juin 1991 ⊱ Esther obitent ses A.S.P.I.C.S et devient pigiste à la Gazette des Sorciers.
septembre 1995 ⊱ Suite à une promotion, elle finit par devenir journaliste au sein de la Gazette, mais son travail commence à l'ennuyer.
mars 1998 ⊱ Harry Potter meurt. Lord Voldemort triomphe dignement, et la jeune femme voit l'opportunité arriver et démissionne de son travail.
mai 1998 ⊱ Esther quitte son travail de journaliste pour rejoindre la Brigade Rouge au service de sécurité du pays.
janvier 1999 ⊱ En fonction, et en poursuite contre des fugitifs, elle est blessée gravement au bras par un opposant, prise en charge trop tard à l'hôpital Sainte Mangouste, la blessure est irréversible, elle perd l'usage partiel de son bras droit, elle est incapable de l'utiliser. Déclarée inapte, elle quitte la Brigade Rouge, contrainte et forcée.
février 2000 ⊱ Elle devient animatrice matinale de la radio pro-gouvernementale et devient par la même occasion une voix écoutée et appréciée.

« De toute façon Donovan n'est qu'une sang-mêlée ! » L'élève qui portait les mêmes couleurs de sa maison, la toisa, un regard méprisant, il lui jeta avant de tourner les talons et s'en aller, fier. Esther n'avait que onze ans lorsqu'elle comprit le mépris que la nature du sang pouvait apporter. Onze ans et pourtant, elle savait déjà la difficulté qu'elle aurait à s'imposer auprès de ceux qu'elle avait rejoint dans la digne maison de Salazar Serpentard. On ne choisit pas qui l'ont est, on ne choisit pas sa famille, on choisit seulement ce que l'on veut devenir. Envahie par une honte certaine, Esther assumait de moins en moins de n'être qu'une sang-mêlée, elle voulait être la pureté, la pureté d'un sang beau et noble. Mais elle ne l'était pas. Elle n'était qu'une personne venant d'une famille quelconque. Alors elle se mit à haïr, lentement, seule dans son coin ceux qui l'avait mise au monde. Un changement s'opéra chez la jeune fille. Elle se mit à détester sa mère d'être une moldue, elle ne comprenait, elle ne pouvait pas comprendre la beauté d'être sorcier, d'avoir entre ses mains une baguette, et de murmurer des mots pour faire de la magie. « Tu n'es qu'une moldue, tu n'es rien, tu n'es qu'une race inférieure aux sorciers », tels étaient ses mots qu'elle avait balancé à sa mère. Elle haïssait son père d'être un traître à son sang. « Epouser une moldue, est-ce digne de vous ? ». Elle crachait sur ceux qui l'avaient élevé, aimé sans aucune rancoeur. Une colère certaine l'envahissait, détestant la personne qu'elle était, elle voulait être plus, elle voulait être quelqu'un. Esther voulait être fière, faire partie de cette élite qui lui était inaccessible. Son ambition fit sa raison d'être, une ambition sans faille et sans limite. Elle était devenue ainsi par circonstances. Ses premières années furent la mise en pratique. Elle fit oublier sa maison qu'elle était une sang-mêlée, elle fit oublier qu'elle n'était pas finalement des leurs. Elle se plongea dans un moule, suivre ce que les autres faisaient pour mieux être accepter, suivre le diktat pour finalement par être acceptée par ceux qu'elle avait mit sur un piédestal.



« La blessure est inguérissable mademoiselle... On ne peut rien faire pour vous aider... » Des mots. Une déception. Des remords. Une colère. Un moment douloureux. Esther avait souffert. Son bras était blessé, meurtri par une vermine qu'elle voulait écraser encore et encore. Une faille. Une faiblesse. Ce jour-là, Esther était inconsolable, et sa seule compagnie fût de boire, boire encore et encore, en noyant son chagrin en préparant sa vengeance. Les médicomages qui la suivaient, la jeune femme ne pouvait plus les supporter. Leur pitié, elle n'en voulait pas. Le plus dur, c'était de supporter les regards. « Je suis navré pour vous, mais la Brigade n'a plus besoin de vous... » Déchue de la Brigade Rouge, elle n'avait plus rien, juste sa fierté à ravaler. Elle ne fût plus l'ombre d'elle-même. La chute fût rapide et brutale. Elle commençait sa journée avec un verre, pour la finir avec une bouteille terminée, voire deux dans la même journée. Et le pire commença. Pendant près d'un an, Esther ne fit rien de ses journées, sauf se rendre dans un bar, et s'enivrer jusqu'à oublier. Elle essaya d'écrire, mais la douleur était insupportable. L'alcool devint alors son médicament, un remède indispensable. Qui pouvait comprendre ce qu'elle pouvait ressentir ? Qui pouvait comprendre ne serait-ce qu'une once de sa douleur ? Et puis, elle avait honte. Esther ne se considérait pas à la hauteur. Pendant près d'un an, la demoiselle était devenue une âme errante, déambulant dans les rues londoniennes, pestant contre les moldus, et dans les rues du chemin de Traverse, baisant son regard et n'osant pas à affronter la dure réalité.


« Sorciers, sorciers, ici Esther Donovan, toujours fidèle au poste pour vous accompagner en ce beau matin du mois d'août. J'espère que votre journée commence bien. Pour la rendre meilleure je vais vous passer la nouvelle chanson de Margeary O'Connor, un véritable régale, je vous laisse faire votre propre opinion (...) L'information du jour. Aujourd'hui même, en début de soirée, aura lieu la commémoration Merlin. Je vous cache pas pas mon envie d'y assister. (petit rire) N'oubliez pas que cette commémoration a pour but de récompenser et d'honorer nos grands sorciers d'aujourd'hui. Certains noms circulent déjà, des rumeurs courent, mais je préfère vous annoncer ceux qui ont été récompenser demain (...) Il est dix heures, il est temps pour moi de laisser ma place à mon cher collègue. (se tourne vers lui) Bonjour. A toi l'antenne. Et on se retrouve demain, même heure. Bonne journée chers auditeurs. » C'était sa nouvelle routine, animatrice radio. Un nouveau métier dans lequel elle pouvait enfin briller comme elle le méritait. Esther était heureuse, mais une part de regret la rongeait encore, qu'elle essayait de noyer, mais en vain, en continuant de boire. Et si, elle n'avait pas été blessé ? Et si elle était encore dans la Brigade Rouge ? Elle voyait sa vie autrement.