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ad astra. (esther)

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ad astra. (esther) Vide
MessageSujet: ad astra. (esther) ad astra. (esther) EmptySam 23 Aoû - 13:05



esther & titus

Titus s’engouffre dans la librairie comme on se retirerait dans une grotte pour y chercher la paix. Il a choisi de vivre à Londres mais il regrette. Il pense à son Derbyshire natal. Aux chemins de terre qui s’affolent sous l’herbe verte et fraîche, brins collants, plein de suc et de sève et de rosée. A la forêt qui serpente au fond du parc du manoir de ses parents, qui mousse, sombre, couleur émeraude des mauvais jours. Au ciel gris tendre, au soleil du matin qui perce les nuages comme pour jeter un coup d’œil sur la terre et se rendormir tout de suite après. C’est calme, là-bas. Calme comme il en aurait besoin. Mais il sait qu’un retour est hors de question, hors de portée. A Londres, il a des choses à faire et des gens à éviter. Titus a pour principe de garder ses amis proches de lui et ses ennemis encore plus près. A Londres, il a des contacts, des informations, des opportunités. Il n’a jamais complètement lâché le business, c’est comme ça, il n’y peut rien : le crime, quand on y goûte, on y revient. Pas aujourd’hui, cependant. Aujourd’hui, ça bourdonne trop dans sa tête. Il a eu une semaine harassante. Il ferait bien sauter la tête au premier péquenot qui l’agace, mais il se tient tranquille. Et puis, c’est pas son genre de péter les plombs. En tout cas, ça ne l’était pas avant. Titus est un mec calme, il a la colère froide et silencieuse, celle qui frappe sans crier gare. Pour l’instant, il se contient. Il a claqué la porte de son bureau à Gringotts à cinq heures tapantes, a marché un peu pour se calmer. Il fait chaud à Londres, trop chaud pour le costume impeccable qui souligne sa silhouette élancée et l’encombrement de son compte en banque. Il a desserré un peu sa cravate, ça lui donne l’air plus jeune, mais il ne s’en rend pas compte alors qu’il franchit le seuil de la librairie. Il pousse un soupir de soulagement : il y fait frais et c’est silencieux. Il ne sait pas trop ce qu’il vient y chercher, si ce n’est l’odeur des livres et le silence. Titus montre quatre à quatre les escaliers et se dirige rayons livres anciens. Il inspire à fond le silence, le craquement léger du bois, le murmure inaudible des libres qui se sont assoupis depuis longtemps, en attendant que quelqu’un vienne les ouvrir. Il a toujours aimé les livres, Titus, toujours. C’est qu’on peut y apprendre tellement de choses. C’est la possibilité de l’infini qui lui plaît, infinie découverte, infini savoir, c’est ça qui est beau. En tout cas, à lui, le concept lui plaît. Il laisse ses doigts égrener les reliures, sent sous ses paumes le contact du cuir mou, avance au gré des rayons d’un pas balancé. Il va s’arrêter quand il remarque une longue silhouette à l’autre bout du rayon, visiblement en train de regarder les livres. Elle est légèrement penchée, attentive, droite ; tout son être exprime la concentration, la minutie. Titus ne voit pas son visage mais ce n’est pas grave : il connaît suffisamment bien cette posture pour que son estomac se torde. Ca ne bourdonne plus dans sa tête ; ça hurle. C’est tous ses souvenirs qui ouvrent les yeux en même temps, tirés du sommeil artificiel dans lequel il les a plongés. Les visages se confondent mais leur netteté est celle du premier jour. Tout son corps se tend, à l’affût, sur ses gardes et stupidement, il s’assure que sa baguette est bien là, comme si Esther Hargrave allait l’attaquer chez Fleury et Botts en plein jour. C’est stupide, bien entendu : elle aime trop les livres pour ça et ne prendrait pas le risque d’abîmer une si belle librairie. Esther, se répète-t-il. Astara chez les Grecs, « plus belle que l’étoile de la nuit » pour les Juifs. Son Esther à lui est aussi admirable et forte que celle de la Bible. Enfin, elle l’était. Depuis combien de temps ne l’a-t-il pas vu ? Il ne sait plus, il a perdu la notion du temps (et de l’amitié, ajoute une voix perfide). Le souffle court, le corps lourd, il s’approche lentement de la jeune femme. Leur différence d’âge s’est effacée. Ils sont presque pareil maintenant, à égalité. Du moins l’espère-t-il. « Esther. » souffle Titus, la voix basse, pour ne pas déranger le calme des lieux. Il n’ose rien ajouter. Pas encore.
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