ÂGE, LIEU ET DATE DE NAISSANCE — quarante-quatre ans qu'un vingt-quatre août et un taudis perdu en pays gallois ont accueilli sa naissance. PROFESSION — chasseur de créatures magiques, pour le plus offrant, l'unité capricieuse de traque et de capture des loups-garous ou qui veut d'une belle tête d'hippogriffe dans son petit-salon. NATURE DU SANG — sang-mêlé de première génération. BAGUETTE — bois de cerisier, cheveu de goule, proportionnelle à son estime de lui ; prédisposition aux enchantements. STATUT MATRIMONIAL — choisir, c'est se priver du reste.  ANCIENNE MAISON — poufsouffle. PATRONUS — incapable d'en produire. EPOUVANTARD — les grosses fesses de Desme... ! le carreau qui se bloque dans le sillon de l'arbalète, alors que c'est le moment qui décide qui est le tueur du tué (ce qui revient un peu au même). CICATRICES ET MARQUES VISIBLES — Il a deux grandes balafres, dans le dos et sur le bas-ventre, alors que la plupart de ses cicatrices se trouve sur ses bras, et plus encore sur ses avant-bras. Comme il n'a pas le souci de l'esthétique, il n'a pas cherché à les faire disparaître. GROUPE — breath of life.

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MON PAYS — france.
MON AVIS SUR LE FORUM — collector, pour de vrai !
MON PERSONNAGE — [] inventé [] prédéfini [x] scénario
MON AVATAR — norman reedus.
COMMENT J'AI DÉCOUVERT LE FORUM — par desmedes.
UN DERNIER MOT MAGIQUE — abracadavra.

La lumière est peu flatteuse, c’est vrai. Le faste, d’ordinaire, déjà un peu criard. Tout est parfaitement pensé pour se faire voir et être vu. Mais c’est au-delà. Le front bas, et la mine renfrognée. Le dos voûté, comme le ferait l’animal. Et l’accoutrement ridicule. Ridicule ? Rudimentaire, même ! C’est ce sorcier, et précisément celui-là. Il veut se distinguer, et du décor et des autres. Il le fait intentionnellement, comme s’il était question de creuser la plus belle distance entre lui… et eux. Car, eux, ce sont les gens biens de ce monde, les habillés, les engoncés dans leurs robes et leurs capes trop étroites. La fortune doit se compter en broderies et autres quincailleries qui accrochent les poignets. Et, ça, Mingus Buckley n’en veut jamais. Ils peuvent rire, s’ils le veulent, et autant qu’ils le peuvent : si d’être associés à lui peut leur déplaire, l’inverse est bien plus vrai !

« Bonjour ! » La voix charmante, mi ironique mi comédienne, et la formule qui convient à l’introduction de toute conversation. Vraiment, c’est en train de se produire ? Il y aura donc eu un signe manifeste  de tout ce qui va suivre : « Je voudrais savoir… quel est le débile mental, le gros dégénéré, détache-t-il chaque mot, dont les parents sont sûrement frère et sœur, d’ailleurs, qui a permis à vingt glandus de chasser sur mon territoire. » La femme assise en face de lui, de l’autre côté du comptoir, relève lentement les yeux vers lui. De toute évidence, elle n’est ni plaisante ni disposée à le devenir. « Si vous me dites que c’est un écossais, ajoute-t-il sur le ton de la confidence, je serais pas plus étonné que ça. » Par-dessus ses lunettes, elle consent à le scruter avec un peu plus d’attention. Néanmoins, les mots, la scène, rien ne fait sens ; ce n’est pas que la requête n’en possède pas, c’est plutôt que Mingus a sa façon bien à lui de la présenter. « Nan parce que vous voyez, moi, la concurrence, l’économie de marché, tout ça, bon, j’ai bien intégré l’entrée dans le XXIe siècle, ça va. Par contre, quand ils ont débarqué avec leurs tronches de champion du monde, façon  la force est en nous, Merlin ce qu’on est beau, dangereux et puissant, j’étais pas loin de leur coller mon carreau dans l’cul, voyez… » Elle passe ostensiblement la langue sur le bord de ses lèvres tout en même temps qu’elle hausse un sourcil : « Et c’est le problème du Ministère, parce que… ? » « Ah, non, non, non, la corrige-t-il immédiatement. C’est pas le problème du ministère. C’est le problème du taré qui s’est permis de prendre chez moi pour chez lui… donc si vous voulez bien trouver son nom, j’pourrais aller lui botter le cul de suite et vous foutre la paix. » Elle plisse les yeux, tente manifestement de comprendre, et quand elle entrouvre les lèvres, probablement dans l’intention d’oser une réponse évasive, c’est une tierce personne qui érafle l’entretien : « Je peux vous aid… » « Non. » « Oui, le reprend la femme. » Elle est manifestement soulagée de cette intervention. Ce doit être quelqu’un d’important. Pas si important que ça, en juge immédiatement Mingus. Peut-être le responsable des agrafeuses. Ou le parrain des trombones. « Que puis-je faire pour vous ? » Le chasseur s’impatiente. Reprendre depuis le début le fatigue par avance. Répéter est d’un lassant. Du reste, sa demande est pourtant  simple. « Me. Donner. Le. Nom. Du. Débile. Qui. Me. Fait. Chier. » Le type s’arrête sur chaque mot, exactement comme son interlocuteur les lui donne. « Je, je ne suis pas sûr de comprendre ce que voulez. » Un aspect de sa figure semble navré. Les autres sont méprisants. « Non mais vas-y, hein, continue. T’arrêtes surtout pas d’être con pour moi… » « Il dit qu’on s’est mis à chasser sur son territoire. » « Où ça ? » « Je ne sais pas. » « Et c’est qui ? » « Je ne sais pas non plus. » Quand ils ont fini de l’ignorer, ahuris et déjà las, l’homme se tourne vers Mingus. « Vous voulez quoi ?… » Il a l’air d’avoir pris dix ans, et cela en quelques secondes. « Que vous disiez, articule Mingus, au plus stupide d’entre vous - a priori, vous pourrez le reconnaître, c’est sûrement le chef – que si le Ministère veut chasser sur mes terres, il va falloir passer par moi. » Nécessairement, le type laisse échapper un rire sarcastique. « Sinon, quoi, exactement ? » Fin du temps imparti. Patience évanouie. Le couteau est fiché dans le comptoir et le visage s’est fermé. « Sinon j’fous l’feu à la baraque et j’vous jure que l’Inquisition, ça aura vraiment l’air d’être de la rigolade… »



Juché sur un terre-plein qui dévore la rivière, Mingus relève un peu la mire de l'arbalète, les yeux pour l'orée d'un sous-bois. S'il plisse encore un peu le regard, il pourrait distinguer ce qu'il a pensé voir. Mais il ne voit rien et, d'ailleurs, il n'y aura plus rien à voir après les élucubrations de cette voix odieuse qui se dégage depuis son ombre : « Je veux rentrer. » Il ne consent même pas à se tourner vers la gamine plaintive, nichée dans son dos. Ce n'est pas vraiment une gosse – elle a presque seize ans, mais il y a aussi cet insupportable attitude qui aime le contredire. « Si maman apprend que... » « Ferme-la. » Mingus passe le revers de la main sur son front, davantage pour y chasser ses pensées que la sueur. « Maman va te tuer quand... » « Gallathea... la prévient son père. » « M'appelle pas comme ça. » « Alors boucle-la ! » Elle se renfrogne, croise les bras et se détourne de lui, alors qu'il n'a jamais posé les yeux sur elle. « T'as conscience qu'un père n'est pas censé parler comme ça à sa fille, au moins ?...»  La môme ricane dans son dos, tandis que le chasseur tente toujours d'ausculter le bois à quelques mètres de là. Et devant le silence buté du géniteur : « Maman dit... » « Ta mère, se retourne brusquement Mingus, parfaitement exaspéré, est une pauv' tarée pathétique, paranoïaque et hystérique, qui pense qu'être née à Cardiff lui donne une sorte de statut supérieur de petite bourgeoise mal dégrossie dans la boue alors que la vérité, c'est que tu pourrais lui coller dix baguettes, en plus d'celle de sureau, dans les mains qu'elle serait toujours pas capable d'trouver son genou. » Thea ne dit plus rien – à la fois surprise, subjuguée, même, et tout à fait amusée de cette soudaine franchise. « J'crois que ça te fait du bien de parler à cœur ouvert, Mingus. » « J'vais te cogner, Thea, fait-il en grognant. J'te jure que je vais te cogner... » Et c'est ainsi qu'il obtient un moment de répits – un court moment, naturellement, tout ce dont l'ennui de sa fille est bel et bien capable en temps de chasse. « Comment vous vous êtes rencontrés, maman et toi ? » « A la fête du bézoard, siffle-t-il. » « Papa, qu'elle soupire. » Tendant le cou, il lui répond sans chercher à l'envisager : « Quoi ? fait-il avec innocence. Qu’est-ce que ça peut te foutre de savoir que t’as été conçue deux heures après qu’on se soit rencontrés ? » « C’est vrai ? qu'elle demande lentement. » Et rien que la voir réellement considérer la possibilité porte un rictus soupirant aux lèvres de Mingus : « Nan… » « T'es vraiment con, observe-t-elle, sagace. » « T'as conscience qu'une fille n'est pas censée parler comme ça à son père, au moins ?... »


« Ne m’regarde pas comme ça. » Ce sont les premières heures de la journée, et les branches lourdes des arbres alentours balaient une lumière encore timide. L’air est frais, légèrement humide ; un mince voile violacé s’étire depuis l’est et s’efforce de repousser les nuages. « J’aurais adoré mourir pour rien, tu le sais très bien. » Les mots s’échappent avec leurs volutes, tandis qu’un mince rictus se découpe sur les lèvres de Mingus. « Mais, tu comprends, j’ai une gosse… Qu’est-ce qu’el’ deviendrait sans moi, hein ? » Il relève aussitôt la tête. « J’t’en prie, utilise pas des mots merdiques comme épanouie avec moi. On s’connait trop bien. » Le chasseur baille un moment, puis balaie les lieux des yeux. « C’est un peu facile de dire qu’y faut s’battre quand on vit ici. » Un petit grognement accompagne le discours, avant que Mingus ne reprenne : « T’as vu tout ce calme que t’as ? T’es pas emmerdé par les voisins. T’as même pas besoin de bosser. La belle vie, quoi. » Il soupire, sourit, soupire encore et se tourne de nouveau. Alors il daigne enfin poser les yeux sur la pierre brune, étirée sur deux bons mètres par un. Là-dessus, il a posé le poncho, qui pend de part et d’autre. Au bas des quelques fils qui se dispersent, on lit dans la terre et l’humidité :

« J’t’ai amené tes cigarettes, lâche-t-il en les posant sur le bord de la pierre tombale. Alors fais pas chier, et pas de leçon morale, okay ? »

Mingus et son poncho, une grande histoire d'amour très belle fiche, personnage top bienvenue chez nous !

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