Druella ne voit sa vie qu'à travers son travail et sa position sociale. C'est une handicapée des sentiments qui ne se sent bien qu'entourée des agents qu'elle dirige au ministère. Elle a bâti sa vie autour de son ascension professionnelle et quelle que soit l'issue de cette guerre, elle ne sacrifiera jamais, au grand jamais, sa carrière. Elle est donc prête à tout lorsqu'il s'agit de défendre ses intérêts. Tenez, Desmera Goyle, par exemple. Avec elle, Druella devient cordiale, respectueuse. Évidemment, tout cela n'est mené que dans l'unique but de la massacrer par derrière, d'attaquer la première. Elle ne reste jamais sur la touche et avec cette blondasse au sang mêlé, elle se doit de toujours avec deux coups d'avance. Cependant, Druella n'est pas seulement une peste opportuniste. C'est aussi un mentor qui a su parfaire l'éducation de jeunes sang-purs insouciants comme les Carrow. Quand elle regarde les jumeaux, c'est toujours avec fierté et affection. Oui, elle ferait tout pour les protéger car elle sait qu'elle peut compter sur eux à tout moment et une fidélité pareille, c'est rare, de nos jours. Elle sait reconnaître les bonnes personnes, pas uniquement celles qui sont bonnes pour son travail, mais celles qui le sont dans la vie quotidienne. Comme Rabastan Lestrange, par exemple. C'est un ami, ou du moins, c'est le seul qu'elle considère comme tel. Le seul qu'elle arrive à considérer comme tel. Avec lui, c'est différent. Il y a toujours cette petite distance que Druella instaure avec tout le monde mais leur confiance est mutuelle. Ils savent que si l'un trébuche, il y a toujours l'autre pour l'aider à se remettre sur pieds. Ils ont leurs petites manies. Quelques piques de temps en temps. Ils se taquinent, mais ils s'apprécient.

QUE PENSEZ-VOUS DU GOUVERNEMENT ACTUEL ? VOUS EN ACCOMMODEZ VOUS OU PAS DU TOUT ? — Je crois que nous n'avons pas d'autres choix que de nous y faire. Le gouvernement a changé et pour certains, il est hors de question de s'y plier mais pour moi, la question ne se pose pas. Je ne suis pas prête à perdre tout ce que j'ai construit, tout ce pourquoi j'ai travaillé toute ma vie. Tout ce que j'ai obtenu grâce à mes efforts acharnés pour arriver au sommet. Pour cela, je me dois de m'adapter aux circonstances. Aujourd'hui, le Lord. Demain, quelqu'un d'autre peut-être. Ce sont ces nouvelles lois, ces nouveaux ministres qui m'ont en partie donné tout ce que j'ai, ma position sociale notamment. Alors je supporte ce gouvernement qui ne m'a apporté que du bon. Tant pis pour ceux qui sont du mauvais côté. Peut-être qu'un jour, je serai moi-même du mauvais côté. Mais pas pour longtemps, évidemment, car je me trouve toujours du bon côté, quel que soit ce côté.
QUE VOUS ÉVOQUE HARRY POTTER ET L'ORDRE DU PHOENIX AUJOURD'HUI ? — Est-ce que vous venez vraiment de me demander ce que ce petit enfant capricieux et cet ordre du pigeon m'évoque ? Alors, je vais être claire et précise. Je trouve leurs actions ridicules. Ce ne sont que de simples grains de poussière dans un monde bien trop grand pour eux. Ils n'ont pas l'envergure nécessaire pour rivaliser. C'est compréhensible, ce n'est pas avec des sang-de-bourbe et des traîtres-à-leur-sang qui vont réussir à atteindre notre pureté. Malgré cela, si jamais un jour... la tendance s'inverse... pourquoi pas...
LA VALEUR DU SANG, LE MARTYRE DES NÉS-MOLDUS, QUE PENSEZ-VOUS DE TOUT CELA ? — C'est un fait et rien que le nom utilisé résume toute la réponse à cette question : pureté. Ne dit-on pas que tout ce qui est pur est meilleur ? Je pense que c'est le cas, oui. Un sang pur est donc par définition meilleur qu'un sang mêlé, et ne parlons pas par rapport à un sang complètement impur, la comparaison est inutile. Je pense qu'il est nécessaire, dans notre société actuelle, de... purger la population. Cela n'est plus envisageable de voir un né-moldu accéder aux hautes sphères de notre société. Ils n'ont pas la carrure, la force, la prestance d'assurer ces responsabilités. Ce ne sont que des rats, de la vermine à exterminer, à écraser du bout du pied. Cependant, le monde sorcier est fragile. Tous les changements récents n'ont fait que créer des brèches. Alors, j'attends. Je ne dis rien, je ne fais rien. J'observe, j'écoute. J'aime beaucoup retourner ma veste, j'en ai d'ailleurs acheté une la semaine dernière.... splendide. Un vrai délice.
AVEZ-VOUS FAIT DES CHOSES HORRIBLES POUR SURVIVRE ? AVEZ-VOUS DU TRAHIR DES AMIS ? VENDRE DES NOMS POUR NE PAS ÊTRE PUNIS ? — Vous savez, en les temps actuels, il est nécessaire de se démarquer. Vous voyez ? Il faut savoir penser à soi et non pas uniquement aux autres car la finalité en sera simple : vous allez vous faire bouffer car les autres auront adopté la même technique que moi. Ecouter, fouiner, en apprendre plus. Laisser traîner son oreille à droite et à gauche. Obtenir des informations et oh, malheur. Laisser échapper un nom ou deux lors d'une conversation avec un membre influent du ministère. Et hop, l'affaire est dans le sac. Cependant, je ne considère pas cela comme une chose horrible. C'est juste ma langue qui a fourché, vous comprenez.
EST-CE QUE VOUS AVEZ DU FUIR LE CONFLIT ET LE GOUVERNEMENT OU, AU CONTRAIRE, L'AVEZ VOUS ACCEPTE ? — Je n'ai ni fui le conflit, ni le gouvernement. Au contraire, j'en fais même partie, à un certain degrés. Directrice du département des accidents et catastrophes magiques, oui oui monsieur. Sous le joug de la lumière comme sur celui du Lord, j'ai toujours fait en sorte d'être présente là où on avait besoin de moi. J'étais devenue une des têtes incontournables du ministère, celle qu'on aperçoit à tous les grands événements, celle à qui on demande son avis quand on propose une idée, l'ébauche d'une loin. Maintenant, heureusement, c'est toujours le cas. Je dirai donc qu'en plus de l'avoir accepté, ce gouvernement, je le soutiens car il m'apporte stabilité, pouvoir, emprise sur les autres. Je dirige mon département d'une main de fer, dans un gant de velours. Alors oui, j'accepte. J'accepte tout.
QUEL SOUVENIR EST LE PLUS DOULOUREUX POUR VOUS, CELUI QUI VOUS HANTE JOUR ET NUIT ? — Je n'ai pas vraiment de souvenir plus douloureux qu'un autre. Il y en a bien quelques-uns, évidemment, qui me font encore souffrir mais il est bien sûr hors de question que cela s'ébruite. Pour le peuple, je suis une femme forte, indépendante, indestructible et j'apprécie cette image que le monde a de moi. Je vous confie tout ça, mais en toute discrétion, d'accord... Pas un mot à qui que ce soit ou je ne garantis pas que votre nouveau-né sera encore vivant demain, est-ce bien clair ? Parfait ! Quand j'étais plus jeune (bien que je ne sois pas vieille pour autant), j'ai eu le déplaisir d'apprendre que j'allais devoir épouser un homme plus vieux, dont je ne connaissais rien et qui me voulait. C'est la première fois de ma vie où j'ai eu peur. J'étais terrifiée à l'idée d'affronter cette personne à qui j'allais être mariée de force. La nuit suivante, j'ai fait un cauchemar. Je me suis réveillée en larmes et en sueur. Dans mon rêve, il m'avait violé. Vous savez, ce sont des événements qui marquent une jeune fille de quinze ans. Je savais qu'un homme avait toujours plus d'influence, plus de pouvoir qu'une femme, que celle-ci soit aussi de sang pur ou non. Depuis ce jour-là, et même si j'ai accepté cette union forcée, je me suis engagée à ne jamais dépendre d'un homme. De quiconque, en fait. J'ai forgé ma personnalité autour de ce principe. Il n'y a que toi, ma fille. Toi et toi seule.