ÂGE, LIEU ET DATE DE NAISSANCE — Guilhem a vu le jour il y a de là vingt-six ans, dans la capitale sorcière. PROFESSION — après la fin de sa scolarité, il a intégré le Magisterium à Paris, tout d'abord en simple stagiaire jusqu'à s'y faire une place de choix, puis il s'envola vers l'Angleterre, rejoignant alors le département de coopération magique internationale. Mais il reste sans emploi depuis quelques mois désormais. Guilhem est en effet recherché pour meurtre d'un brigadier, celui de son père plus précisément. NATURE DU SANG — autrefois une famille pure, les Debrieux ont le sang souillé depuis deux générations désormais. Une honte pour le père de Guilhem, qui ferait tout pour rattraper les erreurs de ses  ancêtres. BAGUETTE — écrire ici.STATUT MATRIMONIAL — célibataire, le climat actuel ne l'incitant pas à rentrer dans une relation amoureuse. Il crut pourtant, pendant quelques temps, avoir cette chance de connaître ce sentiment. Mais jamais rien ne dure.  ANCIENNE MAISON — il a fréquenté l'académie Beauxbâtons, trouvant sa place parmi les antares. PATRONUS — écrire ici. EPOUVANTARD —écrire ici. CICATRICES ET MARQUES VISIBLES — écrire ici. PARTICULARITÉ — GROUPE — we never forgive.

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Guilhem pouvait être fier. Il venait de terminer son deuxième cycle à Beauxbâtons. Ne voyant plus l'utilité de poursuivre ses études pour trois années encore, il préférait se lancer directement dans la vie active. A vingt-deux ans, il estimait avoir l'âge et la maturité nécessaire pour rejoindre la cour des grands. Son père ainsi que sa mère avaient décidé de rejoindre l'Angleterre un an avant, et donc Guilhem finit par les rejoindre à son tour. Occupant un poste assez haut au Ministère, André Debrieux avait fait en sorte que son fils obtienne un travail dès la fin de ses études. Le jeune homme profitait de quelques jours de repos avant de faire ses preuves, même s'il mourrait d'impatience de découvrir cet univers jusque-là inconnu. Mais en venant en Angleterre, Guilhem avait également d'autres objectifs. Des plans que son père ignorait, et qu'il espérait cacher le plus longtemps possible. Les tensions atteignant leur maximum, il avait décidé de rejoindre l'Ordre du Phénix peu de temps avant qu'il ne soit dissout et profitait de sa position au Ministère ainsi que celle de son père pour informer ses camarades des dernières nouvelles. « Besoin d'aide ? » Guilhem glissa sa tête dans la pièce où se trouvait une jeune femme, visiblement stagiaire. Il ne voulait pas marquer de mauvais points en arrivant en retard, alors il faisait en sorte de rester en avance. Une réunion se préparait ce jour-là et il voulait s'approprier les lieux pour être le plus à l'aise. « J'en oublie les bonnes manières, Guilhem Debrieux, enchanté. » dit-il alors, s'avançant de quelques pas vers celle-ci. Tout d'abord étonnée par une arrivée soudaine, elle finit à son tour par esquisser un sourire puis jeta rapidement un œil sur sa montre. « De même, Susan Bones. Vous êtes plutôt en avance, étonnant. Prenez vos aises le temps que vos collègues n'arrivent. » répondit-elle calmement, toujours ce sourire niché au creux de ses lèvres. S'ensuivit alors un léger rire de la part du concerné, avant qu'il ne reprenne son calme face au regard désapprobateur de la sorcière. « Détrompez-vous, je ne suis qu'un simple assistant. Ma place sera sans doute au fond de la salle à apporter de l'eau fraîche ou donner les dossiers, palpitant. Autant de sérieux, ça fait plaisir à voir. » poursuivit-il alors sur une note plus joyeuse, presque ironique. L'atmosphère était déjà assez tendue. Le simple fait de devoir supporter cette réunion en écoutant son père et ses acolytes mangemorts l'agaçait. Il espérait que certains sorciers conviés sauraient se montrer plus ouverts, ou du moins oseraient exprimer leurs véritables opinions. « Il faut bien que quelqu'un le soit. » Sans tourner la tête, Susan terminait les derniers préparatifs, comme si cette conversation l'importait peu. Ce détachement avait pour mérite d'intriguer encore plus Guilhem, qui allait sans doute apprécier un peu plus son séjour sur le sol anglais. « Ça ne doit pas être drôle tous les jours dans le coin. Je suis sérieux, d'ordinaire. Seulement, servir de larbin pendant que mon père expose ses idées, ça me plaît un peu moins. Je vais donc... me retirer dans un coin là-bas. Siroter un jus de citrouille, je ne sais pas trop. » conclut-il tout en indiquant la sortie. C'était bien la première fois que Guilhem tombait sur cette employée. Une rencontre plutôt intéressante, même.

Cinq mois. Cela faisait plus de cinq mois que Guilhem n'avait aucunes nouvelles. Du jour au lendemain, Susan avait disparu. Plus rien, elle s'était comme évaporée dans la nature. Quelques temps avant, elle lui avait fait part de ses craintes quant à son avenir, sa sécurité au sein du Ministère alors que sa tante avait été lâchement assassinée quelques années avant. Guilhem avait découvert en la Bones une personnalité incroyable. En plus d'être une merveilleuse collègue, elle se révélait être une très bonne amie. Il n'était pas rare de voir Guilhem dans les couloirs de son bureau, à la recherche de quelques minutes de détente ou alors à la traîner de force dehors pour prendre un déjeuner digne de ce nom. Alors la nouvelle de sa disparition eut l'effet d'un choc. L'amie à laquelle il s'était attaché semblait compter à ses yeux bien plus qu'il ne l'aurait jamais imaginé. Malheureusement, il ne s'en rendit compte que lorsqu'elle prit la fuite. Il avait tenté de la rassurer, lui promettant même de veiller sur elle en cas de besoin, l'accompagnant jusque chez elle ou la conviant à passer quelques heures loin de toute l'agitation de Londres. Mais cela n'avait pas suffi et cet échec en était plus que douloureux. Guilhem n'avait jamais abandonné. Il examinait avec attention chaque lettre qu'il recevait, chaque article paraissant la Gazette du Sorcier à la recherche d'un message codé, d'un mot glissé. Un soir, alors qu'il rapportait un dossier au bureau de son père, il eut la surprise de l'y retrouver, en compagnie d'un autre homme. Ce seul point suffit à attiser sa curiosité, tant il était inhabituel de le trouver si tard dans les lieux. Une oreille bien tendue, il espérait enfin découvrir une information l'aidant dans ses recherches. « Il n'y a aucun doute. Nos équipes avaient déjà repéré Bones dans ce secteur quelques semaines avant. Elle a trouvé refuge dans une maison au Pays de Galle, ... » Le cœur de Guilhem fit un bond, mais des pas se firent entendre derrière la porte et il dut se retirer au plus vite. « Il n'y a pas de temps à perdre, je m'y rends de suite ! Donne-moi la localisation précise sur la route. »

Il était arrivé trop tard. Guilhem n'avait pas été assez rapide. Les bribes de la conversation interceptée au Ministère n'étaient pas assez précises. Il n'avait pas pu la prévenir, la mettre en lieu sûr. Après de longues heures à tourner en rond, il finit par retrouver la maison en question. Juste devant se trouvait la porte écrasée au sol. Typiquement son père, son dernier aimant soigner ses entrées. A son plus grand malheur, cela n'était en rien un plaisir pour la personne de l'autre côté. Il resta quelques secondes figé, sans rien pouvoir faire. Son ventre se noua et la peur l'envahit tout entier. Il ne savait pas ce qu'il allait trouver à l'intérieur, mais ce n'est probablement rien de bon. Peut-être même que Susan n'était pas là, capturée ou alors réfugiée quelque part dans les alentours. Alors il reprit ses esprits et se mit à courir. Il courut si vite qu'il n'avait jamais senti le vent fouetter si fort son visage. « Susan ! » cria-t-il alors, espérant avoir un semblant de réponse en retour. Il inspecta chacune des pièces de la demeure. Une à une, dans les moindres détails. « Si tu m'entends, réponds-moi. Fais du bruit, tape ta main au sol. N'importe quoi ! » Puis il s'arrêta brusquement. Devant lui se tenait le corps de Susan, presque sans vie. Il pouvait difficilement la voir respirer, tant elle semblait épuisée et blessée par cette confrontation. Son père préférait de loin la laisser agoniser plutôt que l'achever une bonne fois pour toute. « Susie... je suis désolé. Tellement désolé. C'est mon père, cet enfoiré. J'ai essayé de venir le plus vite possible mais tu étais trop bien cachée. Je... s'il-te-plaît, essaye de me répondre. » Il attrapa un morceau de tissu non loin et se servit du sortilège aguamenti pour l'humidifier. Doucement, il essuya le visage de la blessée tout en essayant de garder au maximum son calme. Guilhem avait envie de hurler, de tout exploser, de tout détruire. Et le fait que son père soit impliqué le rendait encore plus fou de colère. La respiration forte, il tremblait tellement il serrait ses poings. Puis il finit par la soulever et la porter vers un canapé, beaucoup plus confortable que le sol. L'espace d'un instant, il sentit la main de celle-ci resserrer la sienne. Mais son esprit devait lui jouer des tours, son état ne le lui permettait pas. « Il va le regretter. Tu peux en être sûr. Cette fois-ci, il est allé trop loin. Beaucoup trop loin ! » lâcha-t-il en hurlant, son poing se logeant sur la table la plus proche. « Je le laisserai pas faire. Compte sur moi. S'il ose s'attaquer de nouveau à toi, il passera pas une nouvelle journée ! » Guilhem n'avait jamais eu d'affection particulière envers son père. Jamais. Il ne l'admirait pas, et ne le craignait pas. Cependant, il savait parfaitement ce dont il était capable, contrairement à ce dernier. André sous-estimait les capacités de son fils, et ignorait à quel point la haine qu'il entretenait à son égard. Cette colère ne fit que s'accentuer, alors qu'il s'était attaqué à son amie la plus chère. Et ce comportement, il ne pouvait pas le laisser passer.

« Calme-toi, s'il-te-plaît. Je vais mieux maintenant, Guilhem... » Il lâcha violemment la main de Susan, avant de tourner le visage vers le sien. « Comment veux-tu que je garde mon calme. Pas après tout ça, c'est impossible. » finit-il par confier. Guilhem restait pratiquement nuit et jour à ses côtés. Il ne la quittait que quelques heures, le temps d'effectuer son travail au Ministère et de ne pas éveiller les soupçons. « Arrête, tu risques de le regretter. Un plan réfléchit vaut bien plus qu'une attaque désordonnée. Tu ne pourras jamais réussir seul, et encore moins sur un coup de tête. » Il lâcha un profond soupir. Susan n'avait pas tort. Elle avait rarement tort d'ailleurs, ce qui parfois avait le mérite de l'agacer. Il prit la direction de la cuisine pour leur apporter quelques boissons. Il avait besoin d'un bon whisky pur feu pour redescendre la pression. Et un simple soda pour mademoiselle Bones devrait suffire. Directement à la bouteille, il avala une grande gorgée avant de reprendre place à ses côtés. La main nouée avec la sienne, il restait pensif, le regard perdu. Depuis quelques semaines, ils étaient réfugiés dans une maison oubliée des Bones, la même dans laquelle Susan avait été attaquée. C'était peut-être dangereux, mais Guilhem voulait être sûr d'être là s'il passait le pas de la porte. « Tu as raison. Il faut qu'on rejoigne la résistance. On est resté ici beaucoup trop longtemps. Où qu'on soit, ça ne sera jamais assez sûr de toutes façons... » Il posa la bouteille au sol, et passa une main délicate sur la joue de son amie. Il ne saurait vraiment placer des mots sur leur véritable relation. De simples amis, ou alors des amants, même s'il ne s'était jamais rien passé entre eux. Une chose était sûre, les sentiments qu'il avait à son égard étaient forts. Et sincères. Lors de sa disparition, c'est comme si une partie de lui-même s'en était allée avec. C'était si fort qu'il ne pensait à rien d'autre que la retrouver. Il n'aimait pas la savoir en danger, pas après tout ce qu'elle avait vécu. « Sage décision, je te reconnais bien là ! » conclut-elle en souriant avant de poser la tête sur son épaule. La fatigue devenant trop pesante, elle finit par s'endormir sur ce canapé beaucoup trop petit pour deux personnes. Quant à Guilhem, il lui était difficile de reposer son esprit, tant ses pensées le hantaient. Il ne dormait plus qu'à moitié, depuis qu'il l'avait retrouvée.

La scène s'était comme déroulée au ralentit dans son esprit. Celle où Susan disparut sous ses yeux.  Guilhem était au sol, grièvement blessé. Et de là, il le voyait arriver. Il voyait son père et ce sourire sadique qu'il affichait, fier d'avoir remporté la bataille. Mais rien n'était jamais perdu. Guilhem avait un portoloin sur lui, toujours au cas où. Il l'avait balancé parmi les feuilles quelques secondes avant, avant de l'activer par un sortilège. Un vieux sac à dos, rien de plus. Un objet si banal. Il était figé par la douleur, retenant difficilement ses cris. Et il sentit sa douce main prendre la sienne. Susan le fixait du regard, et il put y lire toute la peur que la jeune femme ressentait. Puis il se vit se défaire de son emprise juste avant qu'elle ne touche le portoloin. Il la vit disparaître sous ses yeux, et plus jamais il ne voulait revoir ce genre d'expression sur son visage. Guilhem n'avait pas le choix. S'il était parti avec elle, André les aurait rattrapé tout comme le reste de la Brigade. Il ne pouvait prendre ce risque, quitte à y laisser sa propre peau. Elle ne méritait pas cela. Alors il rassembla ces dernières forces, difficilement. « Où est-elle ? » hurla alors le père, bien déterminé à mettre la main sur la dernière Bones vivante. Il pouvait le menacer, le torturer, jamais il ne révélerait cette information. Il préférait de loin la mort à cela. « Quelque part où tu ne la trouveras jamais. » André lança alors la première attaque, à laquelle le fils répondit immédiatement. La forêt s'illumina pendant dix longues et interminables minutes, des éclairs jaillissant de toute part. Le genou ensanglanté, les vêtements déchirés et les bras écorchés il avançait difficilement vers son père. Il ne sentait plus la douleur que lui procurait le simple fait de marcher, poussé par cette rage folle. Il ne saurait dire non plus l'ampleur des dégâts, mais ce n'était guère sa priorité. Devant lui se tenait son père, dans un piteux état, si ce n'est pire que lui-même. Guilhem s'accroupit au sol puis se pencha au niveau de son oreille, prêt à lancer le coup de grâce. La main toujours fermement accrochée à sa baguette, le morceau de bois vint s'appuyer sur le dos du sorcier. Il serrait si fort son poing que ses ongles laissèrent leur marque dans sa peau. « Alors, fier de ton fils ? Je suis exactement comme toi, papa. Est-ce que ça en valait la peine ? Je crois pas, non. Tu t'es attaqué aux mauvaises personnes. » Puis un éclair vert jaillit du bout de sa baguette. Ce qu'il avait ressenti à ce moment-là l'avait effrayé. Cette haine, tout cette horreur, l'envie de le faire souffrir lentement et horriblement traversèrent son esprit déjà bien perturbé. Il avait vraiment voulu ôter la vie de son père, du plus profond de son âme. Il l'avait voulu, pour tout ce qu'il avait osait faire. Pour ces vies volées, détruites, ces personnes à jamais marquées. Pour Susan. Pour sa Susan. Et pour lui. Il sentit alors une douleur intense, une fatigue l'emporter, laissant alors son corps s'écrouler au sol. Les mains accrochées sur sa tête, il voulait hurler mais aucun son ne sortait. Il avait tellement mal qu'il n'était plus capable de rien. Guilhem venait d'assassiner son père. Il ne valait pas plus que lui.

UCUCUCUC