
Mais elle ne s'en formalise pas, elle cherche ce qui est dérangeant dans son apparence, ce qui ne va manifestement pas et rien ne vient. Elle ne se familiarise tout simplement pas avec le tout parce qu'ils ne sont plus eux et elle les croit presque incompatibles, là, alors qu'elle a les yeux rivés sur la scène.
Puis elle a toujours cette impression d'être face à une part d'elle-même, et elle déteste ça.
« On était bien plus que ça. On l'est peut-être plus, mais il y a un temps ou on était réels. Ce n'est pas loin du tout, il faut que tu te souviennes à quel point c'était vrai. »
Tout est au passé.
Etait.
Elle ne s'en rend même pas compte.

Il revient finalement, Neville. Il attrape sa main avec douceur et parle calmement. Elle sait quel instant vient après cela. Elle sait que c'est celui des aveux, des excuses. Mais elle en est incapable, Mafalda, de les lui donner. Il est courageux Neville, oui, il est l'homme le plus courageux et le plus fort qu'elle n'ait jamais vu et c'est pour cela qu'il est à la tête des résistants. Mafalda ne l'est pas. Elle est forte, parfois, et elle n'est pas lâche. Mais elle n'a pas le courage pur qui semble couler dans les veines du garçon et elle doute l'avoir un jour pour de vrai. Non, le couragede Mafalda, c'est l'adrénaline – elle sautera au devant du danger si elle se sent pousser des ailes, ou si elle a évalué la situation et qu'elle se sait gagnante. Si elle s'attend à un échec et mat de son adversaire, alors elle attend, ou elle court. Ambitieuse, intelligente, maligne, débrouillarde, sans nul doute. Mais pas courageuse. Alors elle le laisse jouer avec ses doigts, le laisse parler, et s'engouffre dans un silence malhonnête.  « Tu es revenue et j'ai peur de tout perdre à nouveau. Si tu t'en vas encore, je fais comment moi ? »
si tu t'en vas encore, à nouveau, tout perdre, revenue... Les mots tournent. Il n'y a aucune réponse adéquate car il n'y a aucune question. Du moins, Mafalda n'aperçoit que l'appel au secours. Elle aimerait pouvoir apporter un réel avancement à la conversation. Lui dire ce genre de paroles qui résonnent et dont on se rappelle, ceux que l'on voit dans les livres et qui nous font voler, pleurer, hurler, qui produise ce semblant d'admiration dans notre poitrine. Elle aimerait avoir ces mots consolateurs, salvateurs, réparateurs, mais elle n'a rien qui y ressemble dans son dictionnaire.
« Je ne pars plus. » elle souffle alors qu'elle retire sa main de sa prise et vient les poser sur ses joues. Elle s'approche alors doucement, puis se hisse sur la pointe des pieds pour parvenir à le regarder réellement dans les yeux. D'une certaine façon,elle espère que cela lui permettra d'être à la hauteur. Mais elle ne l'est pas et ne le sera jamais. Parce qu'elle lui a fait du mal, elle lui a infligé des choses qu'il ne méritait pas. « ça n'allait pas et d'une certaine façon,  rien n'était pas suffisant. J'ai fait des choses horribles et j'avais l'impression d'avoir creusé un trou que rien ne pourrait remplir. C'est bête parce maintenant, j'ai l'impression qu'être avec toi efface tout ça. Je me sens coupable et misérable de t'avoir infligé ça et je ne veux pas que tu me pardonnes ou que tu fasses semblant après ce que j'ai fait. Mais je ne partirai plus. Pas sans toi. » S'ils étaient encore ce qu'ils étaient il y a plusieurs mois – quelque soit le nom qu'on puisse leur accorder – elle l'aurait sans doute embrasser. Mafalda a toujours été extrêmement tactile ; Cho avait tendance à lui rappeler en la traitant de petite française en mal d'amour.  Et cela aurait sans doute été son premier choix, elle l'aimait et elle aimait le toucher, il n'y aurait donc pas eu matière à discuter. De plus, embrasser Neville avait des vertus qu'elle n'aurait jamais imaginer et elle pouvait aisément l'apparenter à des abeilles dans l'estomac, un marteau à la place du cœur, qu'importe, c'était douloureux et délicieux.
Mais elle ne l'embrasse pas. Tout d'abord parce qu'ils ne sont plus ce qu'ils étaient, ils sont au passé, un terrible et magnifique passé, et elle ne peut pas se permettre de lui demander quelque chose qu'il n'est pas prêt à lui offrir. Elle vit aussi avec la terrible impression de ne plus être la seule et tant qu'elle n'aura pas confirmation, elle ne veut pas le pousser à faire quelque chose qu'il regretterait. Puis il y a la peur, aussi, qui ne lâche pas sa prise. Il y a la peur que le fait de l'embrasser ne soit plus aussi psychédélique que cela a pu l'être. Elle est terrifiée à l'idée de ne rien ressentir dans ce contact intime et plus pétrifiée encore à l'idée qu'il ne ressente rien prêt d'elle.
Alors ses mains retombent le long de son corps et elle fait un pas en arrière, puis deux, puis trois, un léger sourire aux lèvres, prête à quitter la pièce, à battre en retraite et le laisser y réfléchir, le laisser décider s'il veut bien d'elle ou non. C'est seulement arrivée au pas de la porte qu'elle lui achève sa pensée.
« Jamais plus sans toi. »
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