1er mai 1998 jour morose pour la plupart d’entre nous. Je m’étais réveillée ce matin-là avec le cœur gros. Hermione m’avait toujours paru comme une inspiration… tout comme Ron… et tout comme le défunt Harry Potter.  La bataille qu’ils menaient étaient juste et méritait gain de cause, mais le destin en avait décidé autrement. Aujourd’hui annonçait le début d’une aire qui ne me plaisait guerre. Je me sentais triste, mais à la fois forte et voulant à tout prix que cela s’arrête. J’avais le sentiment que l’on devait mener une guerre pour enfin rétablir l’ordre. Ma vie n’était pas faite pour être dirigée par qui que ce soit, elle n’était pas faite, pour que je sois mise à l’écart, elle n’était surtout pas faite pour rester en de silence. Je ne voulais pas que leur mort soit privée de tous sens, ils auraient droit à une gloire tardive. Leur mémoire allait rester avec moi tout au long de ce long cheminement.

J’allai dans la salle de bain pour me préparer à ce jour funeste. Je pris ma bande de cuir et étirai mes cheveux au maximum pour leur donner une allure guerrière. Je mis un bustier noir et un pantalon noir à jambes étroites. Je me maquillai les yeux de façon sombre et me regardai une dernière fois dans le miroir. Il était bientôt l’heure de la sentence. Je ne voulais pas assister à cela, mais pourtant je n’avais pas le choix. La famille Callaghan allait y être et j’avais promis de les accompagner… Ma mère était restée à la maison, ne se sentant pas très bien, elle était blanche, mais ne semblait pas en danger. Pourtant, J’aurais aimé qu’elle soit là, elle aurait su quoi me dire… elle aurait su quoi me conseiller… Mais au lieu de penser à elle, sur les actions que je devrais entreprendre, je décidai de me laisser vaguer vers la personne qui me manquait le plus du moment…. Bellamy. Comment réagirait-il? Comment me parlerait-il pour me calmer et me ressaisir? Nous avions eu une conversation autour d’une détresse semblable… Alors je me ressassai les mots qu’il m’avait dit.

« Mimi, Arrête d’angoisser et écoutes le son de ta respiration. » M’avait-il dit en caressant du bout des doigts mon bras. « Maintenant, écoute les battements de ton cœur, et choisi en fonction de ce que tu ressentiras. Personne ne peut faire les choix pour toi… Tu dois les faire en fonction de ce que tu es, en fonction de ce que toi tu ressens. »

Il avait toujours eu raison, il aurait toujours raison… Sauf que présentement mon cœur n’était plus une source fiable, surtout le concernant lui. Car si je suivais mon cœur en ce qui le concerne, je serais follement amoureuse de lui… Je voudrais être à lui… Mais si je me fie à la réalité aussi mauvaise qu’elle soit, il était parti laissant en plan sa fiancée qu’il avait trahie. Je ne voulais pas assister à cette exécution en compagnie de mes parents, parce que je savais que si les émotions devenaient trop fortes, ils ne me soutiendraient pas, sachant mes convictions.  Néanmoins, m’imaginer la voix de Bell, me réconfortait dans le fait d’aller à cette exécution. Car qu’il soit parti ou pas, il restait mon ami le plus cher, il restait à jamais mon premier amour. Ils voulaient surement en faire des exemples pour tous… pour nous résigner et nous répugner de faire une résistance. Mais jamais au grand jamais, je ne laisserais un gouvernement comme celui-ci diriger ma vie. Elle m’appartenait et elle ne serait jamais au service du leur.

Une fois rendue sur les lieux, je jetai de rapide coup d’œil autour de moi, tout en restant avec les Callaghan. Pierrick y était également et il me fit un signe de tête, mais je l’ignorai incapable de lui parler encore. Il n’approuvait pas mes convictions et me l’avait très bien fait comprendre ce matin. Puis mes yeux se portèrent sur l’estrade spécialement montée pour eux. Mes yeux se remplirent d’eau, mais je ne laissai aucune larme atteindre mon visage. Je ne voulais en aucun cas, montrer mes faiblesses. Quand je les vis monter sur l’estrade mon cœur se serra, et mes mains se cramponnèrent à ma veste que j’avais mise par-dessus mon bustier. Mes mains n’avaient plus de sang puisque je serrais tellement fort. Pour moi cela signifiait la perte d’un espoir. Je ne comprenais pas les gens qui appréciaient se spectacle grossier et tellement inhumain. Puis, quand les rayons verts les frappèrent un à un, je me retins de toutes mes forces pour ne pas crier. Un cri tellement fort et aiguë se cachait dans mon estomac. J’étais en colère, j’étais triste, j’étais confuse… Comment allaient-ont faire revivre l’espoir du monde auquel ils aspiraient? Je me laissai divaguer encore avec Bellamy en penser… Je pus presque sentir sa main dans la mienne comme quand nous étions en couple ou quand il était présent. Son touché réconfortant me manquait terriblement et c’est de lui que j’aurais de besoin. Je savais que Pierrick se plierait au gouvernement et entraînerait mes deux sœurs et mon frère avec lui… et qu’il désapprouverait mon choix de vouloir résister à ce gouvernement… Mais son avis ne comptait guerre à mes yeux aujourd’hui. Cependant, je ne voulais pas que ma famille vive avec ce gouvernement… Cela rendrait-il cela plus noble si je me disais que je le faisais pour eux et non pour moi?

Quand le spectacle fut terminé, nous retournâmes à la maison des Callaghan et je m’enfermai dans l’ancienne de Bell. Mais où était-il quand j’avais besoin de lui? J’avais besoin de crier, j’avais besoin de faire quelque chose de moldu et de me défouler sur un objet quelconque sans l’aide de la magie. J’avais besoin qu’il soit près de moi… J’avais besoin qu’il soit le premier à m’entendre dire ce que j’avais sur le cœur…Je pris un objet qui avait dû lui appartenir quand il était jeune. Je me rappelais très bien cet objet avec lequel nous nous amusions à créer des histoires farfelues. Cette statuette qu’on se passait tour à tour pour faire une voix différence. Elle signifiait notre tour de parole.

« Redonne là moi Bell, c’est à mon tour! Allez donne-là moi! »

« C’est à moi de la faire parler Mimi! Tu l’as fait deux fois de suite tout à l’heure! »

« Mais ce n’est même pas vrai! Bell, allez donne-là moi, donne là moi! » Dis-je en tendant la main vers la statuette qu’il tenait bien trop haut pour moi.

Je souris à cette pensée et c’est à ce moment que mes émotions prirent le dessus. Je savais que je devais aider mes parents à la maison. Je savais que je devais retourner auprès de ma mère qui ne se sentait pas bien. Mais le chagrin qui m’emplissait était bien trop fort pour que je puisse bouger. Je m’effondrai au sol et ramenai mes genoux tout contre moi. Mes yeux se remplirent de larmes et je les laissai filer. Bien trop de personnes étaient mortes aujourd’hui… Bien trop de choses me dégoutaient dans ce nouveau gouvernement, bien trop de choses étaient différentes depuis qu’il avait décidé de s’exiler.

« C’est maintenant que j’aurais besoin de toi Bell, c’est maintenant que j’aimerais que tu me soutiens dans mes choix, même si tu ne les comprends pas… Je te déteste de m’avoir quitté, je te déteste d’avoir fait ce choix de livrer la femme que tu aimais… Je te déteste d’être celui que tu es à mes yeux… Mais pourtant je t’aime tellement que je ne peux pas te détester longtemps! Tu es un lâche Bellamy Callaghan, un lâche! » Finis-je par crier… à bout de force.

Je me relevai et sortie doucement de la chambre en gardant la petite statuette au creux de ma main. Je remerciai les Callaghan de m’avoir accueilli le temps d’une journée et je rentrai chez moi le cœur lourd. Sur le chemin du retour, je ne m’autorisai à penser à rien, a simplement être et à respirer. Mes deux sœurs et mon frère devaient m’attendre depuis un petit moment déjà. Quand je franchis le seuil de la porte, ma mère m’attendait assise sur le canapé. J’étais revenue à la maison pour y passer quelques temps… prendre du temps à famille et vive cette affreuse journée avec eux. Ma mère pris une petite voix calme et douce et me pria de m’asseoir près d’elle.

« Ma chérie, quel que soit tes choix, les décisions que tu prendras, je serai avec toi. N’écoutes que ton cœur… n’écoutes que ton instinct. N’écoutes pas ton père te dire quoi faire ou comment agir, tu es une adulte de 25 ans… Tu es capable de prendre tes propres décisions. »

Je la regardais dans les yeux avec gratitude. Elle avait toujours eu des qualités que je n’aurais jamais… sa patience, sa grandeur d’âme qui la poussait à accepter tout choix qui n’étaient pas les siens, pour mieux les comprendre et les assimiler. Elle n’était pas d’accord avec moi… Elle ne détestait pas le nouveau gouvernement autant que moi, mais cela ne l’empêchait pas de me comprendre et d’essayer d’être ma mère.

« Mais pourquoi tu ne me fais pas la morale? Pourquoi tu n’es pas d’accord avec lui? »

« Parce que… que tu le veuille ou non, je respecte tes décisions, je respecte la jeune femme que tu es devenue, car tu es exactement celle que je voulais que tu sois. Je t’ai toujours dit de croire en tes convictions, de t’approprier ta propre façon de penser… et c’est ce que tu fais maintenant.  Maintenant, va te laver et viens m’aider à préparer le repas. »

Je m’étais tellement renfermée sur ma colère et mon chagrin que j’en avais oublié les heures passées. Je me pressai de me laver et d’aller aider ma mère à faire à manger. Mes sœurs jouaient autour de nous et mon petit frère Jeremiah nous regardait avec un sourire comme s’il voyait sa famille réunie pour la première fois.  Une fois que nous eûmes tous terminé de manger, je me dirigeai vers ma chambre qui portait encore les traces de la décoration de l’époque où j’étais adolescente.  Des photos de ma famille et de Bell partout sur les commodes et des murs d’une couleur trop vive pour mon âge actuel. Mon frère s’approcha de la porte et la ferma derrière lui sans que je ne m’en soit rendu compte. Puis quand je me retournai, je le vis me faire un sourire, il prit ensuite la parole.

« Tu sais Miella, moi je suis tout à fait d’accord avec toi… J’ai écouté la conversation que tu as eu avec papa ce matin et je voulais te dire que si tu voulais de l’aide pour faire valoir tes convictions, je serai ton homme. Moi non plus je n’aime pas ce nouveau gouvernement et nous avons trop bien été élevé et surtout nous ne sommes pas de leur génération soumise, alors il n’est pas question que ce gouvernement reste le nôtre. Nos amis seront honorés et ne seront pas mort en vain. »

Je ne pus m’empêchai de rire à ses propos, je n’avais jamais vu mon frère de 19 ans avoir autant de détermination. Je le regardai dans les yeux avant de m’approcher et de lui déposer un petit baiser sur le front.

« Merci Jeremiah, ça me touche beaucoup. Ne t’inquiète pas pour moi, et surtout suis toujours ton cœur petit frère. Maintenant si tu me permets je voudrais rester seule dans ma chambre… J’ai besoin d’un peu de solitude. »

Je fermai la porte derrière lui et m’étendis sur mon ancien lit. J’en avais oublié à quel point il était peu confortable. Je repris la petite statuette que j’avais cachée au creux de ma poche et la garda dans mes mains. Puis le silence ce faisant de plus en plus pesant, je finis par m’endormir par-dessus les couvertures. C’est ainsi que se fini cette funeste journée du 1er mai 1998.