ÂGE, LIEU ET DATE DE NAISSANCE — ishmael est un jeune sorcier de vingt-deux ans. il est né à l’hôpital sainte mangouste de londres, le huit août de l’année soixante-dix-neuf. PROFESSION — ishmael a fait son entrée au ministère de la magie à dix-neuf ans en tant que jeune membre de l’unité de traque et de capture des loups-garous du département de contrôle et de régulation des créatures magiques. malgré la répression qui est faite, ishmael continue de travailler au ministère. il reste cependant à l’affut et prêt à prendre la poudre d’escampette au moment propice. NATURE DU SANG — la famille richter a toujours été une famille au sang mêlé. BAGUETTE — taillée dans du bois de cèdre, la baguette magique d’ishmael contient un croc de dragon en son cœur et mesure vingt-sept centimètres. elle est particulièrement efficace en matière de sortilèges défensifs. STATUT MATRIMONIAL — ishmael n’est pas un garçon à marier. ANCIENNE MAISON — serpentard. PATRONUS — une hyène. ÉPOUVANTARD — les corps sans vie de ses trois frères. CICATRICES ET MARQUES VISIBLES — bien qu’ishmael semble être un garçon sensible et sans histoire, c’est un sorcier téméraire et casse-cou qui s’est retrouvé dans des situations dangereuses plus d’une fois. il a une brûlure plutôt conséquente sur l’épaule gauche qui remonte jusqu’à son cou, sous son lobe d’oreille. il a également diverses cicatrices et marques sur le corps. GROUPE — breath of life. ishmael n’a jamais souhaité se montrer idéaliste. il s’accomode de ce qu’il se passe, tant que ses frères ne sont pas en danger. toutefois, si un jour la vie de ses frères est menacée, il n’hésitera pas à se battre.

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MON ÂGE — vingt-deux ans.
MON PAYS — l’angleterre dans un mois.
MON AVIS SUR LE FORUM — épuré, simple, mais efficace.
MON PERSONNAGE — [x] inventé [] prédéfini [] scénario
MON AVATAR — sebastian ahman.
COMMENT J'AI DÉCOUVERT LE FORUM — grâce à bazzart.
UN DERNIER MOT MAGIQUE —

Novembre 1995. Mercredi après-midi. Entraînement hebdomadaire de Quidditch dans le stade de Poudlard avec l’équipe de ma maison, Serpentard. J’y avais le poste de batteur et mon frère Asaël celui d’attrapeur. Même si j’assumais totalement mon orientation sexuelle, c’était le seul endroit où je n’avais pas osé l’avouer. Après tout, même si j’étais ce genre de type qui faisait la peau aux clichés, j’appréhendais la réaction de mes potes de sport. La plupart était sympa et on se marrait bien avec eux. Mais forcément, il fallait toujours une poignée d’abrutis dans une team. J’avais la chance d’avoir mon frère à mes côtés, un brin surprotecteur avec moi. Il avait toujours peur qu’il m’arrive quelque chose dans les vestiaires ou dans les airs, sur mon balai. Alors il gardait constamment un œil sur moi, montant au créneau quand l’un devenait un peu trop virulent avec moi. Et cet après-midi-là, j’étais pas vraiment en forme. Au moment où c’était à moi d’entrer en scène, je loupai le cognard qui revenait vers moi mais je réussis tout de même à l’esquiver de justesse en plongeant avec mon balai. Pour l’un de mes équipiers, c’en était trop; ni une ni deux, il fonça dangereusement vers moi, la mâchoire et les poings serrés, alors que je descendai de mon balai. L’autre me suivit sur la pelouse du stade. Qu’est-ce que tu fous Richter ?! T’es vraiment une merde putain… Il alpagua le reste de ses potes. On va pas aller loin avec un pédé pareil. Première fois qu’il me traitait ainsi. L’insulte eut l’effet d’une bombe, j’avais l’impression qu’on venait de me frapper dans l’estomac. Si la nouvelle de mes préférences venait à se répandre dans l’équipe, j’étais persuadé de devoir plier bagages. En temps normal, j’serai rentré dans le lard du gars qui m’insultait, mais là, ça touchait un point trop sensible. J’étais paralysé. Attends j’ai pas très bien entendu ce que t’as dit. Répète un peu là. Asaël s’était approché aussi, s’interposant entre l’abruti et moi. Il fulminait intérieurement, je pouvais aisément le deviner. Laisse tomber Asa, il en vaut pas la peine. C’est pas grave. Nan nan, c’est hors de question, je lâcherai pas l’affaire Ishmael. Vas-y, répète. Répéter quoi ? Qu’on ira pas loin avec un pédé comme ton frangin ? Bah ouais, c’est la pure vérité mon pote. J’suis pas ton pote… connard. Et le poing de Asaël vint s’écraser avec violence contre la joue du type. Le mec s’étala par terre et mon frère se jeta sur lui pour le ruer de coup. Une bagarre des plus violentes qui faillit finir en baston général. Le capitaine de l’équipe et quelques spectateurs essayèrent tant bien que mal de séparer tout le monde. Dans l’affrontement, je reçus involontairement un coup de coude dans le nez. Manquait plus que ça pour bien finir la journée. Pissant le sang par le nez, je me reculai de la scène. Les genoux pliés et les mains sur les cuisses, je laissai le liquide rougeâtre s’écoulait lentement sur la pelouse humide. Quand Asaël remarqua ma blessure, il se dégagea des bras du capitaine qui le retenait et accourut vers moi. Putain, ça va ?! Sérieux, j’vais lui refaire le portrait ! On rentre, j’en ai marre… Je quittai l’entraînement sans prévenir, talonné par mon frère qui insultait tout le monde et faisait des bras d’honneur à tout va. Dans les vestiaires, je m’assis sur le banc et Asaël s’accroupit. Face à moi, il tenta d’éponger le sang avec une serviette. Heureusement, c’était pas bien grave, j’avais échappé à l’hémorragie. Je passai une main dans les cheveux trempés d’Asa pour le recoiffer un peu. Je tremblai de froid, on était gelé jusqu’aux os. Il me gratifia d’un petit bisou sur mon nez meurtri avant de me tirer par le bras. On prend notre douche en amoureux et on se casse rejoindre Arik et Noam, d’accord ? T’en as rien à foutre de ces pauv’ types, laisse-les dire.


Novembre 1995. Comme à mon habitude, j’étais fourré dans le dortoir des serpents, trop embarrassé à l’idée de me trouver dans la même pièce que ces abrutis de l’équipe. Même si j’assumais totalement ma sexualité, l’histoire à l’entraînement de Quidditch m’avait un peu perturbé. Généralement, je n’étais pas du genre à me laisser marcher sur les pieds, bien au contraire. Et si aujourd’hui je souhaitais rester seul, c’était pour éviter de m’en prendre injustement à d’autres personnes. J’aurai très bien pu les insulter, fidèle à moi-même, refusant de parler de ma vie privée. Et là, allongé comme un piquet, les jambes droites et les bras le long du corps, je devais ressembler à un mort. Sentant la présence de quelqu’un, je tournai vivement la tête sur le côté et je vis Noam appuyé sur le chambranle de la porte, les bras croisés. Je soupirai de soulagement. Ça a pas l’air d’aller frangin. Mon regard se perdit de nouveau sur le plafond. Il s’approcha doucement, s’allongeant à côté de moi, sur le ventre. Un silence s’installa quelques minutes. Asaël m’avait prévenu que tu voulais rester seul. Mais je me suis dit que t’aurais pas été contre un câlin de la part du meilleur frère au monde — si Asa entendait ça, il me ferait la peau ! Je ris doucement, lui donnant un coup de coude. Allez viens-là. Noam bascula sur le dos et je basculai presque sur lui, posant ma tête dans le creux de son épaule, une jambe posée sur son ventre. Dis, tu crois qu’un jour j’arriverai à être normal ? T’es pas anormal… Et puis Asa, Arik et moi on est là pour toi. Il y a que nous qui comptons. Arrête de te poser autant de questions, t’as le droit d’aimer qui tu veux. T’aimes les mecs, et alors ? Mon doigt dessinait des tourbillons sur le haut de son torse à travers son tee-shirt. Tu veux bien rester un peu dormir avec moi ? demandai-je timidement. Sans qu’il n’ait besoin de répondre oralement, il resserra un peu plus son étreinte, passant sa main dans mon cou pour me faire des papouilles. J’serai toujours là pour vous. Vous êtes mes frères. La chair de ma chair. J’peux t’assurer que le prochain qui t’emmerde, il va se prendre trois Richter sur la tronche, ça va lui faire tout drôle.


Juillet 1996. La pénombre commence à recouvrir peu à peu Londres. C’est le début de soirée, il est dix-neuf heures. Ton skate dévale à toute vitesse, les roues foulant les pavés de ces rues mythiques de la capitale anglaise qui s’étendent à perte de vue. Ton pied te donne de l’élan et tu te laisses couler ensuite sur ta planche. Tu zigzagues entre les passants, certains s’insurgeant de ton passage, d’autres ne prêtant même pas attention à toi. Le vent fouette délicatement ton visage. Tu portes une casquette Boy London blanche, un tank de jais et un short vert sapin, chaussé de Vans noires vieillies presque trouées. Les vacances d’été sont le moment propice pour t’éloigner du monde sorcier et vivre comme un simple moldu. Le paysage urbain défile à toute allure et bientôt un deuxième skateur arrive à ta hauteur. Il te dépasse largement, continuant sa course droit devant, non sans effectuer quelques figures risquées entre les gens auparavant. Tu mets plus de vigueur dans le pied censé t’élancer mais tu finis par t’arrêter net à cause du monde. Tu sautes de ta planche en évitant la chute et tu cours la rattraper alors qu’elle dévale la rue. Le second skateur fait demi-tour après un rapide coup d’œil vers toi et revient lentement. Il tourne autour de toi sur sa planche avec un air de coq. Tu tiens la tienne dans ta main. J’ai gagné. annonce-t-il fièrement. T’as une meilleure planche. Grosse blague. Tu détestes perdre. Et tu détestes encore plus reconnaître une défaite. Tu fronces les sourcils. Arrête, ta planche porte un poids plus léger de toute manière. T’as perdu, c’est tout. Tu ne lui accordes même plus un regard et tu commences l’ascension de cette rue bondée à pied. Tu l’entends jurer derrière toi et revenir en traînant les talons. Plus tu avances et moins y a de gens. Vous arrivez silencieusement près d’une bouche de métro. Tu dévales les escaliers sans prêter une seule seconde d’attention à l’autre. Finalement, alors que tu t’apprêtes à t’aventurer dans ce souterrain pour rejoindre ce transport mythique de Londres, il s’engouffre dans un passage en t’agrippant le bras sans douceur. Là, dans ce local technique, il pousse la porte de son dos pour empêcher quiconque d’entrer et te tire vers lui d’une main sur ta nuque. Ses lèvres se rapprochent dangereusement des tiennes mais rien ne se passe. Il ne cille pas. Il plonge son regard dans le tien et tu pourrais presque sentir le sol se dérober sous tes jambes. Tu entends vos respirations haletantes. Tu peux sentir le souffle chaud de la sienne sur tes lèvres. Ta main passe rapidement sous son tank. Sous tes doigts longs et fins, tu sens sa peau fiévreuse et ses abdos saillants. Ses mains viennent enfin agripper tes fesses et il te colle encore un peu plus à lui, ton corps se fondant parfaitement au sien. C’est la dernière fois que tu m’ignores, ok ? dit-il dans un sourire, satisfait de voir qu’il a une facilité déconcertante à faire tomber tes barrières.


Mai 1998. Harry Potter est mort. C’était en une de la Gazette des Sorciers.

Madame Richter était assise dans son fauteuil, les jambes croisées, toujours d’une élégance à vous couper le souffle, le journal dans les mains. Son regard parcourait les lignes impassiblement, comme si cette nouvelle ne lui faisait ni chaud ni froid. Pour ses fils, elle était certainement la femme la plus incroyable qu’il leur ait été donné de rencontrer. Elle était devenue veuve très jeune et avait dû faire face à l’éducation de quatre garçons. Autant dire que c’était peine perdue. Et pourtant, elle avait mené sa vie de femme et sa vie professionnelle d’une main de maître. Une poigne de fer dans un gant de velours. Une lady comme en faisait plus de nos jours. Elle mettait un point d’honneur à paraître constamment sous son meilleur jour, arborant ce sourire si hypocrite qui faisait d’elle une femme appréciée mais redoutée pour ses colères silencieuses. Vipère émérite, dame de fer, juge impartiale, elle avait obtenu sans grand mal sa place au sein du Magenmagot. Pour autant, bien qu’elle visait la réussite professionnelle, elle n’avait aucunement empêché ses quatre garçons d’exercer le métier qu’ils souhaitaient. Elle ne nourrissait pour eux aucune ambition quelconque et les laissait voguer à leur guise. Était-ce de l’indifférence ? Certainement pas. Souhaitait-elle pour eux le meilleur ? Sûrement. Elle était une femme mystérieuse, cachant la plupart de ses émotions derrière un masque qu’elle ne retirait que très rarement. Même pour ses fils, la vipère Richter avait du mal à se dévoiler. La fratrie s’était habituée à ses airs de pimbêches et à son silence pesant qui se suffisait à lui-même pour faire régner l’ordre dans la maison. Il était difficile de savoir ce qu’elle pensait exactement de toute cette situation. La pureté du sang, le gouvernement, la résistance. C’étaient des sujets qui n’étaient jamais abordés. Tout le monde était loin de se douter que Madame Richter était une activiste. Une activiste non pas par conviction, mais par instinct maternel. Une activiste sans étiquette, qui frapperait là où une frappe serait nécessaire, au sein ou à l’extérieur du gouvernement. Et tout ça, dans la plus grande des discrétions. Si la vipère Richter n’était pas devenue juge, elle aurait très certainement fait un carton dans une carrière d’actrice.

Harry Potter. C’était un nom qu’Ishmael avait beaucoup entendu parler durant sa scolarité. Pourtant, jamais il ne s’était approché de lui et jamais il ne lui avait adressé la parole. À vrai dire, ce garçon n’avait absolument pas attiré son attention et il n’avait pas daigné s’y intéresser. Ce n’était pas aujourd’hui qu’il allait changer d’avis. Quand bien même de nombreuses personnes arguaient qu’il allait être le libérateur de la communauté magique, Ishmael n’avait pas véritablement cru en ces appels d’espoir. Bien au contraire. Ceux qui y croyaient étaient fous, mais ceux qui s’opposaient au Seigneur Voldemort l’étaient encore plus. Cependant, il était hors de question pour la fratrie Richter de prendre part à cette guerre. Les garçons n’étaient pas des idéalistes, encore moins des combattants de la liberté. Ils ne s’étaient jamais intéressés aux autres et seule la fratrie avait compté jusqu’à présent. L’heure était encore à l’insousciance, mais Ishmael était persuadé que, tôt ou tard, la prise de position serait inévitable pour la protection de leur famille.


Décembre 2000. En ce mois de décembre particulièrement froid, la Sibérie n’était décidément pas l’endroit idéal pour passer ses vacances. Ishmael n’avait jamais été du genre frileux, il appréciait même beaucoup les temps neigeux, mais l’hiver russe n’épargnait personne. Venir ici était sûrement la plus mauvaise idée que le jeune homme avait eue depuis son arrivée au monde. Bien que cette partie de la Sibérie fût légèrement plus chaude que le reste de la région, le thermomètre descendait tout de même sous la barre des quinze degrés. La mission qu’il s’était délibérément octroyée n’avait rien d’officielle et personne ne savait qu’il était ici, encore moins le Ministère. Du haut de ses vingt-et-un ans, Ishmael avait toujours été un jeune homme tenace, une vraie tête brûlée. Un comportement qui l’avait desservi de nombreuses fois mais qui ne lui avait pas encore ouvert les yeux sur la dangerosité de ses agissements. Il avait tout de même réussi à emmener son acolyte de toujours, Gyges, celui qui le suivrait même jusqu’en Enfer s’il le fallait. La loyauté était pour eux une vertu perverse qui pouvait leur faire faire n’importe quoi. Oui, ces deux-là étaient certainement les sorciers les plus intrépides et les plus audacieux, mais aussi les plus stupides de leur génération. Deux garçons chanceux qui avaient constamment réussi à s’en sortir dans les situations les plus délicates. Deux présomptueux jeunes adultes fascinés par les créatures magiques qui faisaient ascension dans cette forêt enneigée de Sibérie. Leur cible ? Un loup-garou anglais exilé en Russie qui caressait l’espoir d’échapper aux autorités compétentes. Un espoir que ses traqueurs se feraient un plaisir de faire voler en éclat.

La bête avait sévi un temps au travers des terres britanniques avant d’échapper au Ministère. Au moment où la créature avait quitté les frontières du pays, la traque n’était plus de la compétence de Londres. Le dossier était d’abord passé entre les mains des examinateurs de la Confédération internationale des Sorciers qui était chargée de le transmettre au Ministère habilité une fois la bête repérée. Ishmael avait eu le temps de drainer nombre d’informations sur le sujet avant de ne plus avoir accès aux pièces du dossier. Des bruits de couloir faisaient état d’un probable passage en Russie. Pour Richter, lui qui avait traqué la créature à travers l’Angleterre, nul doute qu’elle se serait cachée un temps là où personne ne penserait chercher. Et après plusieurs semaines d’intenses recherches, une piste semblait plausible.

Une relation malsaine s’était tissée entre le traqué et son chasseur. Un jeu du chat et de la souris, chacun se renvoyant la balle à tour de rôle. Jamais ils ne s’étaient parlé, jamais Ishmael n’avait vu la forme humaine du loup-garou — peut-être celui-ci avait d’ailleurs une longueur d’avance puisqu’il connaissait le visage de son chasseur. Mais malgré tout, aucun d’eux n’avait réussi à prendre le pas sur l’autre. Et même si chacun rêvait d’éviscérer son adversaire, ils se fascinaient l’un l’autre. Ishmael était maladivement subjugué par la lycanthropie, dévorant chaque livre traitant de ce sujet durant son temps libre. De son côté, le meurtrier reconnaissait volontiers la ténacité et la perversion de l’esprit de son rival. Et c’était cette relation qui mettait sûrement en péril l’issu du duel à venir.

Les deux traqueurs faisaient ascension dans ce petit bosquet aux arbres résistants malgré la neige qui recouvrait les plaines sibériennes. Les feuillages blancs étaient si épais qu’ils cachaient pratiquement le ciel. Il faisait ainsi nuit noire dans cette forêt alors que le jour allait se lever d’un moment à l’autre. La pleine lune commençait à redescendre lentement. Bientôt, elle disparaîtrait. Si on veut choper ce lycan, on doit se grouiller. Il va reprendre forme humaine. Et ? Tu crois vraiment qu’on peut se tromper de personne ? À part nous, y aura pas âmes qui vivent par ici. Et quand bien même on bute un innocent, on doit s’assurer de pas être venu jusqu’ici pour rien. Je voulais surtout dire que j’aurai bien voulu l’éviscérer sous sa forme lupine. Arracher un croc de loup-garou, ça a toujours été mon rêve. Gyges laissa échapper un ricanement étouffé. L’ascension se voulait méthodique, efficace et sans bavure. Une discrétion indispensable pour traquer une créature à l’ouïe surdéveloppée. Au fur et à mesure de leur avancée, les trois acolytes remarquèrent des traces fraîches et reconnaissables qui trahissaient la présence de leur proie dans ce bosquet. Gyges sortit sa Winchester — un modèle de carabine datant de 1894 — et y chargea une balle en argent. Ishmael lui fit signe d’aller se placer derrière un buisson; le tireur était paré, il n’y avait plus qu’à lancer l’appât.

La scène se passa si rapidement que Gyges n’eut pas le temps de réagir correctement. Alors qu’Ishmael scrutait les environs, aux aguets, son acolyte perçut un bruissement dans les feuillages derrière lui et se retourna vivement. Le bruit se dissipa rapidement, comme si quelque chose était en train de s’échapper. Sans réfléchir, persuadé qu’il s’agissait de ce satané loup-garou, Gyges poursuivit sa proie en laissant Ishmael seul. Richter, quant à lui, n’avait pas remarqué aussitôt l’absence de son tireur embusqué, beaucoup trop subjugué à surveiller les alentours. Un silence pesant s’installait. Et plus les minutes passaient, plus Ishmael ne se sentait pas en sécurité dans ce bosquet. Pour une raison obscure, le jeune sorcier savait qu’il n’avait plus affaire au loup-garou qu’il traquait, mais à quelque chose d’autre de tout aussi dangereux. Dans un geste qui se voulait le plus silencieux possible, Richter attrapa sa baguette pour la sortir de son fourreau. Et à peine le bout de bois fut-il à l’air libre qu’un rugissement rauque et monstrueux brisa le silence des lieux. Le sol se mit à trembler comme si un séisme s’apprêtait à ravager la région et les oiseaux encore présents s’envolèrent dans une nuée de cris stridents et de bruissements d’ailes. Là, déchirant le voile noir de la nuit, un petit troll de deux mètres vingt chargea en direction d’Ishmael. Le jeune homme eut à peine le temps de lancer un premier maléfice que la main du troll vint le faucher violemment, le projetant dans les airs. Il atterrit dans un bruit sourd un peu plus loin, sonné. C’était la première fois qu’il voyait un troll aussi menu pour sa race, mais visiblement sa petite taille par rapport à ses congénères n’était pas gage de moindre force.

Le jeune sorcier se releva tant bien que mal, quelques ecchymoses sur le torse, peut-être même une côte cassée. Le troll rugit de nouveau, cherchant sa proie du regard. Ishmael plongea derrière un arbre le temps de reprendre quelque peu ses esprits. Aux alentours, le silence était rompu par la respiration saccadée et monstrueuse du troll des montagnes. Furieuse, la créature frappa dans les nombreux arbres autour d’elle, faisant trembler la terre et certainement le ciel s’il en avait été capable. Sonné mais pourtant alerte, Ishmael remarqua des bruissements étranges dans les feuillages en face. Et ça ne pouvait être le troll, qui lui était derrière. Soit c’était ce foutu Gyges qui sortait enfin le bout de son nez, soit c’était tout autre chose. Au fond de lui-même, Ishmael priait pour que ça ne soit pas un second troll. Il leva sa baguette et, instinctivement, hurla un sortilège au moment où une créature bondissait des buissons enneigés dans sa direction. Là, le loup-garou tant recherché fut projeté sur le côté et, dans un grognement sauvage, se redressa sur ses pattes pour observer Ishmael. Les yeux de la bête plongèrent dans ceux de Richter mais le loup-garou détourna rapidement son attention du sorcier, le troll rugissant de toutes ses forces alors que les deux créatures se jetaient l’une sur l’autre. Gyges apparut à son tour et arma sa Winchester, mais Ishmael ne lui laissa pas le temps de tirer qu’il courut vers lui et l’agrippa pour transplaner.

Tu as une très jolie plume, fluide et agréable. Le personnage est très attachant et intéressant, puis j'ai adoré la relation avec ses frères ! je te valide donc avec plaisir mon petit !

Félicitations petite chouette, te voici validé Alors, tu peux désormais venir rp et t'éclater avec nous sur le forum ! Le flood est ouvert, mais aussi la chatbox ! Ne néglige ni l'un, ni l'autre. Pour commencer, tu peux recenser ton avatar afin qu'il puisse apparaître dans le bottin voilà voilà, tu auras ta carte chocogrenouille !
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