ses talons aiguilles claquent sur le sol froid du manoir. sa démarche est sensuelle, féline, un brin désinvolte. elle entend les murmures sur son passage, alors que l'héritière de la famille desroses, s'installe au salon. myrcella, aux cheveux d'un roux flamboyant, s'approche d'elle. « désirez-vous boire quelque chose, mademoiselle clélia? » la demoiselle la congédie d'un geste de la main. non, elle n'avait pas soif. elle était ici pour une affaire urgente. elle passe une main dans ses cheveux, la brune, et elle attend. elle attend que quelqu'un daigne venir la voir. « père. » dit-elle en entendant des bruits de pas venir derrière elle. elle pourrait les reconnaître entre milles. elle tenait de son père, cette attitude princière et arrogante. contrairement à lui, cependant, elle était quelqu'un de bien. tout du moins, s'évertuait-elle à le croire. elle le regarde s'asseoir en face d'elle, une tasse de thé à la main. « clélia. » leur relation s'était détériorée lorsque la jeune femme avait quitté le logis familial, lorsqu'elle avait décidé de voler de ses propres ailes. mais elle n'y pouvait rien, la sorcière, car elle avait toujours été indépendante. et rebelle, selon les dires de sa famille. elle était cette fougueuse lionne, que l'on arrivait pas à garder en place. cette sulfureuse déesse, que même le grand dieu olympien, n'arrivait à mettre à ses pieds. clélia était une rose, mais une rose bien trop épineuse pour que l'on arrive à la saisir. « que nous vaut, le plaisir de ta venue? » et son père allait toujours droit au but. il savait qu'il ne fallait pas prendre de pincettes avec elle. qu'elle n'aimait pas lorsque les gens prenaient trente-six milles chemins avec. il fallait toujours employer les bons mots aussi, car sa fille, aimait jouer avec ces derniers. et elle tentait toujours, de trouver un échappatoire. pas cette fois cependant. parce que clélia était là pour quelque chose d'important. « j'imagine que vous avez entendu parler, de mafalda weasley, et de son opinion sur la montée du mage noir au delà des mers. » il hausse un sourcil, et apporte sa tasse à ses lèvres. ses doigts tapotent sur le bois de la table, puis il se met à sourire. d'un sourire narquois. « tout le monde en parle, clélia. où veux-tu donc en venir? » elle le toise de son regard doré, de ses prunelles ambrées. elle savait que ce n'était pas une bonne idée de venir ici. de venir poser des questions auxquelles elle avait déjà la réponse. mais la sorcière était pleine de réflexions, la sorcière voulait des réponses. elle voulait beaucoup de choses, trop parfois. « et votre position dans tout ça? » il s'esclaffe. et elle regrette d'avoir posé la question, parce qu'au final, elle en avait réellement déjà la réponse. son père, sa famille, les desroses, tous autant qu'ils étaient, n'avaient d'yeux que pour leur propre personne. et la pureté de leur sang. cette pureté qui la rendait maladive. cette pureté, qui était teinté d'une noirceur sans nom. « ne vous avais-je pas dis, à toi et ton frère, que cette weasley était une mauvaise fréquentation ? une mauvaise herbe, au milieu des roses que nous sommes? » c'est à son tour de s'esclaffer. et son rire cristallin emplit le petit salon. elle détestait son père, comme elle se détestait elle même. parce qu'ils étaient trop similaires. « trêves de plaisanteries, nous avons tous décidés de partir pour l'angleterre. » elle s'arrête de rire, et froidement, plonge ses prunelles dans les siennes. « et ce, dans quel but? » il la toise, comme s'il cherchait à la jauger. comme s'il vérifiait qu'elle était digne de confiance. « pour nous mettre aux côtés du lord, et montrer notre soutien à ses convictions. » elle baisse les yeux, quelques instants. et ses poings se serrent. parce qu'elle n'était pas d'accord. la sulfureuse, ne voulait pas de ça. la sulfureuse elle, voulait aider mafalda. la rousse incendiaire, son amie. elle, elle voulait rejoindre les résistants, leur apporter son aide. c'était son père la mauvaise herbe, au milieu de l'incandescente rose qu'était mafalda, et aux côtés de clélia et de ses pétales foudroyantes. « la question, est, nous suivras-tu? » elle se mordille la lèvre inférieure, tentant de faire taire le feu qui montait au creux de ses reins. le feu qui léchait ses entrailles et qui ne demandait qu'à sortir. « j'ai de nombreuses obligations, ici. » il la toise, et semble toujours attendre une réponse. « et lilo? » sa sœur était la prunelle de ses yeux. sa chair, son sang. elle était celle qu'il fallait protéger à tout prix, celle qu'il fallait éloigner de cette guerre iminente. « elle continuera sa scolarité ici, elle restera en france. » bien, c'était tout ce qui comptait. « je viendrais en angleterre alors, mais comme ici, je ne vivrais pas au manoir avec vous. » il la regarde, se lève puis s'approche d'elle. il pose une main sur l'épaule de sa fille. et elle tressaillit. elle n'aimait pas son contact, et le feu en elle ne faisait que rugir encore plus. « la discussion est close alors. » elle serre les poings et le laisse partir. elle se lève à son tour, la tête haute. elle irait en angleterre, oui. mais pas pour les mêmes raisons. elle, elle rejoindrait mafalda. elle, elle sauverait le monde. elle, elle se rangerait du bon côté. du côté de la liberté, du côté de l'égalité, du côté des justes. et si pour cela, elle devait mettre à feu et à sang, sa tendre famille, elle n'hésiterait pas. tant qu'elle pourrait offrir un avenir meilleur à sa lilo.