ÂGE, LIEU ET DATE DE NAISSANCE — Hôpital Saint Mangouste, octobre 1979. 22 ans. PROFESSION — Employée au service des Esprits du Ministère. NATURE DU SANG — sang mêlé BAGUETTE — tremble, 26 centimètres, dent de farfadet STATUT MATRIMONIAL — célibataire, bien qu'un contrat de mariage soit sur le bureau de son père ANCIENNE MAISON — serpentard PATRONUS — patronus incorporel EPOUVANTARD — un fantôme argenté criant d'une voix aigüe en s’avançant vers elle CICATRICES ET MARQUES VISIBLES — une toile de cicatrices argentées se dévoile en filigrane de son cou à son épaule gauche. GROUPE — breath of life

---

    MON ÂGE — 23 y.o
     MON PAYS — bretagne
     MON AVIS SUR LE FORUM — tout beau tout classieux  
     MON PERSONNAGE — [X] inventé plus ou moins [] prédéfini [] scénario
     MON AVATAR — Giza Lagarce
     COMMENT J'AI DÉCOUVERT LE FORUM — Bazzart
     UN DERNIER MOT MAGIQUE — Serpentards au pouvoir, tous les autres au PLACARD !

Fille unique, petite princesse de la maison. Les elfes de maison prenaient soin d'elle, l’appelant la « petite Missy », et ne manquaient jamais de sucreries à lui donner lorsqu'elle venait inspecter les cuisines après être rentrée des cours. Ses parents étaient deux grandes personnes très occupées, travaillant au ministère de la magie et toujours les bras couverts de dossiers, de post it et sentant l'encre. Étant petite, elle avait parfois accompagné sa mère au travail, mais Tracey était trop curieuse pour rester assise sur une chaise pendant des heures, et après avoir presque provoqué un incident diplomatique avec un sorcier turc, il avait été décidé qu'il était temps qu'elle apprenne à se tenir en société. Il n'était bien entendu pas question que la petite ne fasse sa scolarité dans une école moldue, car si les Davis n'avaient pas le statut de sang pur, ils respectaient les traditions sorcières, et ne faisaient pas vraiment confiance à l'éducation des sans magie. Ils avaient trouvé une mère de famille qui avait arrêté d'enseigner en tant que professeur pour se concentrer à ses enfants, et qui était prête à accueillir quelques garçonnets et fillettes l'après midi pour leur enseigner l'histoire de la magie, les langues, de l'algèbre simple et du latin. Tous les après midi, donc, après avoir manger dans la cuisine avec un elfe de maison, Tracey prenait une pincée de poudre de cheminette, articulait fortement le nom de la maison, et atterrissait dans le salon de sa maitresse pour plusieurs heures de cours, de pauses, de rires et de bêtises orchestrées avec les plus malins de son groupe.
Les années passèrent sans problème, alors qu'elle apprenait les bonnes manières, les noms des grands sorciers, qu'elle allait voir les match de quidditch de son équipe favorite le dimanche avec son grand père, et tout aurait pu continuer jusqu'à sa rentrée à Poudlard, si elle n'avait pas croisé, le soir de la Samhain, un spectre sur sa route.

Il n'était pas si tard, les lumières dans les rues – que certains enfants appelaient des lampes à air – étaient encore allumées, et il y avait presque partout une fenêtre illuminée. Tout le quartier de sa petite ville paisible fétait Halloween – pour les moldus – et la Samhain pour les petits sorciers. Ayant maintenant neuf ans, Tracey avait eu le droit de se promener avec son voisin, Alric, qui avait deux ans de plus, de maison en maison pour recevoir des bonbons et profiter du temps presque agréable de la fin octobre. Habillée comme sa sorcière préférée – une des chanteuses des Bizarr'sisters – elle était complimentée par tout le monde, et il était presque le temps de rentrer lorsque des hurlements avaient retenti dans la rue voisine, glaçant le sang et mettant soudainement mal à l'aise les sans magies. Curieuse, tout comme Alric, et un bon nombre d'enfants sorciers pour qui les hurlements soudains étaient communs – il y avait une colonie de goules dans la maison abandonnée à la sortie de la ville – Tracey s'était mise à courir pour voir ce qui se tramait, et arrivée au tournant de la rue, avait fait face, avec les autres sorciers, à l'esprit.
Là, elle avait eu vraiment peur. On lui avait parlé des fantômes de Poudlard, des gens qui laissaient leur âme derrière eux, qui hantaient sans faire beaucoup de mal les vieilles demeures sorcières, mais des Gytrash, elle ne connaissait que le nom. Les quelques adultes moldus qui les avaient suivis dans la ruelle sombre crurent à un loup, mais elle, comme les autres sorciers, sut que c'était une créature magique, dangereuse, qui était en train de manger... quelque chose qui ressemblait à un humain. Un nouveau hurlement retentit, et puis, tout le monde se mit à courir dans l'autre sens, se bousculant pour aller chercher les adultes, pour fuir, ce qui fit tomber Tracey au sol, l'obligeant à se protéger la tête pour éviter qu'on ne lui marche dessus. Les moldus adultes qui étaient restés tentaient de faire battre en retraite l'animal avec une batte de baseball ou des cailloux, et le monstre se retrouva vite acculé, faisant volte face alors qu'ils venaient en aide à ce qui était tombé. Se retrouvant du coté de Tracey, sans personne pour l'aider.
De la suite, la petite fille ne se souvint que de deux grands yeux jaunes, d'une morsure brulante, puis d'une lumière éblouissante, avant de se réveiller deux jours plus tard à Saint Mangouste, petite miraculée d'une attaque qui avait fait deux morts.

De l'incident, elle n'avait pas gardé beaucoup de séquelles. De belles cicatrices là où l'esprit l'avait mordue et griffée mais mentalement, elle était vite redevenue une petite fille joyeuse, peut être un peu plus réservée, n'aimant pas trop le silence. Elle était plus sensible aux apparitions, aux sensations que pouvaient procurer les fantômes, mais les médicomages que ses parents avaient contactés les avaient assuré que cela ne gênerait pas ses futures études, et que cela pourrait même devenir un atout si elle apprenait à s'en servir.


Lors qu'il fallut rentrer à Poudlard, ce fut un peu plus compliqué que prévu. Tracey s'était faite petite souris à l'idée d'être en présence de nombreux élèves plus grands et plus intelligents qu'elle, et les premiers mois, elle ne quittait jamais sa longue écharpe serpentard pour éviter que l'on ne voit ses cicatrices. Les filles de son dortoir étaient gentilles mais parfois un peu snobs, la jugeant sur son absence de sang pur – même si elle leur avait répété ne pas savoir à quand remontait le dernier moldu de sa famille – et elle passait plus de temps à lire dans sa salle commune ou à écrire dans son journal qu'à vraiment communiquer.
Fort heureusement, cette distance ne dura pas toute sa scolarité, et au fil des années, elle commença à se faire un caractère plus ouvert, surtout avec les garçons qu'elle traitait sans différenciation. Glousser était un mot inconnu de son vocabulaire, par contre, se venger occupait une place importante de son existence. Si au départ, elle se vengeait pour des parts de tarte piquées dans son assiette, elle raffina sa technique, l'étendant aux vètements volés, aux parfums cassés, aux tricheries en cours et aux amis trompés. Sa spécialité était les sorts d'envoutement, les sorts musicaux qui faisaient croire à une voix chuchotant dans l'oreille, les effets de brume et de vapeurs. Certes, cela ne lui créait pas que des amis, mais il y avait une partie des élèves qui aimaient recourir à ses services pour quelques mornilles du sort.

En dehors de ce petit service lucratif, Tracey n'avait pas d'ennuis. À vrai dire, tous les professeurs ne devenaient pas bien se souvenir de son prénom, puisqu'elle n'aimait pas s'afficher en cours en levant la main comme les né moldus. Si on lui posait une question, ce qui était rare, elle y répondait du mieux qu'elle pouvait, mais gagner la coupe des maisons n'était pas un objectif intéressant – et après trois ans de vie dans la même école que Harry Potter, elle avait fini par comprendre que jamais Serpentard ne gagnerait la coupe devant tant de favoritisme déplacé. Elle suivait toutefois tous les match de Quidditch avec assiduité et se sentait parfois un peu idiote de rougir devant les septièmes années de l'équipe, mais leur brutalité lui faisait quelque chose.
Les Buses se passèrent, sans esclandres. Vint le temps d'Ombrage et des décrèts tous plus stupides les uns que les autres qu'il fallait supporter en silence avec un large sourire, tout en discutant dans les cachots avec le Baron Sanglant. Au fur et à mesure des années s'était en effet développé un peu plus son affinité avec les Spectres, et elle s'était immunisée au froid qu'ils dégageaient. Certes, elle n'était pas Loony Lovegood qui semblait préférer leur présence à celle des humains, mais être l'amie d'un fantôme permettait d'avoir toujours quelqu'un à qui parler de façon adulte.
Rogue, lors de l'entretien d'orientation, lui avait tendu un pamphlet sur une carrière au sein du Ministère de la magie, en soulignant le ministère des Créatures magiques, attirant sur elle l'oeil calculateur de Dolores Ombrage. Celle-ci avait eu d'autres chats à fouetter, toutefois, puisqu'elle n'avait pas été inquiétée par la suite, et avait continué son chemin d'étudiante, malgré la rumeur de la guerre, l'arrogance renouvelée de certains sang purs, l'ambiance plus oppressante

Lors de sa sixième année, les choses s'enclenchèrent réellement. L'air inquiet de ses parents avant la rentrée et leur proposition de partir à la fin de ses études faire un long voyage lui avait mis la puce à l'oreille, mais la fin d'année et la mort du Directeur lui firent comprendre que tout ne serait plus jamais rose comme auparavant. Même les fantômes se firent plus violents, plus différents. La mort rodait autour de tous, élèves comme professeurs, et ils devaient le sentir, bien qu'ils restent civilisés.


Alors que la guerre éclatait pour de bon, Tracey se rendit compte d'une chose. Elle n'était pas faite pour ça. Jeter des sorts, faire pleurer les gens, c'était bien lorsque la peine finissait par s'en aller et qu'ils avaient une chance de se reconstruire pour se battre encore, mais la politique menée par Voldemort était celle de la terre brulée, celle des gens qui mourraient et ne pourraient plus jamais changer. Certes, ils n'étaient pas tous à plaindre, il y avait des gens qui méritaient de mourir, tous ceux qui persécutaient les serpentards pour leur maison, ceux qui détestaient les sang purs et cherchaient à tout changer pour devenir des moldus. Ceux là elle ne les pleurait pas. Mais les enfants, les sang purs, les familles qui étaient tuées, les baguettes brisées, ce n'était pas bien.
Bien sur, elle n'en avait parlé à personne, se contentant de faire profil bas, vendant toujours ses potions pour boutons, ses maléfices, fermant les yeux lorsque les serpentards s'en servaient pour martyriser les autres sang mêlés, se bouchant les oreilles lorsque les Carrow jetaient un Doloris sur un élève. Ce qu'elle ne savait pas ne pouvait pas lui faire du mal, et au fil des semaines, elle finit par se blinder, par regarder droit devant et ne plus penser qu'à sa propre survie. Ses parents n'étaient pas encore inquiétés par le gouvernement, travaillant depuis toujours dans un magasin de potions renommé, et elle devait se montrer exemplaire pour les sauver eux aussi.
Malgré tout, malgré sa promesse de tenir, son physique ne tint pas vraiment le choc de l'atmosphère, de la morosité ambiante. Manger était une corvée, et le manque de soleil du aux Détraqueurs en quasi liberté la faisait se flétrir avant l'âge. Elle avait toujours des cernes sous les yeux, la peau si pâle que ses cicatrices devenaient presque fluorescentes, semblait mangée par ses cheveux longs. Il n'y avait personne pour s'inquiéter de son état de santé, tout le monde tentant de se faire le plus insignifiant possible, alors elle se laissa dépérir.

Et puis, sans crier gare, Harry Potter fut tué. Un matin, l'édition de la Gazette l'annonçait en gros titres, provoquant les hurlements de dénis de la plupart des élèves, et Tracey resta à regarder son exemplaire du journal en se rappelant un jeune homme aux yeux verts qui aimait voler. Mais maintenant, le Seigneur des ténèbres avait vaincu et la guerre allait s’arrêter.

Quelques mois plus tard, elle n'était pas si sure qu'un pays en guerre était pire qu'un pays sous la coupe de Voldemort. Son badge violet la gênait peu, certes, même si les regards que certains pouvaient lui jeter l'énervaient. Elle n'était pas une sang mêlée de première génération, elle n'était pas l'union d'un moldu et d'une sorcière, non, sa famille n'était juste pas assez ancienne pour qu'on puisse la qualifier de sang pur, mais fallait-il vraiment faire des gens comme elle, qui composaient la majorité de leur population, des êtres moins respectables ? Elle aurait voulu le hurler parfois, mais les fantômes étaient les seuls à qui elle se confiait encore, et le Baron sanglant la mis en garde quand à ce genre d'actions qui ne ferait que la tuer. Alors elle ravalait son énervement et souriait avec les autres élèves.
La fermeture de Poudlard à quelques mois de sa fin d'études était presque le geste de trop, mais en perdant ses confidents fantômes, elle retrouva ses parents, une vie humaine, la nourriture, le soleil et la discussion, la ramenant du coté des vivants, de ceux qui devaient survivre coute que coute. Pour obtenir tout de même son diplôme et trouver du travail, elle dénonça plusieurs né moldus de son quartier, en se disant que de toute façon, quelqu'un d'autre l'aurait fait à sa place. Tant pis si leurs visages venaient la hanter, si les cauchemars faisaient surface plus souvent.

Il fallait continuer à vivre. Avec les cauchemars, les cicatrices, les souvenirs d'un temps meilleur, en enfilant chaque matin son uniforme et en rentrant au pas de marche au sein de ce ministère souillé, d'abord comme stagiaire, puis comme membre du service des esprits. Passer ses journées à remplir des formulaires, à répondre à des demandes d'exorcismes, à rédiger les rapports d'utilisation des Détraqueurs ou les rencontres avec les esprits les plus faibles. Aller sur le terrain parfois, pour parler à un Esprit plus récalcitrant, puisqu'elle était impure, moins génante à perdre. Apprendre, et se fondre dans la masse. Apprendre, et désespérer en silence alors que sa société se nécrose autour d'elle.