ÂGE, LIEU ET DATE DE NAISSANCE — 13 Novembre 1880, Brixton, Londres. Née dans un petit hôpital moldu pour ne pas éveiller les soupsons du père d'Aly. Elle est née assez rapidement et sans trop de difficultés. Alyeska était un bébé énergie, plein de vie et toujours joyeuse. Elle a 21 ans à ce jour. PROFESSION — Aucune. Mais elle fait des études en médicomagie. Elle était à Serpentard et était une brillante Élève. Elle a pu continuer ses BUSEs, sa sixième et a ses ASPICs, mais n'a pas fini ses études de médicomagie.  NATURE DU SANG —  Sang-Mêlé. Sa mère est une Sorcière Née-Moldue et son père est un Moldu. BAGUETTE — Baguette de pommier, poil de sphinx, vingt-six centimètres, spécialisée pour la guérison STATUT MATRIMONIAL — Célibataire. Elle ne cherche pas l'amour et n'en est pas capable, du à son passé. Elle a peur de s'embarquer dans une relation.  ANCIENNE MAISON — Serpentard. Elle a eu le temps de terminer ses études avant le changement de l'école au complet. PATRONUS —  Sphinx. Car elle est rusée et sait ce qu'elle veut, elle est aussi déterminée. Même si elle est brisée, même si elle ne voit presque plus l'espoir, elle se bat pour ce qu,elle veut. EPOUVANTARD — Son père. Elle a peur de son père, à cause de tout ce qu'il lui a fait subir dans son enfance. CICATRICES ET MARQUES VISIBLES — Nombreuses coupures cachées  GROUPE — Hear Me Roar

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MON ÂGE — 20 ans
MON PAYS — Québec, Canada
MON AVIS SUR LE FORUM — super génial *w*
MON PERSONNAGE — [x] inventé [] prédéfini [] scénario
MON AVATAR — Sky Ferreria
COMMENT J'AI DÉCOUVERT LE FORUM — à AmberPearl [Victoire] sur Bazzart.Org
UN DERNIER MOT MAGIQUE — Je fais du RP depuis 10 ans ? Oh et ... Je suis Dyslexique ♥ [halfblood]

Londres, Juin 2001

Les étoiles brillaient au-dessus de moi et je les regardais briller. Elles brillaient pour moi, pour eux. Elles brillaient car elles le devaient, mais aussi pour éclairer la Destinée des Sorciers. Elles nous livraient leurs secrets les plus profonds, ceux que parfois l’on aurait préféré garder enfoui dans les profondeurs ténébreuses du néant. La nuit pouvait tellement tout apporter; les conseils, le repos, le silence, mais elle pouvait aussi apporter malheur, peur et destruction. La nuit était comme l’océan, imprévisible, silencieuse. L’on pouvait tout voir malgré cette obscurité abyssale. Une idée pouvait surgir du néant et nous emporter pour l’éternité vers les étoiles vers cette source éclairante de pouvoir, de convoitise, mais aussi d’imagination et d’illusions. Je marchais lentement sur le petit chemin de pierre en m’amusant à ressentir chaque brise, chaque ombre projetée par les arbres, les ombres projetées par la lune. Je m’en nourrissais presque. Un léger vent faisait frissonner agréablement la peau nue de mes bras. Les feuilles dans les arbres voletaient doucement au gré de la brise qui faisait s’élever mes cheveux qui faisait s’élever les rêves des petits et des grands vers les Cieux. J’adorais la nuit. Je portais une robe argentée. Comme les étoiles et la lune. Leur reflet blanchâtre la faisait briller, comme si j’étais moi-même illuminée, me donnant l’air d'une Déesse. Ma peau semblait briller et mes cheveux s’imprégnaient de la lumière de la lune, faisant ressortir l’éclat blanc nacré de ma chevelure. J’en étais fière. Je teignais moi-même mes cheveux, par plaisir. Puis, je me mis à penser à la Mort. Est-ce que c’était effrayant ? Je ne sais pas trop. Mais bon, je n’avais pas trop envie de penser à tout cela. Le soleil se levait lentement, au gré de ma marche, au gré de mes pensées. Bientôt, il allait commencer à faire chaud et la lumière allait agresser ma nature sensible au jour. Mais je m'en fichais. J'en avais marre de vivre pour me cacher, peut-être aussi ue j'en avais marre de vivre tout court. Je revis dans les pensées cette terrible nuit, cette nuit où, dans le froid de Décembre, dans la neige, j'avais essayé de m'enlever la vie, il y avait de cela deux ans.



Londres, deux ans et demi plus tôt


Être heureux, rire, sourire, s’émerveiller, être joyeux, tout cela ne sont que des émotions. Tout cela n’est que des sentiments, des états d’âme. Tout être humain sur terre peut se dire être heureux, simplement parce qu’il a les biens matériels qu’il désire, parce qu’il a de l’argent, parce qu’il a sa famille, ou bien parce qu’il aime.  L’être humain peut être « heureux » parce qu’il est en santé, parce qu’il est en vie. Tout cela n’est que des émotions à la base. Mais, sommes-nous réellement heureux ? Être heureux, qu’est-ce que c’est ? Le concept d’être heureux diffère pour chaque humain. Certains vont voir leur bonheur dans les mêmes choses que d’autres, dans leurs réalisations, les petites satisfactions personnelles. Mais, ce n’est pas ça le bonheur. Personne ne sait réellement qu’est-ce que c’est, personne ne l’a atteint et personne ne le vit. On peut être heureux en regardant une émission de télévision, en mangeant, en retrouvant son chat à chaque soir. Mais, ce n’est qu’un état, je ne le dirai jamais assez. Est-ce comme une révélation à l’homme d’être heureux, est-ce d’apprécier la lumière du soleil qui se répand dans votre chambre le matin, est-ce regarder la pluie tomber, ou est-ce simplement de pouvoir ouvrir les yeux le matin en vous disant que vous avez survécu a une autre journée sur terre ? On ne sait jamais quand on va mourir, ni comment. Tout peut arriver si vite, alors pourquoi chercher le bonheur ? Un enfant malade va s’extasier devant le soleil qui se couche, devant la beauté de la neige qui tombe, sur la caresse du vent sur sa peau, car peut-être qu’un jour il ne la sentira plus, cette brise légère. Est-ce cela, le bonheur ? D’être capable de se dire qu’on ne vit qu’une fois et de profiter de chaque instant, de chaque petite chose qui nous arrive dans la vie ? Au lieu de se lamenter sur la neige, sur la pluie qui tombe ardemment depuis quatre jours, dites-vous que dans certains pays, ils ne voient pas une goutte de pluie pendant un an, parfois. Alors, extasiez-vous de cette eau qui tombe divinement du ciel, profitez de la chance que vous avez. On dit que le bonheur est une absence de souffrance, mais la vie elle-même est faite de souffrances et c’est dans la souffrance que l’on apprends à être heureux. Comme un enfant malade, comme si on ne devait plus jamais voir le soleil se lever. Être heureux, chacun en a sa propre conception, sa propre définition, mais, est-ce que nous savons réellement ce que c’est que d’être heureux ? Non, et probablement que personne ne le saura jamais, parce que être heureux est un état, qui est différent pour chaque être humain. Chaque être humain est unique, alors et si le bonheur était une chose différente pour chaque personne ? Personne ne le saura jamais. Le bonheur n’est pas existant, simplement parce qu’il s’agit d’un état, d’un sentiment, et qu’il est fugace, passager. Il ne durera pas, car rien n’est éternel.

Nous sommes tous mortels, au fond. Nous avons peur. La faiblesse de tout humain est la peur. Cette peur qui hurle en nous, qui crie sans cesse tel un damné hurlant dans les flammes de l’Enfer. Cette peur, elle crie, elle nous terrasse. Elle nous brise et nous démolit. Nous emprisonnant dans de sombres pensées, dans des craintes d’un passé sans nom. Elle nous emprisonne dans des craintes sans fondement ultime. Car rien n’est plus de fondement que la Mort. Cette action de mourir, de notre corps physique qui cesse de vivre, c’est cela qui nous fait peur, à nous, humains. Pourquoi ? Nul ne le sait. Car nul ne connait l’ignorance. Nul ne sait ce qu’il y a après la mort. Pendant la mort. C’est cette ignorance qui nous fait craindre notre mort, qui pourtant est fondamentale, essentielle. La mort, comme le phénix renait de ces cendres, fait revivre. L’on dit que celui qui connait la mort comprends le sens de la vie. Est-ce vrai ? Est-ce réel ? Qu’est la Mort, en réalité ? Un sombre endroit, aussi noir que l’Abysse ? Aussi noir que l’Abîme qui définit les confins du monde ? La Mort est-elle aussi noire que le Haut lieu de supplice dans le gouffre de l’Enfer ? Est-elle aussi sombre que ce lieu où sont jugés tous ceux qui ont commis des crimes incommensurables lors de leur passage sur terre ? Tandis que je m’enfonce dans le givre, ce lieu de froid, de glace, je me pose la question. J’entrais lentement à l’intérieur d’une fine couche de glace, étendue sur toute la surface marbrée du sol du pont.

Lentement, je m’enfonçais. Vers quoi ? Où ? Dans la terre, mère de l’Univers, créatrice de ce que nous étions ? Peut-être. Qui sait ce qui nous attend après la mort ?  Était-ce un paradis lumineux, vivant ? Une pâle illusion de la vie terrestre, ou une esquisse de mirage qui pouvait illustrer une copie imparfaite du monde humain. Un monde joyeux, paisible. Nul ne le sait car nul n’est jamais revenu d’entre les morts. Le froid s’emparait lentement de mes membres, telle l’eau qui s’engouffre dans une terre aride, desséchée. Le froid les engourdissait. Peu à peu, je cessais de les ressentir, comme s’ils mourraient lentement, battant un rythme plus rapide que celui qu’est ma mort physique à cet instant. Qu’y a-t-il après la mort ? Nul ne le sait, nul ne s’en souviens et personne n’y est revenu pour en parler. De plus, qui aurait envie de parler de sa propre mort ? Revivre ces instants terrifiants, sombres. Mélancoliques. Personne n’a besoin de ces émotions, de les revivre. Personne ne le doit, mais pourtant, tant les ont, caché à l’intérieur d’eux. Tandis que l’engourdissement gagne peu à peu mon cerveau, qui cesse lentement de faire fonctionner mes membres, je pense à ma vie. Si belle, si riche et précieuse. Remplie. Jusqu'à ce qu'il décide de me voler mon enfance, ma pureté d'enfant. Il m'a volé ma joie, mon innocence. Il m'a tout prit, ne me laissant que la peur, la terreur. Tandis que je me meurs, je prends conscience de la terreur qu’il m’a inspirée. Sa puissance est telle que je me fige, non pas de froid, ni d’agonie. Mais de peur. Lui. Tandis que mon corps s’enfonce de plus en plus profondément dans le sol, je me dis que mon seul regret est de ne pas avoir pu le dénoncer. Je me dis que la dernière image que j’emporterai de lui est celle d’une puissante aura de glace, de froideur. L’aura d’une père en colère qui méprise sa fille. Il est tellement froid, rancunier, tellement ... Glacial.

Puis, c’est ma dernière pensée cohérente. Je ne sais plus si je m’enfonce dans le sol ou est-ce simplement la sensation de sentir mon âme s’extraire lentement de mon corps. Je ne sais plus si j’ai peur de mourir ou simplement de laisser mes amis et ma famille démunis. Je ne sais plus si j’ai peur pour eux, ou pour moi-même. En fait, je crois que j’ai peur que l’on m’oublie. Que mon passage dans ce monde n’ait été que puéril, faible. Qu’il n’ait été qu’une pauvre existence sans réel but d’autre que d’apprendre, d’exister pour ensuite mourir, lentement et gelé, en oubliant même la raison de sa mort. Peut-être était-ce lui, cet homme puissant qui, en ayant déchaîné son aura glaciale, nous avaient tous tués. Tandis que je meurs lentement, sans aucune autre sensation que celle de mon âme quittant lentement mon corps agonisant du froid, je me dis une chose. J'aimerais connaitre le sens de la vie, la raison de mes craintes. Mais l’ignorance est maître et est fait pour y rester. Cette faiblesse qu’est l'ignorance, je ne puis la supporter, simplement car je ne supporte pas d’être faible. Si un jour je devais être démunie, face à ma propre faiblesse, que pourrais-je faire ? Rien. J’y étais confronté en ce moment précis, à ce moment de ma mort. Puis, accrochant son regard une dernière fois, mes yeux se ferment une dernière fois sur le monde. J’ai passé de vie à trépas.


Je me laissai aller au sommeil éternel. Autour de moi, la brise de ce début de nuit s’intensifie, comme si le vent hurlait le chagrin de ma mort, comme s’il la déplorait. Comme si les nuages désormais noirs qui roulaient bas, signe annonciateur de la pluie et de l’orage, allait laisser les gouttes de pluie tomber, comme couleront les larmes sur les visages pâles de mes amis, de ceux qui me regrettent et ne m’oublieront jamais. Le vent hurlait sa rage, sa douleur tandis que le ciel déversait sa peine. De me voir mourir, de voir un autre humain rejoindre les cieux éternels ou bien était-ce un dessein inconnu des humains auquel seul les Dieux avaient la réelle signification ? Quoi que cela puisse être, je ne le ressentais plus. Jamais plus je ne sentirais le vent dans mes cheveux, sur mon visage. Jamais plus je ne sentirais la caresse satinée d’un doux vent se frottant contre ma joue tandis que je regardais la lueur balafre des étoiles lors d’une nuit paisible. C’était terrible, mais tellement révélateur à la fois. Soudain, je sentis quelque chose sur mon bras. Une lourdeur inhabituelle. Pas celle qui m’habitais depuis que j’avais trépassée, ni même celle de mes engelures. Ce n’était pas la lourdeur de l’engourdissement. Je mis un certain moment avant de me rendre compte que c’était le poids d’une main sur mon bras. Ce contact était si … Humain. Tellement humain, réel que je levai les yeux pour voir à qui appartenait cette main.

J’accueillis la mort comme on tend les bras à notre plus vieil ami. Avec joie, dignité et honneur. Avec respect et amour. Sans craintes. Car, peu importe ce qu’était la Mort réellement, elle m’accueillait. Elle laissait mon âme entrer dans son merveilleux palais, dans son Univers. Elle veillerait sur moi comme une poule couve ses poussins. Jamais je ne serais démunie avec elle. Je pouvais être, devenir ce que je voulais. Une condition : Une fois qu’on a passé ce voile transparent, cette arche qu’est la mort, ce parallèle entre le mort et les vivants, jamais plus je ne pourrais changer de voie. Sauf celle de l’Éternité. L’Éternité de mon âme. Toujours est-il que je levai les yeux vers celui qui me touchais le bras. Sa beauté me coupait le souffle. Des cheveux d’un éclat presque blanc, on aurait cru aux neiges éternelles au sommet d’une montagne en haute altitude. Ils brillaient comme le reflet du soleil sur la neige. Son visage était si fin, subliment splendide, de quoi à se damner pour un sourire de lui. Le plus beau, c’était ses yeux. Pâles comme le cristal, clairs comme la transparence de l’eau gelée, ils étaient hypnotisant, simplement. Je ne pouvais détacher mon regard des siens. Si c’était lui la mort, he bien, je voulais mourir n’importe quand. Mais, il me toucha le bras et je me sentis dégeler. Je fronçai les sourcils.

- Êtes-vous là pour me chercher, vous l'incarnation de la mort rassurante et magnificence ?

Il était rassurant. Depuis que je m’étais trouvé en sa présence, je m’étais sentie apaisée, calmée. Plus sereine. Était-ce cela, la Mort ? La sérénité de l’âme ? Si oui, c’était … Indescriptible. Phallique. Simplement merveilleux et relaxant. Ne plus avoir rien à penser, à croire ni même à faire. C’était simplement agréable. Comme lui, comme sa personne. Il était magnificence. Ou magnifique, comme vous le souhaitiez. Pour moi, il était d’une beauté à vous glacer le sang. Une beauté à glacer tout ce qui vit en vous. Autant qu’il pouvait vous réchauffer en un regard. C’était extraordinairement splendide. J’adorais. J’aurais pu rester là des heures à l’admirer, sans jamais me lasser. Comme personne ne se lasse d’admirer la magnificence d’un paysage d’hiver. C’est ce qu’il me semblait être. Mais pourtant, il était froid. C’était étrange. Avant qu’il ne puisse me répondre, je cessai d’entendre. Tout tremblait autour de moi. Ses lèvres remuaient, mais je n’entendais pas ses paroles. Soudain, tout devint noir.


Ste-Mangouste, deux ans et demi plus tôt

Je m'étais réveillée couchée dans une chambre que je ne connaissais pas. Toute blanche, inspirant la simplicitée, elle m'était inconnue. J'entendis quelqu'un entrer dans la pièce et soupirer. J'entendais de vagues murmures. Comme quoi j'avais de la chance de survivre. Je refermai mes paupières. J'avais rêvé de ma vie, comme si elle avait défilée devant mes yeux. Peut-être était-ce le cas. Je m'étais revue, toute jeune.


Septembre 1990

Je courrais dans la maison, enjouée. Je venais d'avoir dix ans. Devant moi, ou à mes côtés, une fleur voletait. C'était si magnifique, si pur, si enfantin. Tellement innocent. Mon père me surprit en me tirant par la taille et j'éclatai de rire. La fleur tomba et fut piétinée par ses pieds. Je devais me mettre au lit, car il était tard. Il souriait. Mon père avait l'air heureux. Joyeux. Tous l'aimait. Mais, ils ne savaient pas ce que je subissais. Souvent, il me ruait de coups. Pour rien, pour se défouler, car il avait peur de ce que je pourrait dire. À ma mère ou aux autres, aux voisins. En allant chercher du lait dans la cuisine, une nuit, je l'avait surprit avec une autre. Mais, à quatre ans, dans la noirceur, j'avais cru qu'il s'agissais de ma mère, alors je n'avais rien dit, ne comprenant pas ce qui c'était joué sous mes yeux. Il avait commencé à me frapper pour que je garde le silence. Puis, aussi, ma magie. Il avait peur de moi. Je n'étais qu'une gamine, à l'époque. Je me levais et je recevais des coups, avec divers objets. Mais, toujours, il s'acharnait à viser les endroits non-visibles. Mes pieds, mon dos, mes bras, mon ventre ainsi que mes jambes. Jamais mon visage ou mes mains, car on pouvait les voir. Je souffrais. Je n'avais pas le droit d'utiliser ma magie pour me guérir. Je ne devais pas montrer aux autres que j'étais anormal. Il était toujours là pour surveiller le moindre de mes gestes, faisant en sorte que je ne puisse  guérir. Je ne pouvais pas non plus aller chez le médecin. car j'aurais dut dire la vérité. Mes parents l'auraient su. Ils auraient du me punir. Qui me punissait alors encore plus sévèrement. Ma mère ne disait rien pour l'arrêter. Elle était obligée de regarder sans intervenir et souvent, elle devait faire comme lui. Sinon, il lui faisait du mal. Comment avaient-ils fait pour faire croire le parfait bonheur à tous les gens du quartier ? Je me le demande encore. Maintenant que je peux comprendre certaines choses. Sans doute l'avait-il forcé ou lui avait fait croire qu'il l'aimait à la folie avant de démontrer ce qu'il était vraiment, qui il était réellement. Mais, la nuit de mes dix ans, il ne m'a pas seulement bordée. Il voulait me briser, me démolir. Il s'était rendu compte que je faisais de la magie. Il savait, car ma mère lui avait dit que j'étais une Sorcière aussi. Mais il en avait peur, il voulait tout contrôler et cela incluait ce qu'il ne comprenait pas, en outre; la magie. Il désirait me briser. Alors il brisa mon innocence, ma pureté d'enfant. Il abusa de mon corps dans la noirceur, indifférent à mes pleurs, à mes supplications. Un an plus tard, j'avais reçu ma lettre pour Poudlard. Je voyais d'ici ma libération, la joie que je pourrais avoir au Château.


Poudlard, 1 Septembre 1991

Parfois, je me dis que la vie n'en vaut pas la peine. Qu'elle est pleine d'illusions. Qu'elle nous emprisonne dans une myriade d'espoirs qui ne se réaliseront jamais. La vie nous laisse croire ce que nous souhaitons qu'il arrive. Pas ce que nous désirons ardemment. Même nos désirs les plus primitifs. Tout ce passe dans notre tête. La vie n'est que de petites illusions vaines. Les gens croient ce qu'ils veulent vraiment en pensant que le miracle va s'abattre dans leur demeure. Souvent, ils ne font rien pour que cela se produise. Ils attendent que la vie le fasse pour eux. Pour ceux qui ont le courage de se dresser et d'affronter les épreuves que la vie nous donne, ils y trouveront des embûches, des drames. Ils perdront souvent bien des choses pour pouvoir vivre heureux et libres, comme ils le souhaitaient. Bien des choses et souvent plus qu'ils ne pouvaient l'imaginer. Ils perdent ce à quoi ils tenaient le plus, sans même s'en rendre compte, car ils n'y portaient pas attention. Alors oui, la vie se joue de nous, nous fait croire ce qu'elle veut, pour ensuite mieux nous faire tomber, reculer. Certains disent qu'il faut vivre certaines de ces épreuves pour mieux vivre et connaître sa voie, sa véritable voie. Le chemin de leur vie. Leur Destinée. Mais, est-ce réel ? Nul ne le sait. Les gens ont tendance à inventer ce qu'ils ne peuvent avoir et ce qu'ils ne peuvent voir ou vivre. Car, dans l'esprit, tout est toujours plus beau, plus reluisant. Tout y est si magnifique, si parfait et paradisiaque.

Étendu dans le moelleux matelas fait de plumes d'oies et de poules, je suis enroulé dans les confortables couvertures de laine qui ornaient le lit quand je suis arrivé ici. Est-ce là mon Destin ? De me retrouver ici, en ce lieu rempli de Magie ? Ai-je du endurer tout cela, simplement pour me retrouver dans ce lieu ? Si tel est mon Destin, sans doute. Mais la vie avait-elle besoin d'être si cruelle envers moi pour que j’atterrisse dans ce Château ? Si je n'avais pas vécu tout cela, serais-je ici ? Probablement pas. Ces expériences, si l'on puis appeler cela ainsi, m'ont changé. Elles m'ont fait mûrir plus rapidement. M'ont obligées à changer, à vivre et à penser autrement. À toujours rester sur mes gardes. L'esprit cesse t-il un jour de penser ? Étendu sur le côté, je fixe l'astre lunaire qui darde ses rayons laiteux dans la chambre, sur le coffre, la commode et mes deux seuls biens personnels. Ainsi que sur une partie de mon visage baigné de larmes. Pourquoi la lune brille t-elle autant ? Pourquoi les étoiles sont-elles si nombreuses, si lumineuses ? Elles ont l'air joyeuses, là-haut dans le ciel. Est-ce leur Destinée, de briller pour nous et d'éclairer notre voie ?  On dit que la nuit porte conseil. Comme toujours, tous disent, sans jamais savoir. Les étoiles ont l'air de se jouer de moi, de nous. Des humains. Des êtres vivant sur ce continent. Elles brillent de l'intérieur et de l'extérieur, alors que certains d'entre nous sont obligés de rayonner de l'extérieur, de mettre une façade. Un masque.



Londres, Juin 2001

Tout cela collait bien. J'avais été envoyée à Serpentard. Plus le temps passait, et je me plaisais dans ce Château immense, mais froid. je m'y plaisais bien, car j'étais loin de mon père. J'étais bien consciente que je devais y retourner l'été, mais au moins, ce n'était pas toute l'année. Plus les vacances scolaires approchaient, plus j'avais peur, moins je dormais. Je m'étais souvent retrouvée à l'infirmerie avec des blessures aux poignets, aux bras, pour de l'insomnie ou parce que j'avais fait un malaise en cours. Je ne mangeais presque plus parfois, tant l'angoisse me tenaillait. J'avais peur, mais je devais ne pas la montrer. Personne ne voyait au travers ma façade, et c'était tant mieux. Les années passèrent, puis, lors de ma septième année, Harry Potter mourut. Le Monde Magique sembla s'effondrer. Bien des choses étaient arrivées depuis. J'avais eu le temps de faire mes ASPICs et j'obtenus mon Diplôme avec que des Optimals et des Efforts Exceptionnels. J'avais été acceptée en médicomagie. J'avais commencé mes études et je ne les avaient pas encore finies. Puis, vint les rafles. J'avais du dénoncer mes parents, incluant mon père car il savait pour les sorciers, puis mes amis. Ça avait été un coup dûr et je m'en voulais, mais ainsi, je pouvais m'assurer d'avoir la paix avec le ministère. Il me fichait une paix royale et je ne risquais pas de me faire tuer en plein milieu d'une rue.