Le vent me déchirait les poumons, me lacérait la gorge et pourtant je ne pouvais m’arrêtait, ma cape virevoltante au rythme de mes pas. Ils avaient tous échoué bande d’incapables de la brigade rouge, pourtant il ne s’agissait que de simples mômes… Des mômes qui commençaient à prendre un peu trop d’ampleur au goût de notre Seigneur, comment se faire respecter si des simples gamins arrivaient à mettre une telle pagaille au ministère, comment prouver la supériorité de ce que nous étions si nous ne pouvions pas « punir » comme il se doit une telle marmaille ?
Ils étaient les nouveaux rafleurs, laissez-moi rire, elle est bien loin l’époque où le personnel du ministère pouvait encore tirer une quelconque fierté de leur poste. Ils me dégoûtaient, j’étais tout bonnement incapable de comprendre pourquoi donner de telles responsabilités à des gens qui n’étaient même pas capable de voir un Magyar à Pointe au beau milieu d’un couloir ! Je les détestais probablement autant que les sang-de-bourbe nous détestaient nous les mangemorts…
Je pouvais pratiquement distinguer les battements de ton cœur affolé tellement il frappait contre ta poitrine, poor poor little thing. Telle une bête affolée tu avais fini par te terrer dans un recoin sombre de cette petite allée de Godric’s Hollow, derrière la chapelle et son cimetière. N’était-ce pas ironique ? Un cimetière pour ton dernier souffle, j’avais presque envie d’en rire. La vie était parfois une vraie salope n’est-ce-pas ? Et crois-moi ce n’est pas moi qui dirait le contraire. Mes pas ralentissent, j’ai presque l’impression de pouvoir palper ta peur tant elle semble embaumer l’air glacial de cette nuit. Tu sais je n’ai rien spécialement contre toi poor little thing, disons que ce n’est pas vraiment comme si j’avais le choix, ton ami lui n’a pas mis longtemps à comprendre que tout était terminé, j’ai été clémente, je ne l’ai pas fait souffrir, ça ne m’intéresse pas non, je n’ai jamais aimé faire trainer les choses en longueur. Mais toi, toi tu éveille en moi cette envie malsaine, celle de te traquer, celle de laisser durer le plaisir, et puis voilà tellement longtemps que je ne me suis pas amusée… Les journées se ressemblent toutes les unes après les autres à Poudlard parmi tous ces incompétents… Je ne suis pas n’importe qui, ils me devraient plus de respect, mais que veux-tu je suis une femme dans un monde d’homme, il faut bien se démarquer de toute cette gente masculine d’une manière ou d’une autre… Ma façon de faire ? Ne plus le décevoir, lui prouver que malgré le fait que je ne fus pas un héritier mâle je suis tout aussi capable de remplir les ordres de notre Seigneur…. Et ce soir ma chérie tu es la dernière à exécuter…

Alors que mes talons crissent sur les pavés humides du trottoir je peux entendre ta respiration saccadée se faire de plus en plus présente, tu es en train de perdre pieds, de te laisser aller à la panique tandis qu’un sourire de plus en plus large se dessine derrière mon masque. Tu trembles j’en suis certaine, que ressens-t-on lorsque l’on se retrouve être le traqué, que se passait-il dans ta petite caboche alors que tu sens ta dernière heure arriver ? Pensais-tu qu’un jour cela se terminerait comme ça lorsque tu as rejoint cette bande de stupides traitres ? Pensais-tu que tu serais auréolée de gloire pour ta bravoure ? Que t’ont-ils promis ? Que dans le pire tu serais vue comme une martyre ? Laisses-moi rire, tu n’es rien pour eux, rien de plus que de la chair à canon qu’ils envoient sur le front tandis qu’eux restent bien cachés.
Un air macabre s’échappe d’entre mes lèvres sifflotantes augmentant probablement ton malaise, père n’aimerait pas ma manière d’agir mais qu’importe, cette nuit il n’y a plus que toi et moi poor little thing. Je peux à présent distinguer ton ombre tremblotante derrière ce mausolée. Tout sera bientôt terminé, il n’y aura pas un bruit, je te promets que cela sera rapide, je mettrais fin à ton existence et ses travers. Après tout tu n’as pas demandé à être ce que tu es, prends ça comme un cadeau de ma part, j’épargne ta vie à ce monde qui n’a nullement besoin de personnes de ton espèce… Alors que tu allais te retourner et abattre ta baguette dans un geste désespéré ma langue fut plus rapide et ton corps s’éleva dans les airs ta baguette gisant à tes pieds. Ton regard dans lequel on pouvait lire il n’y a pas si longtemps de ça du dégoût pour nos êtres et un air de défi non dissimulé se pare à présent d’une peur indescriptible. Tu sais ce qui t’attend, après tout tu t’es fait prendre, et puis même de votre côté vous ne faites pas vraiment de cadeaux aux nôtres alors pourquoi en serait-il autrement de notre côté ? Tu devrais te sentir fière poor little thing, le coup fatale te sera porté par une Yaxley et pas par n’importe quel bâtard au sang-mêlé comme il peut y en avoir des tas dans la Brigade rouge…
Je retirais mon masque afin de lui offrir le loisir de connaitre le visage de son bourreau. Je ne prononçais aucun mot, ma baguette pointée droit sur son cœur, un éclair vert jailli et ce fut terminé, son corps retomba lourdement sur le sol, le visage caché par sa chevelure blonde. Rangeant ma baguette je m'avançais et retournais son corps du bout du pied tout en laissant échapper un soupire. Ils étaient tous plus pathétiques les uns que les autres...