Ce fut une déception. Une déception sans nom. Les jaunes et noirs. Pourquoi ? Les Travers devaient aller à Serpentard. C’était une obligation. Eh non, Poufsouffle. Qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi ? Pourquoi ? Ciaran… Pourquoi ? L’ambition me manquerait-elle ? La loyauté, certes cela a toujours été le cas. Toujours loyal, toujours fidèle à ma famille. Toujours prête à tout pour eux. Pour ceux chers à mon cœur. Mais ce soir, c’est une déception, une trahison envers ma famille. C’est impardonnable. Et pourtant, il va falloir aller le chercher ce pardon. Le pardon d’un père. D’une mère. D’un frère. Il me le faut. Il n’y a pas d’autres moyens de regagner cette confiance. Le respect n’est plus après cela. Pourtant, la confiance peut toujours être là. Autant jouer sur ce qui a fait que les jaunes et noirs m’ont accueilli. Jamais il ne faudra baisser dans cette lutte. Cela n’est pas permis. Cela est même interdit. Personne ne me le dit mais pourtant c’est une limite qu’il m’est impossible de franchir. Ce serait un nom retour sinon. Un nouveau combat s’ouvre. Un combat où seule la victoire est permis. Envers et contre tout. L’abandon est à proscrire. Le pourquoi se transformera en pourquoi pas. Admettre que ce serait possible et que cette différence n’enlève en rien les qualités m’échoient. Travers est mon nom. Et jamais le déshonneur frappera ce nom par ma faute.


Noël. Une magnifique fête à la base. Mais il y a toujours quelque chose pour venir la gâcher. Tout avait si bien commencé. Une fête en famille, des sourires sur les lèvres, des esprits légers et rieurs. Et tout fut plombé. Une ambiance de mort raisonna soudainement alors que mon doux regard d’enfant de douze ans se levait vers père. D’abord l’incompréhension. La curiosité me piqua comme à chaque fois mais Ciaran m’empêcha de parler. Il me souleva comme si mon corps ne pesait pas plus lourd qu’une plume et m’enferma dans ma chambre. Pourquoi ? Ils voulaient me préserver de quelque chose. C’était une certitude. Mais quoi ? Il souhaitait me laisser dans l’ignorance. Mais la curiosité était mon principal défaut. Alors menant ma petite enquête de gamine de douze ans, il me cachait les atrocités faites aux moldus de la part de mon oncle Gildas. Car bien qu’élevée dans pureté du sang sorcier, mon jeune âge faisait qu’on me cachait de nombreuses choses. Mais ce Noël là, ce fut le moment où la compréhension de certaines choses devint claire dans mon esprit. Ma famille ne méprisait pas que les nés moldus, mais également les moldus.


Pourquoi faut-il toujours que les garçons soient aussi stupides ? Et surtout pourquoi leurs hormones parlent à la place de leur cerveau ? Un peu de jugeote ne leur ferait pas de mal. Surtout pour ceux qui ne sont pas sang-pur. Non mais franchement. Un sang mêlé donc la mère est mordu veut… NON. Que ne comprend-il pas là-dedans ? Ma famille est sang pure depuis des générations, et malheur à celui qui cassera cela. Ma loyauté envers ma famille est bien plus grande qu’envers ma maison à Hogwarts. Certains de mes camarades sont désespérants. Alors c’est peut-être l’approche des examens qui faisaient cela. A vrai dire, rester dans l’ignorance est mieux dans ses cas là. Qu’il me laisse me concentrer sur mes révisions. Peut-être que les ASPIC ne l’intéressent pas mais avoir une vie professionnelle après l’école…c’est un objectif réalisable et sans droit à l’échec sur ce point. A vrai dire, parfois, Ciaran est son côté Serpentard à déteint sur moi. Car on me sort « mais tu es injuste, froide et cruelle. » Ma réponse est tout aussi exaltante « non, mon prénom est Thémis et c’est l’incarnation même de la justice et de l’équité. ». Leur mine se décomposant est juste magnifique. Merci grand frère.


Courbature. Migraine. Youpi. Des heures et des heures à s’entraîner à viser des cibles de plus en plus petites. Ne pas les rater. Comment ne pas être exténué après cela. Quelle idée aussi ! Tireuse d’élite de baguette magique. Quoique chacun son domaine dans la famille. Père, Askaban. Mère, St mangouste. Ciaran…difficile à définir. Bah moi, Tireuse d’élite de baguette magique aux Ministères. Ce n'est pas mal non . Sachant qu’en même temps, le Lord est revenu, père est content de pouvoir compter sur moi pour espionner ce qui est espionnable à mon niveau. Il connaît ma loyauté et il est sûr que jamais sa fille ne trahirait sa famille. Alors tout en continuant ma formation, il me faut espionner le ministère. Du coup, rentrant dans le manoir familial, c’est la fatigue qui me gagne. Mon lit n’a jamais semblé aussi accueillant que lors de ces années de formation.

Il est mort. Ce mot raisonna dans ma tête. Mort. Harry Potter était mort. Ma réaction ? Mon visage tourné vers le ciel, les yeux clos à respirer une grande bouffée d’air. L’oxygène entrant et sortant de mes poumons. Une sensation de légère s’est alors emparée de moi. Une sensation de liberté. Tout cela était fini. Terminé. La guerre était finie. Enfin finie. Le ministère aux mains des partisans du Lord. Il fallait désormais consolider cette nouvelle ère. Je savais que mes parents allaient surement rudement contribuer à cela. Désormais un monde nouveau s’ouvrait à eux désormais. Il fallait saisir cette chance. Cette opportunité.


Non. Non. Non. Mais obéir et être loyale. Mais au fond de moi, cela me rebute et refuse l’idée. Certes cela aurait dû être fait depuis longtemps. Mais pourquoi maintenant ? Car nous sommes en plein essor . Car nous n’avons jamais eu autant de pouvoir . Aucune idée. Mais père a négocié les termes et le voilà lié à un inconnu. Me connaît-il ? Pas la moindre idée. Mais la nouvelle est tombée tout à l’heure en rentrant d’une journée fatiguant. Comme ça. Sens prévenait. Père connaissez-vous la délicatesse ? Non bien sûr que non. Et de moins en moins depuis la disparition de Ciarian. L’héritier des travers porté disparu. Pas encore déclaré mort. Mais faisant de moi l’héritière présomptive de ma famille. Lourde charge sur les épaules à laquelle personne ne m’a préparé. Il va falloir faire avec. Mon frère me manque et ma tranquillité aussi. Pourtant il faut avancer et ne pas regarder en arrière. Jamais regardé en arrière. Toujours regarder droit devant, vers l’avenir.