ÂGE, LIEU ET DATE DE NAISSANCE — je suis née courant décembre, pendant la période de Noël à Londres. il y a de ça vingt-sept ans, j'ai été déposé par ma mère biologique dans un orphelinat moldu. je n'en suis jamais sortie jusqu'à mon entrée à Poudlard PROFESSION — je suis serveuse à la Citrouille Bleue. malgré des résultats brillants à mes ASPIC, je n'ai jamais pu obtenir le financement nécessaire à mes études. j'aurai voulu travailler dans le domaine de la médecine  NATURE DU SANG — je ne sais pas qui sont mes parents, j'ignore le niveau de pureté de mon sang et cela me convient très bien, je n'ai pas envie de savoir BAGUETTE — bois de châtaigner (symbole de fertilité, quelle ironie !), vingt-deux centimètres, avec en son cœur un cheveux de vélane. on m'a toujours dit que ma baguette était prédisposée à la métamorphose mais je n'ai jamais vraiment observé cette particularité lors de mes études STATUT MATRIMONIAL — je n'ai jamais connu l'amour, que ce soit dans le cœur ou dans le corps... je suis célibataire depuis ma naissance et n'ai jamais rien connu d'autres que mes précieux bouquins ANCIENNE MAISON — si vous êtes sage et réfléchi serdaigle vous accueillera peut-être, là-bas ce sont des érudits qui ont envie de tout connaître PATRONUS — mon patronus n'a aucune forme précise. il s'agit d'une épaisse fumée argentée qui flotte dans l'air avant de disparaître progressivement. je n'ai jamais eu l'occasion de tester son efficacité EPOUVANTARD — moi-même, les traits marqués par la fatigue, nauséeuse, le ventre arrondi... tomber enceinte très jeune, comme ma mère, semble être ma plus grande peur car cela signifierait pour moi gâcher ma vie CICATRICES ET MARQUES VISIBLES — n'ayant jamais été une enfant casse-cou, je n'ai aucune cicatrice GROUPE — breath of life

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  MON ÂGE — 17 ans
  MON PAYS — france
  MON AVIS SUR LE FORUM — tellement nul
  MON PERSONNAGE — [X] inventé [] prédéfini [] scénario
  MON AVATAR — emilia -sexy- clarke
  COMMENT J'AI DÉCOUVERT LE FORUM — big up drudru
  UN DERNIER MOT MAGIQUE — cheminée

this is a place where grandmothers hold babies on their laps under the stars and whisper in their ears that the lights in the sky are holes in the floor of heaven › La neige tombait rapidement, recouvrant les rues londoniennes d'une épaisse couche de blanc. Les températures étaient rarement aussi basses, mais l'hiver qui arrivait semblait être un des plus froids que l'Angleterre ait jamais connu. Quelques inconscients avaient chaussé leurs patins et s'élançaient sur la  surface glacée de la Tamise. L'heure était propice à se retrouver chez soi en famille autour d'un bon repas. Noël approchait à grands pas et même si les magasins ouvraient leurs portes jusque tard dans la nuit, le temps donnait plus envie de se prélasser devant un feu de cheminée. Dans une ruelle adjacente, une jeune fille trottinait, tenant un paquet entre ses deux bras. Elle ne devait pas avoir plus de dix-sept ans. Ses cheveux bruns lui tombaient en cascade dans le dos, elle n'était pas très grande. Des cernes marquaient son visage pâle. Son corps portait encore les marques de la grossesse.
La jeune femme s'arrêta devant un immeuble datant au moins du XIXème siècle. La façade avait grand besoin d'être rafraîchie et les fenêtres ne semblaient pas très propres. On accédait à la porte d'entrée par trois marches en béton rendue glissante par la neige. S'avançant prudemment, elle jeta un coup d’œil à travers la vitre à droite de la porte. Personne. Pas de lumières. Il était très tard et les enfants de l'orphelinat devaient certainement dormir. Son plan se déroulait à merveille.
Elle déposa alors l'enfant qu'elle portait sur la dernière marche, juste devant la porte. Elle n'osa pas sonner, de peur de croiser les propriétaires. Cacher sa grossesse avait été un enfer mais elle avait réussi. Elle ne voulait pas tout gâcher maintenant. Entre les couvertures, elle glissa un simple papier griffonné à la va-vite. Meera Lancaster. C'était tout ce qu'elle lui laissait. Le prénom qu'elle lui avait choisi et le nom de l'homme qui l'avait clandestinement fait accoucher. Par chance, c'était un nom courant en Angleterre et personne ne ferait le lien avec le médecin. Par ce geste, elle chercha à se donner bonne conscience, se persuadant que cette petite avait une identité. Fausse, certes, mais une identité quand même. Elle ignorait le nom du père. Lui en donner un autre était mieux que rien.
Elle partit sans jamais regarder en arrière, ignorant son envie de faire demi-tour pour récupérer son bébé. Elle se raisonna, répétant sans cesse qu'elle prenait la bonne décision. Qu'elle ne pouvait pas gâcher sa vie comme ça. Que cette petite fille serait bien mieux dans un orphelinat où une famille aimante et respectable viendrait l'adopter pour lui donner la vie qu'elle méritait. Jamais elle ne pense au froid, ni aux conséquences que cela pouvait avoir sur les enfants. Elle n'avait pas non plus pensé à jeter un sort pour la garder au chaud. Elle ne pensa pas non plus à la réaction de la directrice de l'orphelinat quand, le lendemain matin, très tôt, elle découvrit un bébé bleu en hypothermie sur le palier de sa porte. Elle ne remarqua pas le camion de pompiers qui passa devant elle à toute allure. Elle ne pensa pas à la réaction qu'aurait cet enfant quand des événements étranges se produiraient ou quand il recevrait une lettre venant d'une école au nom inconnu ; à la douleur de cette petite fille qui passera sa vie à chercher qui elle est. Non, elle était jeune, belle, en bonne santé. Elle avait d'autres choses à penser.

grown ups are complicated creatures, full of quirks and secrets › Non mais vous avez vu ses vêtements ?! Elle s'écria en pointant du doigt une élève de septième année donc la jupe était aussi courte que la propre ceinture de Meera. Son chemisier était déboutonné au-delà de la normale et dévoilait une poitrine généreuse. A cette heure de l'après-midi, la bibliothèque était prise d'assaut par tous les retardataires qui avaient fini les cours mais qui venaient finir leurs devoirs pour le lendemain. Meera, même si elle était loin d'être en retard, occupait à elle seule une table entière. Le bois verni était recouvert de tout un tas de livres et dictionnaires épais comme des parpaings ; c'en était effrayant. La table croulait sous les morceaux de parchemin, les plumes... Son sac d'école était à deux doigts de se renverser par terre à mesure qu'elle poussait les livres qui ne l'intéressaient plus au fond pour les remplacer par des nouveaux près d'elle. Depuis une heure, elle rédigeait sur un rouleau de parchemin son devoir de potions prévu pour la semaine suivante. Elle aimait prendre de l'avance. Beaucoup d'avance. Se dévoiler ainsi, je trouve ça scandaleux ! Respectez vous un peu, vous portez préjudice à la gente féminine ! Elle s'agita, tâchant son travail d'encre noire. D'un coup de baguette, elle effaça la tâche en grommelant. Mademoiselle, vous êtes d'une vulgarité effarante ! dit-elle en jetant un regard noir à la blonde plantureuse qui la fixait en écarquillant les yeux, ne comprenant pas un traître mot de ce que Meera racontait. Elle l'avait toujours dit : ces choses là manquaient de neurones. Que Dieu vous guide mon enfant, vous en aurez bien besoin !
Meera avait l'habitude qu'on la regarde. Qui ne regarderait pas une fille de quinze ans, les cheveux nattés de part et d'autre de son visage, rouge de colère, seule, gesticulant en maugréant à voix haute (dans une bibliothèque parfaitement silencieuse) contre une jupe trop courte et un décolleté un peu trop plongeant. Elle savait que les autres élèves la prenaient pour une vieille fille. Elle était fière de rappeler qu'ils avaient raison. Elle n'aimait ni la provocation, ni la vulgarité, ni le m'as-tu-vu et elle ne s'empêchait pas de le faire signaler. N'ayant pas sa langue dans sa poche, elle ne se gênait pas pour rappeler à telle personne que son rouge à lèvres était horriblement criard, lui donnant l'air d'une prostituée de bas étage. Sa franchise lui avait valu de nombreuses insultes, mais elle défendait ses idées corps et âme. Elle vantait l'abstinence, la pureté, l'innocence. Elle dénonçait le sexe, l'alcool et tous les autres péchés. Le soir, elle priait Dieu pour qu'Il accepte de pardonner ces âmes égarées.

as a child i felt myself to be alone, and i am still, because i know things and must hint at things which others apparently know nothing of, and for the most part do not want to know › Les Trois Balais était le bar le plus réputé de Pré-Au-Lard. D'après certains irréductibles, on y servait la meilleure bieraubeurre d'Angleterre. Durant sa jeunesse, le bar était tenu par Madame Rosmerta, une jolie femme aux courbes généreuses qui faisaient tourner la tête de tous les garçons de Poudlard. Plusieurs fois, Meera avait été choquée de l'attitude de cette « trentenaire vulgaire qui ne savait que montrer ses attributs à toute la population mâle de l'école ». Depuis, le propriétaire avait changé. Les temps aussi. On ne voyait plus d'élèves enjoués, heureux de sortir enfin de Poudlard, qui courraient de part et d'autre du village pour acheter des sucreries et de nouvelles plumes. On ne voyait plus grand monde, d'ailleurs. Les seuls qui osaient pointer le bout de leur nez étaient soit des sang-purs, soit des gens du ministère. On croisait aussi quelques visages inconnus, craintifs, qui ne restaient jamais bien longtemps.
Cela faisait deux ans que Meera travaillait en temps que serveuse aux Trois balais. Ce n'était pas le métier de ses rêves, au contraire, mais ça lui payait son loyer et sa nourriture. Elle priait Dieu chaque soir pour qu'il lui apporte une opportunité, quelque chose qui puisse la sortir de ce bar qu'elle adorait tant auparavant. Il n'avait jamais entendu ses prières.
Elle avait vu défilé toutes sortes de clients, écoutant les confessions de ceux qui avaient besoin de parler, remplissant le verre de ceux qui le réclamaient. Elle adaptait son discours, prétextant détester les moldus quand elle apercevait un agent du ministère. Sans cesse, Meera demandait pardon à son Seigneur pour ses mensonges, pour sa non-activité. Elle ne faisait rien pour faire cesser les tueries. Mais elle priait. Elle savait pourtant que la religion ne faisait pas tout. Pourquoi Dieu laissait-Il des milliers d’innocents périr sous les sorts des mangemorts ? Pourquoi ne faisait-Il pas cesser la guerre ? Parfois, elle s'énervait contre cette inactivité divine. Ne disait-on pas qu'Il était le Seigneur Tout Puissant ? Tout puissant, mais même pas capable d'empêcher les hommes, ses créations, de s’entre-tuer. La nature humaine était abjecte. Le jour où elle comprit que les hommes n'étaient pas fait pour s'entendre, que le monde n'avait pas été créé dans un modèle de paix et d'amour, elle jura avant de murmurer Pardonnez moi Seigneur.

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