Galoper joyeusement dans les bois après un homme, l'air excitée et psychopathe se lisant sur le visage. Il court, il court, il court. Et elle lui court après, sa baguette dans sa main mais abaissée. De temps en temps, il jette un oeil derrière lui et elle est toujours là. Il est une biche et elle un lion. La biche peut courir aussi vite qu'elle veut, le lion finira toujours par la rattraper et par la dévorer, doucement et délicieusement, se délectant de sa victoire sur la victime innocente. Et c'est exactement ce que va faire Theodora Selwyn, née Rosier. C'est une chasse. « Cours moins vite! » Quand on a la mort à nos trousses, on court vite, presque plus vite que la mort elle-même. Ils courent dans les bois, elle est sur ses talons mais elle n'est pas faite pour courir comme ça, pendant des heures. « Ralentis! » Inutile de préciser qu'il ne ralentit pas. Grave erreur. Theodora s’essouffle et s'impatiente, courir dans les bois ne fait pas parti de ses passions. S'il ne se décide pas à ralentir lui-même, elle le fera ralentir avec la bonne vieille manière. Tout en continuant à courir, Theodora relève sa baguette sur sa proie qui - sans vouloir l'admettre - est déjà morte. « Endoloris » Et dans un cri, il tombe au sol. La course folle est terminée. Le lion va dévorer la biche. Elle admire son visage pétrifiée, cette terreur qui fat trembler tout son corps. « Je sais que ce n'est pas toi, Theo...dora. Tu n'es pas comme ça, tu n'es pas ça. Ton pète t'oblige, je le sais. » Il n'y a pas de scène plus drôle que celle-ci. Un ennemi de l'Etat convaincu que son bourreau est une victime. Theodora lève les yeux au ciel, elle lève le voile sur cette comédie, sur ce jeu dont il a été une pièce. « Tu ne sais rien. » Sourire au coin des lèvres, psychopathie au fond du coeur. Elle lève la baguette vers la victime, la proie, l'objet de sa chasse qu'il y a quelques jours appelait Theodora son amie ou - du moins - une personne dont la vie est aussi malheureuse que la sienne si elle n'est pas pire. Des dernières paroles avant de me suivre pour l'enfer? Fais dans l'original, quelque chose de mieux que par pitié ne me tuez pas ou que va en enfer, juste en l'honneur à ces doux moments de complicité que nous avons passé ensemble et pour que je me souvienne de toi un peu plus de cinq minutes. Elle avait accentué le par pitié ne me tuez paset le va en enfer par une voix incroyablement aiguë et pathétique. C'était souvent le genre de chose que ressortait les victimes de la brigade. Comme si ça pouvait les aider à s'en sortir, ça en est hilarant de les voir bafouiller et supplier. Ils en sont tellement minables. « Tout était faux, n'est-ce pas, tout ce que tu as raconté? Je veux la vérité, juste une fois! » Tout, ou quasiment, était faux, selon le point de vue. Mais la trahison qui lui donne envie de vomir, les tremblements qui parcourent ses mains sont vrais. Cette même main qui caressait la tête de Theodora, il y a quelques jours en lui promettant que ça irait mieux, que son époux ne la trouverait pas et que son frère ne reviendrait pas d'entre les morts pour la détruire comme il l'a si souvent fait. La trahison et les mensonge ont été faciles sont tous faux mais ont été si simple à dire et à faire croire. Comment aurait-il pu se douter que la pauvre Theodore dont les larmes floutaient la vue, dont les cauchemars emplissaient les rêves, dont les tremblements saisissaient tout le corps et dont les cris de terreur durant la nuit refroidissaient le sang de tous les réfugiés. « La vérité? Si tu y tiens. Mon père n'était pas le plus doux des paternels, c'est évident, c'est bien lui qui m'a fait ce truc au poignet, je crois qu'il n'a jamais aimé le fait que les femmes soient plus importantes que les hommes dans notre famille. Mais jusqu'au point de dire qu'il a détruit mon enfance et que j'en suis encore traumatisé, c'est franchement exagéré. Oh, mon frère ne s'est jamais moqué de moi, ne m'a jamais humilié et ne s'est jamais servi de moi pour s’entraîner à lancer des sortilèges. Il m'adorait et je l'adorais. Quant-à mon mari, s'il s'était servi de sa main pour me frapper, cette main il ne l'aurait plus. Tu peux donc imaginer que l'histoire de nos enfants qui sont nés du viole de mon mari sur mon pauvre petit corps sans défense est totalement fausse. » Elle s'arrête, il semble déglutir sur place. Le sourire de Theodora, l'énergie qui passe à travers sa voix et tout ce qui passe l'anéanti. Tout ce qu'il croyait être n'est pas, ce n'était que des illusions que Theodora s'est amusée à créer avec une facilité déconcertante maintenant qu'il savait qui elle était réellement mais c'était trop tard. « Oh! J'ai failli oublier, tu ne peux même pas imaginer la jouissance que j'ai ressenti à la mort de ce sale hybride de Remus Lupin et à de tous ces sales traîtres dont j'ai admiré l’exécution. » L’événement le plus malheureux de sa vie, c'est ce qu'elle avait affirmé en larmes à propos de la mort de cet hybride quand on lui avait demandé son histoire. Attristée par la mort de Remus Lupin et soulagée par celle de son frère. « Endoloris! » Theodora se demande s'il crie à cause du sortilège doloris ou de la vérité qui lui a explosé à la figure. Sans doute un peu des deux. Faire ressentir de la souffrance à autrui - qu'elle soit physique ou mentale - est un plaisir dont Theodora ne pourra jamais se passer. « Tu sais, ça ne pourra pas durer, ils vont se douter de quelque chose, tu vas te faire repérer, on finira par savoir celle que tu es réellement. Quand Voldemort sera tué, tu perdras tout ce que tu as. » Elle a éclaté de rire, c'était plus fort qu'elle, elle n'a pas pu s'en empêché. Quand Voldemort sera tué, c'est la phrase préféré de tous ces petits merdeux de traitres. Mais quand est-ce que cela doit exactement arrivé? Dans trois, dans trois mois, dans trois ans, dans trois cent ans, dans trois mille ans ou tout simplement jamais? Personne ne le sait. Et pourtant, certains semblent pouvoir affirmer que ce jour arrivera sans pouvoir dire quand et comment il arrivera. « Tu peux rire mais je garde espoir. Neville Londubat et Seamus Finnigan... » Elle a de nouveau éclaté de rire. On pourra remaruer qu'elle a légèrement le rire facile. Neville Londubat et Seamus Finnigan seront bientôt morts et une partie du monde magique compte sur l'un ou sur l'autre - voire sur les deux - pour renverser Voldemort. « Tu veux garder espoir, je le comprends. Mais ton espoir s'appelait Harry Potter et ton espoir est mort. Mort, tu comprends? Je pourrais comprendre que tu gardes espoir si ses deux compagnons d'aventures étaient à tes côtés dans cette lutte acharnée. Mais cette sale sang-de-bourbe d'Hermione Grande a été exécuté et Ron Weasley, eh bien, Ron Weasley est peut-être pire que mort, limite s'il ne serait pas capable de tuer sa propre soeur. Vous n'avez plus d'espoirs, ils sont morts mais comme vous refusez d'abandonnez, vous leur donner d'autres noms,comme Seamus Finnigan ou Neville Londubat mais l'espoir est mort depuis longtemps, vous mettez tout sur les épaules de deux ga...» « Avada Kedavra! » Une lumière verte a jailli de nulle part pour exploser sur son corps. Et il ne bouge plus, il a l'air mort. « Eh! Tu entends ce que je dis? » Manifestement, non, il ne bouge plus. Elle le touche du pied, il est clairement mort. Elle relève les yeux vers le sorcier qui a sa baguette pointé vers le corps du défunt rebelle. « Il cherchait quelque chose dans sa poche, surement sa baguette, je t'ai sauvé. » Il en a d'autres comme ça? Theodora n'a besoin de personne pour se sauver, elle se sauve toute seule, elle est capable de se défendre sans l'aide de n'importe quel idiot de la brigade.  Elle lui montre la deuxième baguette qu'elle a dans la main gauche. Comme si elle lui avait laissé. « Abbruti! Tu n'as pas remarqué que j'étais plongé dans un discours philosophique! » Elle lève les yeux au ciel, l'imbécibilité de certains de ces collègues de la brigade ont de quoi laisser perplexe. Pourtant, elle doit travailler avec de tels cas. « On peut rattraper ceux qui se sont enfuis, ce n'était pas le plan mais ils savent peut-être quelque chose... » Elle secoue la tête. Il faut respecte le plan, ne pas improviser quelque chose à la dernière minute, elle ne tient pas à griller sa couverture en tuant tout le monde, bien que ce soit quelque chose d'aléchant. « Non, Michael, celui que tu as tué, était le seul à avoir déjà vu Seamus Finnigan. Et il pouvait très bien mentir. Il y a mieux à faire. » Elle regarde le corps de Michael, elle aurait qu'il lâche quelque chose d'intéressant avant de mourir comme la pauvre merde qu'il était. Tant pis. Elle se trouvera une autre petite merde sachant des choses intéressantes. Elle cri, un cri à glacer le sang de n'importe qui, un cri de pauvre traitre au gouvernement dans les mains de la brigade. Ces anciens camarades de fuite l'entendent, ils l'imaginent être torturé par son propre époux, ils se disent que si elle a de la chance, il ne la tuera mais peut-on dire que c'est de la chance qu'elle soit sous l'emprise d'un tel homme? Si jamais, elle ne les retrouvera pas pour jouer les infiltrés, ils se feront tué par des sorciers de la brigade.